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La direction efficace des établissements scolaires doit figurer au rang des priorités des agendas politiques nationaux et mondiaux

Publié 2 mai 2018 Mis à jour 14 mai 2018

Soutenir la direction inclusive, favorable et de qualité des établissements scolaires devrait figurer au rang des priorités de développement ainsi que des agendas politiques en matière d’éducation à l’échelle nationale et mondiale. C’est l’appel lancé par des responsables des syndicats de l’éducation, des dirigeant(e)s d’établissements scolaires, des expert(e)s en matière de direction des établissements, des responsables politiques et des partenaires lors de la Conférence sur le leadership scolaire, organisée par l’Internationale de l'Education à Johannesbourg, en Afrique du Sud, les 24 et 25 avril.

La centaine de participant(e)s issu(e)s du monde entier a constaté avec inquiétude que la direction des établissements scolaires continuait d’être reléguée au second plan des politiques nationales et mondiales en matière d’éducation, et a appelé les Nations Unies et ses organismes spécialisés, en particulier l’UNESCO et l’Organisation internationale du Travail (OIT), à en faire une priorité dans leurs agendas politiques et leurs activités.

La conférence a également exhorté les gouvernements et les organisations intergouvernementales au niveau mondial, régional et sous-régional à porter une attention particulière aux besoins des dirigeant(e)s d'établissements en matière de formation et de développement professionnel, ainsi qu’à ceux des enseignant(e)s et des membres du personnel de soutien à l'éducation.

« Les gouvernements doivent assurer que tous les dirigeants et dirigeantes d’établissements reçoivent non seulement une offre de formation/de développement professionnel en matière de direction (management, pédagogie...) qui soit financée par le gouvernement, adaptée au contexte et personnalisée, mais également le soutien nécessaire, notamment grâce à des programmes d'initiation, de tutorat et d’encadrement, ainsi que des activités de collaboration et de soutien entre pairs ». Cette demande était l’une des recommandations clés formulées lors de la conférence.

En outre, les participant(e)s ont exhorté les gouvernements et les autorités éducatives à améliorer les conditions de travail des dirigeant(e)s d’établissements scolaires et à créer des environnements inclusifs et favorables de qualité pour les dirigeant(e)s d’établissements, les éducateurs/trices et les élèves. Ils/elles ont insisté sur le fait que les politiques et les programmes en matière de direction des établissements scolaires devraient être élaborés avec la participation active des dirigeant(e)s d'établissements, des enseignant(e)s, du personnel de soutien à l'éducation et de leurs syndicats.

Durant cette réunion de trois jours, les participant(e)s se sont penché(e)s sur des questions essentielles, telles que: Qu’est-ce qu’une direction inclusive de qualité? Quelles sont les conditions préalables nécessaires à celle-ci? Comment assurer de manière équitable le recrutement, la promotion, la rétention, la formation et le développement professionnel des dirigeant(e)s d’établissements scolaires?

Dans son allocution d’ouverture, Dennis Sinyolo, Coordinateur principal de l’Internationale de l'Education (I pour l’éducation, l’emploi et la recherche, a fait observer que les dirigeant(e)s d'établissements scolaires continuent à faire face à une multitude de défis, notamment la réduction des budgets alloués aux écoles, le manque d’infrastructures et de ressources scolaires adaptées, des exigences de plus en plus strictes en matière de responsabilité et une lourde charge de travail.

« Il est souvent demandé aux dirigeants et dirigeantes d'établissements scolaires de 'produire des résultats’ sans recevoir de formation spécialisée aux fonctions dirigeantes ni de soutien adéquat de la part des gouvernements et des autorités en charge de l’éducation », a-t-il expliqué, en ajoutant que ces derniers/ières sont souvent contraint(e)s de passer la plupart de leur temps à effectuer des tâches administratives, ce qui leur laisse très peu de temps pour se concentrer sur la direction pédagogique.

Sinyolo a encouragé les participant(e)s à la conférence à proposer des solutions pour relever ces défis parmi d’autres, en soulignant que le 8e Congrès mondial de l'IE a représenté pour l’IE et ses organisations membres une opportunité unique d’améliorer la direction des établissements scolaires et éducatifs.

Dans sa présentation principale, David Frost, expert sur le leadership éducationnel à l’Université de Cambridge, a souligné l’importance d'autonomiser les enseignant(e)s pour leur permettre d’assurer des fonctions de direction. « Les enseignant(e)s sont des agent(e)s du changement », a-t-il affirmé.

Teopista Birungi Mayanja, ancienne Secrétaire générale de l’UNATU et membre du Bureau exécutif de l’IE, aujourd'hui coordinatrice du Réseau africain pour la campagne en faveur de l'Education pour Tous (ANCEFA), a partagé des stratégies à adopter pour que les femmes puissent être autonomisées et pleinement soutenues afin d’assumer des fonctions dirigeantes tant au sein de leurs syndicats que des établissements scolaires.

Allister Witten, professeur et expert en leadership de l’Université de Cape Town, en Afrique du Sud, a partagé des idées sur la manière d'améliorer les politiques et les pratiques en matière de direction des établissements scolaires. Il a insisté sur le fait que les systèmes scolaires et éducatifs doivent passer de la politique à la pratique, et de la direction administrative à la direction didactique.

La conférence a été officiellement ouverte par le Ministre adjoint de l’Enseignement de base en Afrique du Sud Mohammed Enver Surty.

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