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Susan Hopgood, Présidente de l'IE et Gordon Brown, Envoyé spécial des Nations Unies pour l'éducation, lors de l'événement IE/CME de New York
Susan Hopgood, Présidente de l'IE et Gordon Brown, Envoyé spécial des Nations Unies pour l'éducation, lors de l'événement IE/CME de New York

L’IE au cœur de la nouvelle Initiative internationale pour le personnel de l’éducation

Publié 22 janvier 2018 Mis à jour 11 juin 2018

La Présidente de l’Internationale de l’Education Susan Hopgood a été désignée comme Co-Vice-Présidente du Groupe de travail de la récente Initiative internationale pour le personnel de l’éducation.

L’Initiative pour le personnel de l’éducation ( Education Workforce Initiative ou EWI) a été lancée pour fournir aux décideurs/euses politiques des options en matière de renforcement du personnel de l’éducation, afin de faire face aux exigences du XXIe siècle et d’améliorer la qualité de l’enseignement. La mise en place d’un tel groupe international d’expert(e)s était une recommandation essentielle du rapport Learning Generation de la Commission internationale sur le financement des opportunités éducatives mondiales. La Commission elle-même avait été constituée pour promouvoir la nécessité de l’investissement dans l’éducation et pour déterminer la marche à suivre en vue de développer les investissements supplémentaires qui permettront aux jeunes du monde entier d’exploiter pleinement leur potentiel. Un autre membre du bureau exécutif de l’Internationale de l’Education (IE), Daniel B. Lafrenière, a également été désigné comme membre du groupe de travail.

Domaines prioritaires

L’EWI entend se focaliser sur les 4 domaines prioritaires suivants dans son action pour l’enseignement primaire et secondaire:

  • définir le rôle en mutation de l’enseignant et explorer l’introduction et l’appropriation d’autres rôles au sein des effectifs de l’éducation en tenant compte du potentiel et des défis des apprenant(e)s de première génération;
  • renforcer la motivation intrinsèque et les pratiques des enseignant(e)s existant(e)s au travers de leur développement professionnel;
  • élargir et renforcer les effectifs des travailleurs/euses de l’éducation au travers de l’exploration de l’innovation tout au long du cycle de vie de l’enseignant(e) (en s’attaquant également à des défis spécifiques comme les pénuries d’enseignant(e)s dans les zones rurales, dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques et à la question du déséquilibre entre les genres); et
  • définir et renforcer le leadership de femmes comme d’hommes au niveau de l’école et au niveau local.

Résultats attendus

L’EWI doit établir un rapport émanant des travailleurs/euses de l’éducation, et destiné aux décideurs/euses politiques, en vue de les informer sur les réformes touchant les travailleurs/euses de l’éducation. L’Initiative doit également produire une série de propositions nationales spécifiques pour la réforme des effectifs des travailleurs/euses de l’éducation, qui doivent être développées avec et pour les responsables politiques dans les pays représentés au sein du groupe de travail. Il s’agit de répondre à des besoins nationaux spécifiques grâce à des rapports produits avec la collaboration de partenaires chercheurs/euses au niveau local et d’autres acteurs susceptibles de contribuer au succès des réformes à plus long terme.

Membres de l’EWI

L’EWI comprend:

§  un Groupe de travail, d’environ 15 membres, qui comporte des représentant(e)s des gouvernements, des éducateurs/trices, des expert(e)s de la santé et des technologies du monde entier. La tâche du groupe est de développer, avec le soutien de chercheurs/euses, une vision actualisée du rôle de l’enseignant(e) et des autres rôles parmi les travailleurs/euses de l’éducation;

§  un groupe consultatif rassemblant des acteurs concernés, en ce compris le Groupe de travail international sur les enseignants pour 2030 ( International Task Force on Teachers for 2030), des agences internationales, des praticien(ne)s de terrain, des organisations non-gouvernementales et des intellectuel(le)s influent(e)s, afin de fournir une expertise spécifique et de contribuer à déterminer les résultats de l’initiative;

§  une ou plusieurs organisations de recherche pour mener la recherche; et

§  un secrétariat, initialement dirigé par la Commission internationale sur le financement de l’éducation.

IE: l’EWI, une chance pour un changement significatif pour l’éducation et les enseignant(e)s?

« Nous saluons la décision de la Commission internationale sur le financement de l’éducation de lancer l’Initiative pour le personnel de l’éducation », a déclaré la Présidente de l’IE Susan Hopgood. « L’initiative nous offre une opportunité formidable de travailler ensemble à professionnaliser les rôles de l’enseignant et les autres rôles, pour le bénéfice des enseignants, du personnel de soutien de l’éducation et des étudiants. »

Hopgood s’exprimait lors d’une réunion de la Commission internationale de l’Education à Séoul, qui se tenait du 13 au 15 décembre 2017. Toutefois, elle a mis en garde contre une perspective de voir l’EWI remettre en cause la professionnalisation de la profession en défendant des solutions qui suggèrent de remplacer des enseignant(e)s formé(e)s et qualifié(e)s par des travailleurs/euses contractuel(le)s. Elle a insisté sur le fait que les besoins, aussi bien des enseignant(e)s que du personnel de soutien de l’éducation, devaient être pris en compte.

La vision de l’IE sur la professionnalisation

En soulignant la vision de la professionnalisation défendue par l’IE, Hopgood a rappelé aux participant(e)s que « d’abord et avant tout, nous pensons que l’enseignement est une profession ». Elle devrait être définie par un corpus de connaissances théoriques et par des compétences afférentes, une formation initiale de qualité, académique et professionnelle, une reconnaissance légale et une réglementation de l’accès à la profession, un stage préparatoire, un développement de carrière, une autonomie dans le travail, un code professionnel d’éthique et une auto réglementation.

« Nous croyons que tous les étudiants doivent être enseignés par des enseignants bien formés, très qualifiés, fiables, soutenus et motivés, et apprendre au sein d’institutions saines, sûres et pourvues des ressources nécessaires », a-t-elle ajouté. « Une approche englobant l’ensemble de l’école, l’ensemble de l’étudiant, où les enseignants et le personnel de soutien de l’éducation travaillent ensemble à soutenir les étudiants pour réaliser pleinement leur potentiel, voilà l’essentiel ».

Mesures concrètes

Hopgood a également noté que l’IE avait pris des mesures concrètes pour faire évoluer l’enseignement dans le sens de la professionnalisation. Par exemple, pour promouvoir le professionnalisme dans l’enseignement, les organisations membres de l’IE ont collectivement développé et adopté à l’unanimité une Déclaration sur l’éthique professionnelle en 2001, qui a été actualisée en 2004. L’IE a également défendu une mise en œuvre intégrale des recommandations de l’Organisation internationale du Travail/UNESCO concernant la condition du personnel enseignant, et elle développe un cadre global de normes relatives à la profession d’enseignant, en étroite collaboration avec l’UNESCO et l’Equipe spéciale internationale sur les enseignants. Ces lignes d'orientation doivent contribuer à renforcer les normes professionnelles en matière d'enseignement au niveau national, mais aussi l'enseignement et l'apprentissage à travers le monde.