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Allemagne: « il est grand temps d’accroître les investissements dans la formation des enseignant(e)s »

Publié 13 septembre 2018 Mis à jour 19 septembre 2018

Le Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft et la Verband Bildung und Erziehung se sont exprimés au sujet de « l’omission» répétée de la formation continue des enseignant(e)s dans les discussions sur la qualité de l’éducation en Allemagne.

Dans un communiqué conjoint publié le 10 septembre, le Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft(GEW) et la Verband Bildung und Erziehung(VBE) ont demandé à ce que les investissements dans la formation des enseignant(e)s soient revus à la hausse, afin d’améliorer et d’étendre cette formation tant sur le plan qualitatif que quantitatif. En outre, la Conférence nationale des ministres de l’Education (KMK) et les Länder doivent davantage se pencher sur la question du développement professionnel des enseignant(e)s.

VBE: une lourde charge de travail pour les enseignant(e)s mais aucune politique de soutien ni formation en retour

« L’intégration, l’inclusion et la numérisation imposent une lourde charge aux enseignants, qu’ils ne peuvent gérer que s’ils y sont bien préparés. L’engagement et la motivation des enseignants et enseignantes ne suffisent pas », a mis en garde Udo Beckmann, Président fédéral de la VBE.

Il a également insisté sur le fait que la volonté politique s’avérait nécessaire pour suffisamment soutenir les enseignant(e)s, avant d’ajouter qu’il « [était] insensé qu’on en attende toujours plus [d’eux] sans pour autant leur offrir de formation adaptée ».

Une évaluation complète de l’Association allemande pour la promotion de la formation des enseignant(e)s ( Deutscher Verein zur Förderung der Lehrerinnen- und Lehrerfortbildung, DVLfB) a révélé que la formation professionnelle des enseignant(e)s manquait cruellement de financements.

GEW: la formation en cours de service doit être garantie et planifiée avec soin

Les investissements dans ce domaine ont considérablement diminué ces dernières années. « Si l’on souhaite améliorer la qualité de l’éducation, il ne suffit pas de cibler uniquement la nouvelle génération d’étudiants enseignants et les formations de base. Ce faisant, nous mettons de côté le personnel enseignant qui travaille déjà dans les écoles », a souligné Ilka Hoffmann, membre du conseil du GEW, en charge de la politique scolaire.

« La formation en cours de service ciblée n’offre que très peu de soutien aux enseignants et enseignantes », a-t-elle fait remarquer, avant d’ajouter qu’un nombre bien précis de jours de formation en cours de service devait être fixé.

D’après l’évaluation de la DVLfB, la formation professionnelle continue des enseignant(e)s ne permet pas de répondre aux défis auxquels font face les écoles à l’heure actuelle, puisquela disponibilité, le format durable des formations, les structures et le personnel continuent à faire défaut.

Udo Beckmann a quant à lui affirmé que la formation professionnelle devait également être organisée différemment: « Lorsque l’ensemble des enseignant(e)s d’une école travaillent exclusivement dans les salles de classe, les sessions de formation doivent être planifiées avec soin. Les horaires et les emplois du temps doivent être modifiés pour s’assurer que tous les enseignants peuvent prendre part à une formation. »

Recommandations pour améliorer la formation des enseignant(e)s

La VBE et le GEW soutiennent les actions recommandées par la DVLfB, et appellent la Conférence nationale (KMK) ainsi que les ministères de l’Education à:

• Garantir la transparence et permettre la comparaison des programmes de formation des enseignant(e)s grâce à des contrôles réguliers, menés sur la base de critères bien définis;

• Prendre part à la coopération interrégionale, par exemple en mettant en place des formats durables et des procédures d’évaluation pertinentes;

• Relever systématiquement les besoins en formation, en questionnant le personnel enseignant et en analysant les données existantes comme les programmes de formation scolaire ou les résultats des inspections menées dans les écoles;

• Adopter des mesures qui viendront renforcer la qualité; et

• Mettre un terme à la réduction des ressources et les aligner sur les dépenses du système scolaire public.