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Internationale de l'Education
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La hausse des prix alimentaires plonge 44 millions d’individus dans l’extrême pauvreté

Publié 23 février 2011 Mis à jour 23 février 2011

La Banque mondiale a fait part de son inquiétude quant à la hausse des prix alimentaires et l’impact qui en résulte sur les personnes vivant dans les pays les plus pauvres.

Selon les chiffres publiés par l’institution à l’approche de la réunion que vont tenir à Paris les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales du G20, près de 44 millions de personnes vivant dans les pays en développement ont basculé dans la pauvreté depuis le mois de juin dernier sous l’effet de la flambée constante des prix alimentaires.

En janvier 2011, l’indice des prix alimentaires avait atteint un niveau supérieur de 29% à celui d’il y a un an et, fait déterminant pour une grande partie de la population pauvre de la planète, le cours mondial du blé a doublé entre juin 2010 et janvier 2011.

Cette hausse reflète les niveaux de 2007-2008, période à laquelle les prix mondiaux de l’alimentation s’étaient déjà emballés, générant une crise mondiale, une instabilité politique et économique ainsi que des troubles sociaux, tant dans les pays pauvres que dans les nations développées.

La réponse de la Banque mondiale suggère la prise de mesures consistant notamment à étendre les programmes de sécurité alimentaire, à éviter les restrictions sur les exportations de denrées alimentaires et à améliorer l’effort d’information sur les stocks alimentaires. La Banque mondiale propose également un surcroît d’investissements dans le secteur agricole, le développement de biocarburants faisant moins appel à des produits vivriers et la prise de mesures en matière d’adaptation au changement climatique.

Notons toutefois, pour reprendre les propos du Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, que ces mesures « traitent des symptômes du mal qui s’est développé dans le système alimentaire mondial, laissant de côté les causes. La faim est avant tout une question politique, et non technique. Bien sûr, nous avons besoin des marchés pour nous nourrir. Mais nous avons surtout besoin d’une vision pour l’avenir, qui aille au-delà des solutions à court terme. »

De Schutter a appelé les gouvernements du G20 à éviter une répétition continue des chocs des prix alimentaires en initiant une action urgente sur huit questions prioritaires. Il s’agit notamment de soutenir la capacité de tous les pays à se nourrir eux-mêmes; encourager les agriculteurs à s’organiser; appuyer la constitution de réserves alimentaires; protéger l’accès à la terre; et limiter la spéculation financière.

La Présidente de l’IE, Susan Hopgood, a déclaré: « Les chances d’éradiquer la pauvreté extrême d’ici 2015, comme le précisent les Objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies, paraissent plus minces que jamais. La crise alimentaire affecte le droit, fondamental et universel, de chaque individu à la vie. Cependant, le problème ne réside pas dans le manque de ressources en lui-même. Les gens sont affamés non pas en raison de la trop faible quantité de nourriture produite, mais parce que leurs droits sont violés en toute impunité. »

« La convergence entre plusieurs situations d’urgence – réchauffement climatique, crise alimentaire et VIH/SIDA y compris – et la crise économique mondiale rend l’enjeu plus complexe. Avec 50 millions d’individus susceptibles de perdre leur emploi et 200 autres susceptibles de passer sous le seuil de pauvreté, le monde avance à reculons et les gouvernements doivent impérativement agir. »