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Les expert(e)s et les responsables politiques unissent leurs forces pour éliminer les obstacles à l’éducation des réfugié(e)s et des migrant(e)s

Publié 29 novembre 2018 Mis à jour 4 décembre 2018

L’Internationale de l'Education s’est associée à l’UNESCO pour réfléchir à des moyens de faire du droit à l'éducation une réalité pour des millions d’enfants réfugiés et migrants.

L’Internationale de l'Education (IE) et le Rapport mondial de suivi de l’éducation (GEM) de l’UNESCO ont organisé plus tôt cette semaine un forum de dialogue sur la réponse de l’éducation aux déplacements, au siège de l’UNESCO à Paris, en France, afin de présenter les informations tirées du Rapport GEM 2019 et du projet BRICE.

Le projet Building Resilience in Crises through Education(BRICE-Renforcer la résistance en temps de crise grâce à l’éducation)  est une initiative conjointe de l’IE et d’Oxfam Ibis/Danemark. Il aide les enfants, les jeunes ainsi que les enseignant(e)s réfugié(e)s et déplacé(e)s en Ouganda et au Soudan du Sud à satisfaire leurs besoins professionnels et éducatifs.

Le forum a consisté en un panel de haut niveau composé de ministres de l'Education des pays qui ont participé au projet BRICE, de gouvernements donateurs et des représentant(e)s de la société civile, qui ont discuté des pratiques prometteuses pour assurer une éducation sûre et de qualité à tou(te)s les apprenant(e)s. Il a notamment réuni des représentant(e)s des délégations de l’UNESCO, des membres du personnel de l’UNESCO, des partenaires du projet BRICE, des enseignant(e)s et des représentant(e)s de syndicats d'enseignants, des organisations non gouvernementales et des partenaires de la société civile.

Des projets de grande envergure

Les participant(e)s se sont penché(e)s sur les conclusions du Rapport GEM 2019 « Migration, déplacement et éducation: bâtir des ponts, pas des murs », présentées par Anna Cristina D’Addio, analyste principale des politiques. Sa présentation a été suivie par un forum d’apprentissage entre pairs destiné aux principaux partenaires du projet BRICE en Ouganda et du projet de l’IE relatif aux réfugié(e)s en Europe. L'événement a permis de débattre des obstacles à une éducation de qualité pour les enfants et les jeunes réfugiés et migrants et des enseignements tirés des projets Rapport GEM et BRICE 2019 pour trouver des solutions à ces problèmes.

Dans ses remarques préliminaires, Du Yue, Directeur de la Division de la coopération, du suivi intersectoriel et des partenariats pour l’Afrique, a rappelé aux participant(e)s « l’importance des enseignants qualifiés et soutenus » ainsi que les effets dévastateurs de la pénurie de tel(le)s enseignant(e)s et du manque d'outils à leur disposition sur l’accès des réfugié(e)s à l’éducation. « Nous sommes ici pour montrer notre engagement envers les personnes déplacées », a déclaré M. Yue, avant d’ajouter que les droits des réfugié(e)s et des populations déplacées constituaient une priorité majeure de l’UNESCO.

Pour Ita Sheehy, Conseillère principale en éducation au HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, qui a commenté le rapport, il était essentiel que les pays examinent « les programmes de formation qu’ils offrent aux enseignants et s'intéressent plus particulièrement à la façon dont les enseignants sont formés à la diversité dans les salles de classe ». En ce qui concerne les enseignant(e)s réfugié(e)s, elle a insisté sur le fait que ces derniers/ères « étaient formés, avaient de l’expérience, et devaient dès lors faire partie intégrante de la réponse de l’éducation aux réfugiés. Nous devons utiliser leurs talents. »

IE: il faut soutenir les enseignant(e)s et inclure les réfugié(e)s au système éducatif

Dans son discours, Dennis Sinyolo, Coordinateur principal de l'Unité de l'éducation et de l'emploi de l’IE, a rappelé aux participant(e)s que la montée de la discrimination, du racisme et de la xénophobie, de même que l’ampleur inégalée des mouvements de population ces dernières années, mettaient en lumière le besoin urgent d’un engagement mondial en faveur de migrations équitables et de politiques cohérentes et fondées sur les droits. Il a déploré que des millions de migrant(e)s et de réfugié(e)s se voient toujours priver de leur droit fondamental à une éducation de qualité et soient victimes de discrimination. Pour lui, « le Rapport GEM 2019 nous rappelle le besoin urgent de s’attaquer aux causes fondamentales de la migration et des mouvements de population, mais aussi de rendre nos systèmes éducatifs, nos écoles et l’ensemble des établissements scolaires plus inclusifs, plus sensibles aux besoins des populations et des enfants déplacés, et plus responsables en la matière ». En outre, le Coordinateur principal a fait remarquer que les gouvernements devaient veiller à ce que les programmes scolaires et les matériels d’apprentissage reflètent la diversité des étudiant(e)s et soient développés en impliquant pleinement les éducateurs/trices et leurs syndicats.

Pour garantir une éducation de qualité à tou(te)s, « les enseignants et le personnel de soutien à l'éducation doivent être autonomisés et dotés des compétences ainsi que des outils nécessaires, et recevoir tout le soutien qui leur est dû », a-t-il ajouté. Sinyolo a également appelé à des mesures immédiates afin de tirer profit des compétences et capacités des enseignant(e)s et éducateurs/trices migrant(e)s et réfugié(e)s, en veillant à ce que leurs conditions de travail soient les mêmes que celles des enseignant(e)s locaux/ales possédant les mêmes qualifications. « Nous devons bâtir des ponts, pas des murs », a-t-il conclu.