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Conférence internationale du Travail: pleins feux sur les inquiétudes des enseignant(e)s

Publié 29 mai 2018 Mis à jour 29 juin 2018

L’Internationale de l’Education fait entendre la voix des enseignant(e)s et du personnel de l’éducation à l’occasion de la 107e session de la Conférence internationale du Travail.

La délégation de l’Internationale de l’Education (IE) est constituée de dirigeant(e)s de syndicats de l’éducation de 19 pays: l’Argentine, le Bénin, le Botswana, le Canada (Québec), la Corée du Sud, le Costa Rica, l’Ethiopie, la France, le Gabon, le Ghana, le Honduras, le Japon, le Malawi, le Maroc, le Mexique, la République centrafricaine, le Sénégal, la Somalie et le Zimbabwe. Organisée chaque année en juin à Genève (Suisse), la Conférence internationale du Travail (CIT) réunit cette année, du 28 mai au 8 juin, les représentant(e)s de 182 gouvernements et d’organisations nationales d’employeurs et de travailleurs/euses. La Conférence de l’Organisation internationale du Travail est la seule agence des Nations Unies qui compte des membres tripartites. Elle est également la plus ancienne, puisqu’elle a été fondée en 1919.

Respect des normes du travail

La CIT est le parlement international du travail où les priorités politiques relatives à la question du travail sont débattues, les nouvelles normes adoptées et leur mise en œuvre supervisée.

Cette année, la Commission de l’application des normes de l’Organisation internationale du Travail (OIT) examinera la mise en œuvre des normes du travail et se penchera sur les violations des droits syndicaux dans plusieurs pays, dont l’Algérie, le Bahreïn, le Botswana, le Brésil, le Cambodge, la Géorgie, le Honduras, le Japon et le Mexique. Les législations et pratiques de 24 pays au total seront étudiées.

La délégation de l’IE veillera à ce que l’accent soit mis sur la situation des droits dans le secteur de l’éducation, y compris les cas où les enseignant(e)s se voient privé(e)s de leurs droits syndicaux, et notamment les mécanismes de négociation collective. A cet égard, il est préoccupant de constater qu’il ne sera fait aucune mention des cas de la Corée du Sud et de la Turquie au cours des discussions. En Turquie, plus de 130.000 travailleurs/euses, dont 28.000 enseignant(e)s et universitaires, ont été licencié(e)s depuis le coup d’Etat qui a échoué en juillet 2016. Entre septembre 2016 et août 2017, 1.620 enseignant(e)s membres d’Eğitim Sen, un affilié de l’IE, ont été démis(e)s de leurs fonctions, dont 48 membres du Comité du syndicat. En Corée du Sud, le syndicat de l’éducation KTU demeure illégal malgré les recommandations de l’OIT et les engagements du gouvernement.

Préoccupations

Des cas de violations des droits dans le secteur de l’éducation seront présentés pour les pays suivants:

·         Au Botswana, le Parlement cherche à faire du secteur de l’éducation un service essentiel.

·         La Bahraini Teachers’ Association n’a toujours pas été réformée depuis sa dissolution en 2011. Ses dirigeant(e)s, Mahdi Abu Dheeb et Jalila Al-Salman, demeurent soumis(e)s à une interdiction de voyager, et ne peuvent par conséquent pas participer aux rencontres syndicales internationales.

·         Au Honduras, plus de 300 enseignant(e)s syndicalisé(e)s ont été injustement licencié(e)s, et les syndicats de l’éducation font état de plusieurs assassinats perpétrés à l’encontre de membres syndicaux/ales, dans un pays où un demi-million d’enfants ne sont pas scolarisés et où 70% des écoles ne sont pas adaptées à l’enseignement.

·         Au Japon, le statut et les conditions de travail ne peuvent pas réellement être négociés. Le Japan Teacher Union, une organisation membre de l’IE, déplore la surcharge de travail et le surmenage dont souffrent les enseignant(e)s et les universitaires. Cette situation n’est pas prise en considération dans le dialogue social.

Le travail des autres comités se concentrera sur:

  • une nouvelle norme concernant la violence et le harcèlement dans le monde du travail;
  • une discussion récurrente sur le dialogue social et le tripartisme en tant que mécanismes visant à améliorer l’équité et la justice sociale;
  • les efforts de coopération au développement que l’OIT déploie pour soutenir les Objectifs de développement durable (ODD).

Les discussions de la conférence de l’OIT serviront de base à la Commission mondiale sur le monde du travail de l’OIT, qui présentera ses conclusions en 2019 dans le cadre des célébrations du centenaire de l’OIT.

Un(e) représentant(e) de l’IE interviendra le 4 juin lors de la conférence de l’OIT.