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Liberia: des universitaires protestent contre la décision du ministère de l’Education de bloquer les recherches indépendantes sur la privatisation

Publié 14 juin 2017 Mis à jour 15 juin 2017

D’éminent(e)s universitaires issu(e)s des quatre coins du monde demandent au ministre de l’Education du Liberia d’autoriser la réalisation de recherches indépendantes sur un projet éducatif privé à but lucratif.

Plus de 30 universitaires provenant d’universités prestigieuses ont signé une lettre ouverte à l’intention de George Werner, le ministre de l’Education du Liberia, afin d’exprimer leur profonde inquiétude concernant « à la fois [sa] réticence à autoriser la réalisation de recherches indépendantes sur le programme “Ecoles partenaires pour le Liberia” et [son] empressement d’élargir le projet pilote avant même que des données ne soient disponibles ». Le projet « Ecoles partenaires pour le Liberia » ( Partnership Schools for Liberia, PSL) vise à externaliser toutes les écoles primaires et pré-primaires du Liberia, ouvrant ainsi la voie à la privatisation généralisée du système scolaire du pays.

Cette lettre fait suite à la soudaine décision du ministre, M. Werner, de bloquer une équipe de recherche indépendante de l’Université du Wisconsin, déléguée par l’Internationale de l’Education et ActionAid. L’objectif de cette mission de recherche était de mener une étude qualitative du projet pilote « Ecoles partenaires pour le Liberia ». Toutefois, les chercheurs/euses se sont vu refuser l’accès aux écoles. « Nous pensons que l’autorisation et la facilitation des recherches universitaires indépendantes sont des prérequis pour la transparence et la bonne gouvernance », rappellent les signataires.

Faute de données suffisantes pour comprendre pleinement le futur fonctionnement des écoles partenaires ainsi que leur impact sur le système éducatif, la lettre recommande au gouvernement de faire preuve d’une extrême prudence dans la mise en œuvre de son projet visant à élargir le programme pilote initial. L’élargissement, prévu dès septembre 2017, pourrait emprunter une « voie préjudiciable ».

En avril dernier, l’annonce du ministre concernant l’élargissement du projet pilote avant même qu’un rapport n’ait été soumis a suscité le mécontentement de l’équipe d’évaluation du projet nommée par le gouvernement. Dans un tweet partageant la lettre ouverte, l’évaluateur principal a déclaré : L’année prochaine, c’est trop tôt pour l’élargissement (pas de données, pas de capacité).

Pour consulter la lettre ouverte signée par les universitaires, veuillez cliquer ici.