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Belgique: enseignant(e), un métier de plus en plus pénible

Publié 14 novembre 2017 Mis à jour 8 juin 2018

Enseigner est un métier « pénible », selon le millier d'éducateurs/trices réuni(e)s lors de l’un des plus grands rassemblements d'enseignant(e)s jamais organisé en Belgique.

Lors d'une conférence à Liège, à l'Est de Bruxelles, enseignant(e) après enseignant(e) ont décrit combien la profession enseignante est devenue difficile. Ils/Elles ont pu exprimer leurs vues à l'occasion d'une journée d’étude sur le thème: « Enseignant, un métier toujours plus pénible » organisée par un front commun syndical comprenant des affiliés de l'Internationale de l'Education, à savoir la Centrale générale des services publics–Enseignement (CGSP-FGTB), la Confédération des Syndicats Chrétiens de l’Enseignement (CSC-Enseignement) et le Syndicat Libre de la Fonction Publique (SLFP). Cet événement a permis d’objectiver la situation des personnels de l’enseignement et dégager des pistes de solution afin d’affermir leurs revendications.

Les enseignant(e)s présent(e)s ont insisté pour voir la pénibilité de leur travail reconnue. Une enseignante a par exemple expliqué que « c’est souvent difficile au niveau physique, donc le dos, mais aussi au niveau psychologique, le bruit au sein d'une classe. Ca nous prend aussi beaucoup de temps au niveau des préparations parce que les enfants en maternelle ont un niveau de concentration beaucoup plus réduit ».

Charge de travail

Les enseignant(e)s se sentent de plus en plus sous pression, et ont le sentiment que leur métier a largement évolué et qu'aujourd'hui, la société leur demande trop.

« Aujourd'hui, lorsqu'il y a un problème dans la société, on a tendance à charger l'école », a déploré Eugène Ernst, Secrétaire général de la CSC enseignement, détaillant: « Il y a un problème de malbouffe, l'école devra le gérer. Il y a un problème de média, il faudra que l'école apprenne aux enfants la culture des médias. Il y a un problème de radicalisme, l'école devra prendre cela en charge. Ça fait partie des enjeux de société, c'est normal mais faire plus avec les mêmes moyens, cela devient à un moment donné très difficile ».

Il est ressorti des débats notamment que, sur un cours de 50 minutes, les enseignant(e)s doivent gérer entre 800 et 1.200 interactions avec les étudiant(e)s. Beaucoup se sentent épuisé(e)s et ils/elles sont de plus en plus nombreux/euses à consulter les médecins.

En janvier, le Ministre fédéral des Pensions Daniel Bacquelaine devra décider si oui ou non il reconnaît la profession enseignante comme « pénible » dans le cadre de sa réforme des pensions. Si une profession est jugée « pénible », cela peut permettre une mise à la retraite plus précoce. Or ce choix pourrait avoir pour conséquence l'allongement ou non de la carrière des enseignant(e)s.