Ei-iE

Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Face à la crise climatique, les syndicats ont des solutions

Publié 14 décembre 2009 Mis à jour 14 décembre 2009

Tandis que le sentiment d’urgence s’accroît quant à la nécessité de sauver notre planète du réchauffement, des syndicalistes venus de tous les continents se sont réunis à Copenhague afin de coordonner leurs efforts pour exhorter les dirigeants internationaux à sceller un accord ambitieux sur le climat, qui favorise une transition juste vers un monde plus respectueux de l’environnement et générateur d’emplois verts et décents.

Au cours de la dernière semaine décisive de négociations du COP 15, le Pavillon du Monde du Travail ( World of Work-WOW) - situé au siège de la Fédération des syndicats du Danemark (LO)- deviendra pendant trois jours l’épicentre des activités du mouvement syndical. Tous les participants étaient unanimes sur le bien-fondé de l’appellation (WOW) attribuée au Pavillon.

« WOW ! Cela est très émouvant de voir autant de nos collègues du monde entier rassemblés ici », a déclaré Anabella Rosemberg, Responsable du développement durable auprès de la Confédération syndicale internationale.

La CSI, LO et d’autres affiliées ont organisé un large éventail d’évènements dans le but de favoriser un dialogue dynamique sur les réponses des syndicats face à la crise climatique et à son impact sur les travailleurs. L’IE et d’autres organisations des Global Unions ont participé à l’élaboration de la publication: Green growth for jobs and social justice(Une croissance verte pour l’emploi et la justice sociale), distribuée au Pavillon WOW.

Lors de la cérémonie d’ouverture, Anabella Rosemberg a présenté aux représentants syndicaux les principales revendications des syndicats qui sont énoncées dans la Déclaration de position syndicale de la CSI, intitulée « Les syndicats et le changement climatique: Equité, justice et solidarité dans la lutte contre le changement climatique ».

Il y est souligné qu’au vu de la crise économique mondiale, il est désormais temps de s'attaquer au changement climatique. Cela fournit une opportunité de rétablir l’espoir et de reconstruire des économies sur une base durable, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. Toutefois, cette transition vers un monde à faibles émissions de carbone doit suivre un processus équitable. « La transformation économique ne peut pas être laissée à la 'main invisible' du marché.» Les pays développés qui ont généré 80% des émissions aujourd’hui présentes dans l’atmosphère doivent participer au financement de mesures destinées à combler 'le fossé d’adaptation', car on ne peut « laisser les pauvres sombrer dans une misère encore plus grande ».

Phillip Pearson du Congrès des syndicats du R.-U. (TUC) a mis en garde contre le fait qu’à ce jour les engagements du gouvernement en matière de réduction de ces émissions sont clairement insuffisants. A l’heure actuelle, les promesses faites ne sont que de 13 à 19% en dessous des niveaux de 1990. Or les scientifiques préconisent un baisse des émissions de 25 à 40% d’ici à 2020.

« Cela n’est évidemment pas suffisant » a déclaré Phillip Pearson. « Nous sommes encore bien en deçà de la fourchette visée par les Nations Unies. Ne laissons pas croire qu’une réduction des émissions de 25 à 40% résoudra la question du réchauffement de la planète. Il n’y a que 50% de chances que cela permette de contrôler l’augmentation de la température. Nous sommes toujours dans une période à haut risque. Chacun d’entre nous ici présent doit exhorter les gouvernements à faire davantage … à faire ce qu’il convient. »

Dans le cadre du processus de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), les syndicats ont été reconnus comme des acteurs clés par les Nations Unies. Cependant, en dépit du grand nombre de personnes qu’il représente, le mouvement syndical continue de disposer d’un accès très limité à la table des négociations. « Nous représentons 170 millions de travailleurs. Nous sommes plus importants que bien des pays. Pourtant, nous devons nous battre pour obtenir quelques badges supplémentaires » en vue d’accéder aux réunions du COP 15 », a souligné James Howard, Directeur des politiques économiques et sociales auprès de la CSI.

Les syndicats sont toutefois parvenus à faire en sorte que les concepts clés de transition juste et de travail décent figurent dans le texte de négociation des COP, sous l’intitulé « Vision partagée ».

« Pour la toute première fois, les gouvernements engagent des discussions au sujet de la transition juste. Le fait de les obliger à ouvrir un débat sur des questions relatives aux travailleurs, constitue déjà une victoire en soi. Pas un seul gouvernement n’a manifesté d’opposition à la transition juste », a déclaré Anabella Rosemberg.

La portée mondiale du mouvement syndical signifie que les syndicats font entendre leur voix partout, a-t-elle ajouté. « Nous ne participons pas uniquement aux négociations de l’intérieur, nous sommes aussi présents à l’extérieur. Les syndicats sont de tous les combats de par le monde. Et ils ont des solutions. »