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Résolution sur le 50ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU et de la Convention 87 de l'OIT

Publié 28 juillet 1998 Mis à jour 31 mars 2017

Le deuxième congrès mondial de l'Internationale de l'Éducation réuni à Washington D.C. (Etats-Unis) du 25 au 29 juillet 1998:

Nous devons croire aux valeurs humaines sinon nous n‘avons plus aucun point de repère permettant de redonner espoir à nos enfants. Rigoberta Menchu

1. Rappelle que le 10 décembre 1998 marquera le 50ème anniversaire de l'adoption de la Déclaration universelle des droits de l'homme ;

2. Rappelle que 1998 marque également le 50ème anniversaire de l'adoption de la Convention 87 de l'OIT concernant la liberté syndicale et la protection du droit syndical ;

3. Reconnaît que depuis 1948 la Déclaration universelle des Droits de l‘Homme est devenue un instrument de mesure du degré de respect et de conformité avec les normes des droits humains internationaux. Elle est une source fondamentale d‘inspiration pour toutes les actions nationales et internationales qui promeuvent et protègent les droits humains et les libertés fondamentales ;

4. Note que la Déclaration universelle reconnaît la dignité de la famille humaine et que les droits énoncés sont universels, inaliénables et réciproques et fournissent un éventail de valeurs communes autour desquelles les peuples peuvent s'unir et qui permettent de transcender les frontières et les différences culturelles ;

5. Reconnaît l‘importance des différences nationales et régionales, mais rejette l‘idée -utilisée par certains gouvernements autoritaires et paternalistes- selon laquelle le concept de liberté dans certaines régions du monde est différent de celui affirmé dans la Déclaration universelle des Droits de l‘Homme, ou que certains peuples sont concernés par les droits économiques et ne sont pas prêts pour les libertés civiles et politiques ;

6. Note que cet autoritarisme suscite la répression, empêche des changements significatifs et maintient les structures de pouvoir et de privilège ;

7. Réaffirme que la démocratie, le respect des droits de l‘homme et des libertés fondamentales sont interdépendants et se renforcent mutuellement ;

8. Note que la démocratie est basée sur le souhait librement exprimé des peuples à déterminer leurs systèmes politique, économique, culturel et social ;

9. Réaffirme qu'il est de la responsabilité de chaque individu, gouvernement, ou groupe social de promouvoir les droits de l‘homme et les libertés fondamentales tels qu‘ils sont énoncés dans la Déclaration universelle des Droits de l‘Homme ;

10. Prend acte de l'importance fondamentale de la Déclaration universelle pour la promotion et la protection des droits humains, notamment le droit à l'éducation ;

11. rappelle l'engagement n° 6 du Sommet mondial pour le développement social, qui reconnaît le rôle que joue l'éducation dans la promotion du développement durable, de la santé, de la justice sociale, du respect des droits humains et de la démocratie ;

12. Réaffirme que l‘éducation pour les droits de l‘homme et la démocratie est un droit de l‘homme en lui-même et qu‘il est nécessaire à la complète réalisation du développement d‘une société, pour la justice et pour la paix ;

13. Note que l‘éducation pour les droits de l‘homme et la démocratie est une base solide pour garantir l‘application des droits de l‘homme et prévenir leurs violations ;

14. Encourage un processus d‘éducation démocratique et participatif afin de rendre les individus et la société civile maîtres de l'amélioration de leur qualité de vie ;

15. S’oppose aux directives des organismes financiers internationaux impulsant la privatisation, la dérèglementation et la suppression des services publics et du bien-être social au nom de la réduction des déficits publics ;

16. Déplore la poursuite des violations des droits garantis dans la Déclaration universelle des Droits de l‘Homme ;

17. Considère que les violations de la Déclaration universelle résultent en particulier:

a. De la multiplication des conflits régionaux, des guerres civiles et des conflits inter-ethniques ;

b. De la poursuite des pratiques cruelles qui constituent des crimes contre l'humanité ;

c. De la violation du principe d'assistance humanitaire ;

d. Du refus d'accorder aux femmes le plein exercice de leurs droits ;

e. De la violation du droit des enfants à recevoir une éducation ;

f. De l'exploitation économique des enfants ;

g. De la négation des droits des réfugiés ;

18. Reconnaît l'importance fondamentale de la Convention 87 de l'OIT pour l'existence des syndicats d'enseignants et pour la promotion des droits de tous les travailleurs du secteur de l'éducation;

19. Reconnaît que ces violations de la Convention 87 de l'OIT se poursuivent du fait de l'action de gouvernements autoritaires qui refusent le droit d'exister aux organisations qu'ils ne contrôlent pas ;

20. Note que 45 pays n'ont pas ratifié la Convention 87 de l'OIT ;

21. Le Congrès appelle l'IE et ses organisations membres à:

a. Renouveler leur engagement envers les idéaux de la Déclaration universelle des droits de l'homme et de la Convention 87 de l'OIT ;

b. Stimuler le respect et la mise en application des droits garantis dans la Déclaration universelle des droits de l'homme ;

c. obtenir que tous les Etats ratifient la Convention 87 de l'OIT au terme d'une campagne menée avec la CISL et les SPI ;

d. mener des politiques favorisant l'égalité et la justice sociale à tous les niveaux intergouvernementaux et au niveau national ;

e. travailler activement dans le cadre de la Commission des Nations Unies sur les droits de l'homme et à l'OIT afin de renforcer le rôle de ces deux organisations et leur impact sur les politiques de promotion des droits humains ;

f. consentir de nouveaux efforts pour que l'éducation aux droits humains soit intégralement incorporée dans toute forme d'éducation.