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Iran: des enseignant(e)s jeté(e)s en prison pour avoir participé à des actions de grève pacifiques

Publié 4 décembre 2018 Mis à jour 4 mars 2022

Confrontée à la dégradation de la situation des syndicalistes iranien(ne)s du secteur de l'éducation, l’Internationale de l'Education poursuit son combat pour la libération des dirigeant(e)s et membres syndicaux/ales, et réaffirme son appel auprès de ses affiliés et des citoyen(ne)s engagé(e)s du monde entier à faire pression sur le gouvernement iranien et à demander la libération immédiate des militant(e)s syndicaux/ales.

Selon le Coordination Council of Iranian Teacher Trade Associations(CCITTA), l’affilié iranien de l’Internationale de l'Education (IE), au moins 15 enseignant(e)s ont été arrêté(e)s et de nombreux/euses autres ont été interrogé(e)s ou menacé(e)s par les services de sécurité pour avoir participé àune action de grève de deux jours ces 13 et 14 novembre.

Les enseignant(e)s revendiquaient entre autres des salaires décents, une éducation de qualité gratuite pour tout(e)s, le droit de former un syndicat et d'y adhérer et la libération de tou(te)s leurs collègues arrêté(e)s.

Dans une lettre adressée au Président iranien Hassan Rouhani, le Secrétaire général de l’IE, David Edwards, a condamné la répression sanglante dont sont depuis longtemps victimes les enseignant(e)s iranien(ne)s lors des manifestations pacifiques dans de nombreuses villes du pays. Il a également demandé la libération immédiate et inconditionnelle des enseignant(e)s arrêté(e)s.

Edwards a exhorté le gouvernement iranien à respecter ses engagements internationaux ainsi que les droits et les libertés de tou(te)s les citoyen(ne)s et travailleurs/euses iranien(ne)s, et a invité les autorités publiques du pays à entamer un dialogue constructif avec les enseignant(e)s et leurs organisations représentatives afin de répondre à leurs revendications légitimes.

Contexte

L’IE avait déjà fait part de sa profonde inquiétude en octobre dernier, lorsque des rapports locaux ont indiqué que les autorités publiques iraniennes avaient répondu à une grève nationale des enseignant(e)s et du personnel de soutien à l’éducation des écoles primaires et secondaires en renvoyant les enseignant(e)s et en arrêtant les dirigeant(e)s des syndicats de l’éducation.

En outre, la situation du syndicaliste enseignant Mohamed Habibi, condamné à dix ans et demi de prison le 4 août, est extrêmement inquiétante. Bien que les membres de sa famille lui ayant rendu visite en prison ont signalé qu'il avait étéfortement brutalisé, les autorités publiques refusent de lui accorder les soins médicaux d’urgence dont il a besoin.

Hashem Khastar, enseignant à la retraite et membre éminent de l’ Iranian Teachers Trade Association(ITTA) dans la province de Khorasan Razavi, a par ailleurs été interné de force dans un établissement psychiatrique du 1er au 19 novembre. Il s’agit d’un autre moyen troublant employé en Iran pour réduire les voix dissidentes au silence.

L’internationale de l'Education, ses affiliés et les organisations de la société civile continueront àsurveiller de près la situation des droits humains et syndicaux en Iran. En coopération avec Amnesty International, la Confédération syndicale internationale et d'autres fédérations syndicales internationales, l’IE continuera de signaler aux organes des droits humains des Nations Unies compétents les attaques soutenues et incessantes faites aux droits des enseignant(e)s.