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Internationale de l'Education
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Les syndicats demandent de la cohérence pour un travail décent à la Conférence de haut niveau du G20

Publié 25 mai 2011 Mis à jour 30 mai 2011

La Commission syndicale consultative (CSC) auprès de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a appelé les dirigeants réunis dans le cadre de la Conférence de haut niveau du G20 consacrée au renforcement de la cohérence des politiques économiques et sociales à initier des mesures pour la réalisation du travail décent.

La réunion tenue le 23 mai à Paris, France, a été suivie par des représentants de la Confédération syndicale internationale (CSI) et de la CSC, ainsi que des délégations issues des pays du G20, de l'Organisation internationale du Travail (OIT), de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), de l'OCDE, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et des banques régionales de développement. Les syndicalistes suivants  comptaient au nombre des intervenants : Richard Trumka, Artur da Silva Santos, Yves Veyrier, ainsi que l'ancienne Vice-présidente de l'IE et Secrétaire générale actuelle de la CSI, Sharan Burrow.

Les syndicalistes ont appuyé la mise en place d'un groupe de travail du G20 sur l’emploi et la protection sociale qui « évaluerait l’impact de la crise sur l’emploi dans une série de pays, analyserait l’efficacité des mesures d’incitation économique sur les marchés du travail des pays du G20 et formulerait des recommandations quant à des trains de mesures de relance ciblées et coordonnées en vue d’optimiser leur impact sur la croissance, l’emploi, l’équité et la protection sociale, l’objectif étant la création d’emplois décents générateurs d’une croissance inclusive dans chaque pays ».

Le concept de socle de protection sociale a été accueilli très positivement, notamment par le Brésil et le PNUD qui ont soutenu que cet objectif pouvait être atteint moyennant un coût de seulement deux pour cent du PIB dans chaque pays. La France, l'Allemagne et l'OIT se sont également déclarées favorables à ce projet. L'Inde a exprimé une certaine inquiétude quant à l'imposition d'un modèle pour réaliser la protection sociale universelle, tandis que la Banque mondiale a préféré se taire sur la question et évoquer plutôt la mise en place d'actions à des niveaux très bas.

La déclaration de la CSC précise que « le G20 devra contribuer de façon décisive à l’instauration d’un socle de protection sociale efficace, à la fois dans le cadre de ses discussions et dans le contexte de la Commission Bachelet des Nations Unies et des débats qui se tiendront à la Conférence internationale du Travail de juin 2011. »

Si tous les intervenants ont mis en avant leur détermination à respecter les normes fondamentales du travail, l'Inde et la Chine se sont néanmoins opposées à l'établissement d'un lien quelconque entre les normes du travail et le commerce.

Un fort consensus s'est dégagé sur la question d'une cohérence accrue entre les actions prises par les différentes organisations internationales et les gouvernements. Le Directeur général de l'OIT Juan Somavia a souligné la nécessité de définir des cibles en matière d’emploi comparables aux objectifs fiscaux et autres cibles macro-économiques, alors que l'Allemagne a proposé l'inclusion de ces cibles en matière d’emploi dans le Processus d’évaluation mutuelle du G20.

La déclaration de la CSC a également appelé les gouvernements du G20 à « approuver la mise en place et l’application commune d’une taxe sur les transactions financières qui imposerait les activités spéculatives non productives et dégagerait des ressources pour l’établissement d’un socle de protection sociale, pour le développement, l’environnement et des services publics de qualité ».

Il y est souligné que le G20 doit « repartir de l’avant en adoptant des mesures urgentes » pour soutenir la demande de l’économie mondiale et donner la priorité à des politiques du marché du travail créatrices d’emplois, avec des objectifs en matière d’emploi faisant partie intégrante des programmes économiques nationaux, et pour promouvoir les normes internationales du travail et le travail décent au sein de toutes les institutions internationales grâce à une coopération avec l’OIT.

L'IE appuie ces demandes et rappelle que, pour elle, une taxe sur les transactions financières permettrait aux gouvernements du monde entier d'atteindre trois objectifs essentiels: couvrir le coût croissant de la crise économique et financière mondiale en réduisant le taux de chômage élevé et inadmissible; mettre en œuvre une aide au développement importante, notamment en assurant l'éducation de tous les enfants; et enfin faire éclater les bulles spéculatives des marchés financiers qui mettent de nombreuses économies en danger.

Le texte intégral de la déclaration peut être consulté ici.