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Esmael Abdi (au centre), Ali Akbar Baghani, Mahmoud Bagheri, Alireza Hashemi et Rasoul Bodaghi, des enseignant(e)s emprisonné(e)s en Iran, et Mahmoud Bagheri, libéré le 17 août 2015.
Esmael Abdi (au centre), Ali Akbar Baghani, Mahmoud Bagheri, Alireza Hashemi et Rasoul Bodaghi, des enseignant(e)s emprisonné(e)s en Iran, et Mahmoud Bagheri, libéré le 17 août 2015.

Iran: La campagne en faveur de la libération des syndicalistes enseignants emprisonnés prend de l’ampleur

Publié 24 mai 2018 Mis à jour 4 mars 2022

L’Internationale de l’Education a réclamé la libération des syndicalistes enseignants iraniens Mohammed Habibi et Ismail Abdi, tandis que l’organisation mondiale de défense des droits humains, Amnesty International, a lancé un appel à la libération d’Abdi en tant que prisonnier d’opinion.

David Edwards, Secrétaire général de l’Internationale de l’Education (IE), a fermement dénoncé l’arrestation de Mohammed Habibi, membre du bureau de la section de Téhéran de l’Association professionnelle des enseignant(e)s iranien(ne)s (ITTA), et sa détention à la prison d’Evin. Dans un courrier récent, Edward a adressé une demande de libération d’Habibi au Président de la République islamique d’Iran, Hassan Rohani.

Habibi a été arrêté une nouvelle fois le 10 mai, lorsque les forces de sécurité ont dissous une manifestation pacifique organisée à l’appel d’enseignant(e)s opposé(e)s à la privatisation de l’éducation et réclamant des salaires équitables. Ce placement en détention a suivi son incarcération précédente de 44 jours, après une arrestation violente sous les yeux de ses étudiant(e)s le 3 mars.

Grève de la faim

Edwards a également insisté sur le cas d’Ismail Abdi, professeur de mathématique et dirigeant de la section de Téhéran de l’ITTA. Abdi a entamé une grève de la faim à la prison d’Evin le 24 avril afin de protester contre la pénalisation actuelle des activités syndicales par les autorités iraniennes ainsi que contre le traitement inique de son dossier et ses conditions de détention. Alors que son état de santé se dégrade du fait de son emprisonnement, Abdi s’est vu refuser les soins nécessaires et un congé maladie à plusieurs reprises.

Demande de libération

L’IE invite instamment les autorités iraniennes à libérer immédiatement et sans conditions Habibi et Abdi ainsi que d’autres syndicalistes emprisonnés et à « mettre un terme au recours abusif à la justice pénale contre les personnes qui exercent pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et d’association ». Elle réclame en outre que les autorités veillent à ce que les syndicalistes emprisonnés ne subissent pas de mauvais traitements durant leur détention et qu’ils aient accès à des soins de santé dispensés par des professionnels.

Rejoignez la campagne d’Amnesty International pour libérer Ismail Abdi

L’IE invite ses affiliés et les citoyens concernés à soutenir M. Abdi en signant la pétition d’Amnesty International réclamant sa libération immédiate.

Pour Amnesty International, qui défend les droits humains dans le monde, Ismail Abdi est un prisonnier d’opinion injustement condamné pour avoir défendu les droits des travailleurs/euses.

Alors que le droit de constituer et d’adhérer à un syndicat, le droit à la négociation collective et le droit de grève sont des droits humains universels, les travailleurs/euses iranien(ne)s ne sont souvent pas payé(e)s pendant trois mois ou plus et les employeurs les intimident, les harcèlent et les renvoient lorsqu’ils/elles protestent contre leurs conditions de travail.

Les travailleurs/euses ne sont pas soutenu(e)s par le gouvernement et, dans le cas d’Abdi et de nombreux autres, « ils sont criminalisés pour avoir réclamé ces droits fondamentaux. Qui plus est, la violence policière est courante durant les manifestations syndicales », selon Amnesty International.

Les syndicalistes enseignant(e)s du Royaume-Uni ont décerné à Ismail Abdi le Prix international de la solidarité 2018 de la National Association of Schoolmasters Union of Women Teachers (NASUWT) en reconnaissance du formidable courage dont il a fait preuve pour défendre la cause des enseignant(e)s iranien(ne)s.