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Royaume-Uni: Solidarité avec les syndicats de l’éducation dans leur lutte pour les pensions des universités

Publié 16 février 2018 Mis à jour 15 février 2018

La région européenne de l’Internationale de l’Education, le Comité syndical européen de l’Education, a adressé un message de solidarité aux membres de l’University and College Unions de 61 universités britanniques, qui seront bientôt amenés à manifester pour trouver une solution à un conflit sur les modifications du régime des retraites des universités.

UCU: Le temps presse pour arrêter les grèves pour les pensions de l’USS

L’ University and College Union(UCU) a planifié une série de grèves, qui doit débuter le 22 février, afin de faire pression sur les pouvoirs publics pour qu’ils maintiennent le régime de pension à prestations définies de l’ Universities Superannuation Scheme(USS). Cette proposition aboutira, selon le syndicat, à faire dépendre les pensions du personnel de l’enseignement supérieur de leurs performances d’« investissement » et non plus des prestations garanties basées sur les cotisations et les années d’ancienneté. Selon l’UCU, ceci laissera à un professeur normal une pension annuelle de près de 11.270 euros de moins que le régime actuel.

Si les universités veulent faire cesser l’agitation sans précédent sur leurs campus, elles doivent faire preuve de courage et appeler leurs représentant(e)s à négocier de façon sensée avec l’UCU, a prévenu la Secrétaire générale de l’UCU Sally Hunt le 9 février.

Sans exclure la possibilité qu’un accord soit trouvé avant la première manifestation, elle a souligné que son message à l’intention du représentant des employeurs, l'Universities UK (UUK), est simple: « Arrêtez de tergiverser et commencez à négocier. Les étudiants ont appelé l’UCU et l’UUK à recourir au Service de consultation, de conciliation et d’arbitrage et l’UCU est prête à accepter cette suggestion. Nous pensons qu’il n’est pas trop tard pour parvenir à un accord pour éviter les perturbations ».

Hunt a poursuivi en relevant qu’elle a parlé à de nombreux recteurs au cours des dernières semaines, lesquels sont profondément mécontents de ce que fait l’UUK en leur nom: « Mécontents de la proposition, mais avec le sentiment d’avoir un employeur indifférent et inflexible qui refuse de négocier ».

« Mon message est que vous ne pouvez changer les choses qu’en parlant. Le temps est révolu depuis longtemps où la diplomatie de couloir fonctionnait. Aujourd’hui, nous avons besoin de directeurs d’université courageux », a-t-elle ajouté.

En l’état actuel des choses, Hunt a expliqué que dans 12 jours des dizaines de milliers de membres du personnel se mettront en grève. « Lorsque les employeurs ont présenté leur plan visant à réduire la pension garantie des membres de l’USS, j’ai dit que c’était la pire offre que j’avais vue en 20 ans de négociations pour le personnel des universités et des collèges », a-t-elle également indiqué.

CSEE: Des prestations sociales décentes pour les éducateurs/trices, la pierre angulaire d'un système éducatif efficace et durable

Susan Flocken, Directrice de la région européenne de l’Internationale de l’Education, le Comité syndical européen de l’Education (CSEE), a envoyé à l’UCU une lettre de soutien exprimant « son indignation et son mécontentement » face à la proposition de l’UUK.

« Le CSEE se tient fermement à vos côtés dans la lutte pour une éducation de qualité pour tous. Des prestations sociales décentes pour les personnes qui consacrent leur vie à l’éducation des étudiants est la pierre angulaire d’un système éducatif efficace et durable », souligne la lettre.

Le CSEE insiste également sur le fait que la gouvernance des établissements d’enseignement supérieur devrait reposer sur des principes qui garantissent que les exigences académiques l’emportent en toutes circonstances sur les pressions politiques ou économiques de forces extérieures, comme les gouvernements nationaux et/ou les intérêts économiques ou financiers.

La lettre rappelle qu’un dialogue social réel avec les syndicats de l’éducation, une gouvernance collégiale, une révision par les pairs et la participation du personnel et des étudiant(e)s à une gouvernance démocratique et collaborative répondent à ce principe.

Flocken avertit que « la pratique en vigueur dans de nombreux pays montre que de mauvaises conditions de travail dans l'éducation, y compris des prestations sociales comme les retraites, conduisent inévitablement à la disparition de l’attrait de la profession et à des pénuries de personnel éducatif qualifié ».

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