Ei-iE

Etats-Unis: Les enseignant·e·s de Denver luttent contre l’austérité

Publié 12 février 2019 Mis à jour 26 février 2019

Pour la première fois en 25 ans, des enseignant·e·s quittent leur emploi à Denver, au Colorado, pour exiger de meilleures conditions de travail et un système de rémunération équitable.

Partout aux Etats-Unis, les enseignant·e·s exigent de meilleures conditions de travail et la fin de l’austérité. Le dernier syndicat à avoir déclenché une grève le 11 février, est la Denver Classroom Teachers' Association. Elle s’est battue pour obtenir des salaires plus élevés et un changement dans le système de primes. Après 15 mois de négociations infructueuses entre le district scolaire et la Denver Classroom Teachers Association(DCTA), membre de la National Education Association(NEA), affiliée à l’Internationale de l’Education, la grève a été déclarée. C’est la première grève à Denver depuis un quart de siècle. Elle a reçu un soutien considérable de la part des étudiant·e·s qui se sont joints aux enseignant·e·spendant la grève.

Un système miné par l’austérité

Le roulement du personnel enseignant à Denver a augmenté de façon constante, car les salaires réels ont diminué. Dans le cadre d’un système mis en place en 2005, les enseignant·e·s sont contraints de compter sur des primes et des incitations qui échappent à leur contrôle. « Malheureusement, les primes sont très variables et nous ne pouvons pas compter sur elles d’une année à l’autre », a déclaré à CNN News Nick Childers, professeur de sciences sociales. Le syndicat a déclaré qu’il attendait toujours « un barème salarial équitable, concurrentiel et transparent qui accorde la priorité au salaire de base plutôt qu’à des primes complexes et peu fiables ».

En ville pour soutenir la grève des enseignant·e·s de Denver, la Présidente de la NEA, Lily Eskelsen García, a déclaré que ce mouvement des travailleur·euse·s devrait servir de mise en garde aux autres districts qui veulent payer les enseignant·e·s en primes et incitations: « Il n’y a pas un seul district scolaire au pays qui va regarder Denver et se dire: ‘Oh, je pense que je vais essayer ça’. Non. Ils auraient dû arrêter ce système et modifier il y a des années, et ils ne l’ont pas fait. Et voilà le résultat. »

Randi Weingarten, Présidente de l’ American Federation of Teachers(AFT), également un syndicat membre de l’Internationale de l’Education, a déclaré que ces débrayages s’inscrivent dans une tendance plus large qui consiste pour les enseignant·e·s à lutter contre des problèmes de financement systématique de l’enseignement public depuis une décennie. « Nos communautés ont clairement fait savoir qu’elles veulent des écoles publiques sûres et solides, où les enfants peuvent apprendre et où les enseignants peuvent enseigner », a expliqué Weingarten.

Une vague gagnante d’action collective

Selon le journal The Guardian (édition américaine), les enseignant·e·s d’Oakland et de Sacramento en Californie pourraient également déclencher des grèves dans les semaines à venir dans le cadre d’une vague plus large d’actions qui ont eu lieu dans plusieurs Etats et villes en 2018. Ces grèves ont permis aux enseignants de l’Oklahoma, de la Virginie-Occidentale, de l’Arizona et, plus récemment, de Los Angeles, de remporter d’importantes victoires.