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Internationale de l'Education
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A la recherche d'un « New Deal » écologique mondial

Publié 16 décembre 2009 Mis à jour 16 décembre 2009

Sans une transformation du modèle économique mondial, nous ne serons pas en mesure de résoudre les problèmes les plus urgents auxquels le monde est confronté, dont la pauvreté et le changement climatique, a déclaré Pavan Sukhdev, le chef du projet de recherche de l'Initiative pour une économie verte du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).

Pavan Sukhdev s'exprimait dans le cadre d'un panel sur le thème « Reprise économique et emplois verts : Gagnant-gagnant pour le développement, le climat et l'emploi? », organisé par l'Organisation internationale du travail au Pavillon du Monde du travail ( World of Work pavilion) des syndicats à Copenhague.

Le modèle économique actuel est fondamentalement mauvais car il récompense une production à grande échelle et une consommation déraisonnée, et non une production durable et une consommation intelligente, a déclaré Pavan Sukhdev. « Nous récompensons l'accumulation d'énormes richesses privées et dénigrons l'investissement dans la richesse publique. »

Il a qualifié le modèle économique dominant de « capitalisme unidimensionnel », dans la mesure où il privilégie uniquement le capital physique, et a appelé à un “capitalisme tridimensionnel“ qui privilégierait également le capital humain et naturel.

« Un New Dealécologique est aujourd'hui nécessaire », a-t-il dit, en soulignant qu'il ne s'agit pas de faire un choix entre la promotion d'une économie plus respectueuse de l'environnement d'une part, et de l'emploi d'autre part. Les études montrent en fait que les perspectives de création d'emplois sont plus élevées dans les énergies renouvelables que dans les secteurs traditionnels dépendant du pétrole ou du gaz ou les mesures dispendieuses de relance budgétaire.

Sachiko Yamamoto, Directeur régional Asie Pacifique de l'OIT, a brièvement exposé le Pacte mondial pour l'emploi de l'OIT, dont l'objectif est de promouvoir une relance économique axée sur l'emploi. Il promeut une transformation vers une économie à faible émission de carbone et respectueuse de l'environnement par le biais de l'investissement dans les secteurs à haute intensité de main d'œuvre et les emplois verts. L'Initiative emplois verts réunit l'OIT, le PNUE, la Confédération syndicale internationale (CSI) et l'OIE (Organisation internationale des employeurs) afin de promouvoir ces objectifs communs.

Guy Ryder, Secrétaire général de la CSI, a demandé pourquoi le monde n'avait pas adopté plus rapidement ces scénarios « gagnant-gagnant » intéressants des emplois verts. « Ne prétendons pas que cela est plus facile qu'il ne l'est vraiment », a-t-il averti. « Il est possible de concilier changement climatique et emplois décents, ceci occasionnera toutefois des difficultés. Des obstacles extrêmement difficiles devront être franchis. »

Guy Ryder a souligné le besoin de contrôler la recherche non réglementée de bénéfices par les acteurs privés au détriment de l'intérêt général et identifié l'absence de consensus à l'échelle mondiale vis-à-vis d'un cadre en faveur d'une transition économique juste et l'existence de contraintes financières significatives comme des obstacles clés.

« D'où proviendra le financement ? Les caisses sont vides. Les banquiers ont vidé les caisses publiques. Beaucoup de dépenses ont été réalisées dans le cadre des plans de relance et maintenant on nous parle de stratégies de sortie de crise. Mais comment pouvons-nous nous mobiliser afin de réaliser le transfert de ressources vers les pays en voie de développement qu'exigent les dettes historiques? », a-t-il demandé.

Guy Ryder a conclu en affirmant que la transition juste vers une économie verte n'est pas seulement un exercice intellectuel. Elle doit offrir des raisons concrètes permettant de rallier les travailleurs, en particulier ceux dont les emplois sont menacés.