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La voix des enseignant(e)s entendue au Sommet sur l’industrie mondiale de l’éducation

Publié 29 septembre 2017 Mis à jour 2 octobre 2017

Une importante délégation de l'Internationale de l'Education a rejoint plus d’une centaine de représentant(e)s du gouvernement, de l'industrie et de l'Organisation de coopération et de développement économiques pour le troisième Sommet sur l’industrie mondiale de l’éducation à Luxembourg.

Pour représenter les syndicats, l’Internationale de l’Education (IE) et ses affiliés, l’American Federation of Teachers (AFT), les syndicats danois de l'éducation, le GEW allemand et la Commission syndicale consultative auprès de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) se sont rendus à Luxembourg pour le Sommet, qui s’est tenu les 25 et 26 septembre. Les entreprises représentées étaient principalement des start-ups et des petites et moyennes entreprises, comme LearnCapital. Les grandes entreprises comme Apple, Microsoft, Pearsons et ETS étaient les grands absents de l'événement de deux jours.

Malgré les nombreuses discussions sur l’impossibilité de prédire l'avenir technologique et malgré les critiques selon lesquelles les écoles et les enseignant(e)s doivent faire preuve de beaucoup plus de flexibilité, un certain nombre d'éléments encourageants ont émergé.

Pour commencer, Andreas Schleicher de l'OCDE a mis l’accent sur l’innovation et fait valoir que les enseignant(e)s hautement qualifié(e)s doivent se trouver au centre même de l'innovation. Selon lui, laisser aux enseignant(e)s la maîtrise de l'innovation représente une motivation d’amélioration nettement plus importante qu’un salaire basé sur les performances.

Plutôt que de tomber dans le discrédit d’une argumentation technique décriée décrivant les écoles comme des institutions vieillottes qui pourraient être remplacées par des formation en ligne ouverte à tou(te)s (MOOC), la plupart des participant(e)s du Sommet s’accordent à dire que l'avenir des écoles réside dans le fait qu’elles constituent des éléments essentiels de leurs communautés locales.

Les entreprises représentées ont principalement fait valoir leur besoin de dialogue sur la pédagogie et sur les besoins des enseignant(e)s en termes d'assistance informatique. La délégation syndicale est intervenue à plusieurs reprises. Le Consultant spécial de l’IE John Bangs a rappelé au Sommet que seul(e)s les enseignant(e)s peuvent déterminer le genre de soutien nécessaire et qu’il leur faut également du temps et de l'espace pour collaborer sur l'échange de connaissances et d'expertise.

Pour souligner la nécessité de la présence des enseignant(e)s au-delà de la salle de classe, Rob Weil, représentant de l’AFT, membre de l’IE, a prononcé un discours fort soulignant les effets des ouragans sur les villes des Etats-Unis et la manière dont les écoles et les enseignant(e)s sont au cœur de la reconstruction de leurs communautés.

En dépit d’une hostilité mineure envers les syndicats d'enseignant(e)s, le Sommet s’est en majorité montré réceptif aux arguments de l’IE. Toutefois, l'absence remarquée de la grande industrie de l'éducation et des entreprises mondiales de haute technologie pose question quant à l'avenir du Sommet, car ce sont ces mêmes entreprises qui cherchent à dominer le secteur public et à tirer profit d'un financement public. Le Sommet 2018 sera organisée en Estonie et certains ont suggéré qu'il pourrait s’agir du dernier Sommet.