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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Les ministres de l'Education de l'OCDE reconnaissent le défi

Publié 6 novembre 2010 Mis à jour 6 novembre 2010

Les ministres de l'Education de 38 pays se sont réunis à Paris la semaine passée (4-5 novembre), afin d'examiner des questions portant sur l'éducation et la formation.

« L’enseignement et la formation sont déterminants pour la reprise économique », ont-ils déclaré dans le résumé de la Présidence effectué par Claudia Schmied, Ministre fédérale de l'Education de l'Autriche.

Si la déclaration faite suite à cette importante conférence s'est étendue sur des généralités et n'est que peu entrée dans les détails, elle a néanmoins largement reconnu des aspects déjà soulevés par l'IE et la CSC. Il s'agit notamment des points ci-après :

« Pour assurer une reprise économique durable et favoriser le progrès social, il faut maintenir des niveaux adéquats d'investissement dans l'enseignement et la formation. » « Plus que jamais, l’éducation doit être vue comme un investissement et comme un moteur de la croissance à long terme et de la cohésion sociale. » « L’éducation est un bien public. » « Les enseignants ont un rôle décisif à jouer. » « Les dépenses engagées pour la relance ont permis dans certains cas d’accélérer les réformes de l’éducation et de renforcer les capacités et la qualité des systèmes éducatifs. » « L’école a besoin d’évoluer dans un climat de confiance. » « Nous devons adopter une approche englobant 'tous les aspects de la gouvernance' et une perspective englobant 'toutes les composantes du secteur éducatif'. » « Les enseignants sont les principaux maillons du système éducatif. Lorsqu’ils sont efficaces, nos élèves apprennent avec facilité et enthousiasme. Nous devons donc donner aux enseignants et aux chefs d’établissement les outils et le soutien dont ils ont besoin pour bien faire leur travail. » « Nous devons accorder plus d’importance à la formation et au perfectionnement professionnel, en particulier à la formation initiale des enseignants, à leur initiation pratique et au soutien aux nouveaux enseignants. » « La récession économique comporte une dimension sociale, qui se traduit par un chômage en hausse, en particulier chez les jeunes, et qui a des répercussions, non seulement sur les conditions de vie matérielles, mais aussi sur le bien-être au sens large et sur la qualité de vie de nombreuses personnes. L’enseignement a un rôle déterminant à jouer face à cette situation. » « Les avantages qu’apporte l’enseignement dépassent les retombées économiques que les individus et la société en retirent, ils se traduisent également par une meilleure santé, une citoyenneté plus active, des taux de criminalité plus faibles, une confiance et une tolérance plus grandes. » « Nous sommes conscients de la nécessité impérative de lutter contre l’inégalité des chances et les autres problèmes d’équité. »

Une large délégation IE/CSC de 20 représentants a participé à un Forum politique sur l’Education, tenu en amont de la réunion ministérielle et présidé conjointement par les ministres de l'Education du Mexique et de Nouvelle-Zélande. L'un des intervenants invités sur ce Forum était Charles Leadbeater, annoncé par l'OCDE comme « auteur et ancien conseiller de Tony Blair ».

Leadbeater a commencé par citer des exemples d'innovation en dehors des systèmes publics, rassemblés lors d'un tour du monde qu'il avait entrepris dans le cadre de la préparation d'un rapport pour CISCO systems, une société majeure du domaine des TI proposant des connections à Internet par Wi-Fi et autres. L'un des participants de l'IE a décrit cette étude financée par une entreprise comme du « tourisme éducatif mondial du point de vue du droit ».

Elle est, à vrai dire, superficielle mais dangereuse, et il convient de s'interroger sur le choix de l'OCDE de l'inviter à intervenir lors d'un tel Forum.

Quoi qu'il en soit, la délégation IE/CSC a brillamment réussi à mettre en avant la qualité et l'équité dans le domaine de l'éducation, de même que le rôle clé joué par les enseignants qualifiés.

Ces aspects ont été développés dans le cadre d'une consultation de la CSC et le BIAC avec la Présidence et les Vices-présidents, avant le début de la réunion des ministres. Nos présentations orales étaient étayées par un document substantiel qui avait été présenté antérieurement. En dépit de certains recoupements entre les documents de la CSC et ceux du BIAC, la présentation du BIAC tendait à mettre l'accent sur les systèmes de rémunération au mérite des enseignants, et incluait une intervention du représentant de CISCO en faveur d'approches alternatives de l'enseignement. Il convient bien entendu de surveiller le lobby d'entreprises auprès de l'OCDE !

Le groupe CSC/IE a souligné la nécessité pour les ministres de l'Education de s'engager aux côtés des syndicats, et plus particulièrement des syndicats de l'éducation. Afficher un engagement constructif est la meilleure façon de se montrer à la hauteur des enjeux majeurs que les ministres ont eux-mêmes reconnus dans leur déclaration.

Pour consulter la déclaration présentée par Bob Harris au nom de l'IE et de la CSC lors du Forum, cliquer sur here.

Lien vers la déclaration CSC/IE aux ministres de l'Education here.

Lien vers le Résumé de la Présidence de l'OCDE here.