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Résolution pour défendre les droits du personnel des Nations Unies

Publié 25 juillet 2015 Mis à jour 31 mars 2017

Le 7e Congrès mondial de l’Internationale de l’Éducation (IE), réuni à Ottawa, au Canada, du 21 au 26 juillet 2015:

1. Notant que plus de 60.000 hommes et femmes travaillant au sein de 15 agences différentes des Nations Unies sont représenté(e)s par plusieurs syndicats et associations du personnel, et sont déployé(e)s à travers le monde au nom de ces agences, telles que le siège des Nations Unies, l’Organisation internationale du travail (OIT), l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unie pour les réfugiés, la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement et le Programme alimentaire mondial;

2. Constatant que les membres de ce personnel, bien qu’employé(e)s dans différents pays, partagent un grand nombre de préoccupations communes concernant les conditions d’emploi et leur incidence sur les carrières, y compris le choix de l’affectation, la mobilité, la sécurité des familles, les déplacements et la sûreté;

3. Rappelant que le travail effectué par le personnel des Nations Unies n’est jamais dénué de risques et que chaque mesure doit être prise pour les limiter au maximum et assurer la protection du personnel; que déjà bien trop d’employé(e)s des Nations Unies travaillant dans les zones les plus dangereuses du monde ont été victimes de menaces, d’attaques ou ont été tué(e)s dans l’exercice de leur fonction ou dans le cadre de leur mission visant à garantir l’accès à l’éducation en tant que droit humain;

4. Affirmant que l’OIT, organisation où les syndicats constituent des partenaires à part égale au sein de la structure tripartite, défend le droit des travailleurs/euses de former des syndicats et garantit la négociation collective dans les Conventions internationales 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective;

5. Reconnaissant que, si un processus entre employeurs et employé(e)s a effectivement été instauré pour la négociation des accords relatifs aux conditions de travail et d’emploi, il demeure que, au cours de ces dernières années, celui-ci a été suspendu suite à la défection des employeurs et leur refus d’accepter une résolution consensuelle du désaccord;

6. Considérant que, au travers de cette rupture unilatérale des discussions, l’administration des Nations Unies a considérablement porté atteinte aux droits ténus dont jouissait son personnel; et

7. Ajoutant que les droits des travailleurs/euses doivent également inclure celui de dénoncer la fraude et les abus, lorsqu’ils se produisent, mais que les politiques de dénonciation des Nations Unies sont incohérentes, inefficaces et affaiblies par des dysfonctionnements arbitraires; que le Government Accountability Project, groupement d’intérêt public non partisan, a abouti à la conclusion qu’elles sont à ce point faibles qu’elles sont « officiellement inopérantes ».

Le 7e Congrès mondial:

8. Déclare sa solidarité envers les 60.000 hommes et femmes travaillant au service des Nations Unies à travers le monde et rend hommage à leur courage dont ils font preuve dans l’exercice de leurs fonctions dans des régions dangereuses marquées par des conflits, des catastrophes naturelles ou des épidémies nécessitant une intervention urgente, telles que l’Afghanistan, Gaza, Haïti, l’Irak, le Liberia et le Soudan du Sud.

9. Demande aux Nations Unies et à toutes les agences et bureaux qui leur sont associés d’offrir à l’ensemble du personnel les protections unifiées accordées aux autres travailleurs/euses à travers le monde, dans le champ d’application de la Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail et des Conventions fondamentales 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical et 98 sur le droit d’organisation et de négociation collective.

10. Prie instamment les Nations Unies d’assumer pleinement leur responsabilité de protéger la vie de l’ensemble de son personnel, en collaborant avec les États membres pour renforcer les mesures de sécurité existantes, améliorer la sécurité sur le terrain, en déployant notamment le personnel de sécurité, les équipements et les outils de communication nécessaires.

11. Préconise les plus hautes protections pour le personnel, les sous-traitants et le forces de maintien de la paix des Nations Unies qui découvrent des pratiques illégales ou inefficaces sur leur lieu de travail mais ne pouvant les dénoncer par crainte de représailles, de rétrogradation ou de licenciement; les Nations Unies doivent instaurer de véritables réformes en matière de dénonciation, notamment au travers de la protection des témoins des faits, et enquêter sur toutes les représailles dont ils/elles seraient éventuellement victimes.

12. Mandate l’Internationale de l’Éducation (IE) pour informer le Secrétariat général et la direction de toutes les agences des Nations Unies de son soutien et de sa solidarité concernant les droits du personnel des Nations Unies.

13. Demande à l’IE d’informer régulièrement sa direction et ses affiliés des progrès accomplis en faveur de l’amélioration des droits du personnel au service des Nations Unies à travers le monde.