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Iran: Libérez le syndicaliste enseignant détenu dans la province du Kurdistan!

Publié 21 février 2019 Mis à jour 10 octobre 2023

L’Internationale de l’Education a envoyé une lettre de protestation au gouvernement iranien déplorant l’arrestation arbitraire et la détention prolongée de Mokhtar Asadi, enseignant et membre de l’Iranian Teacher Trade Association(Association iranienne des enseignants) dans la province du Kurdistan.

L’Internationale de l’Education (IE) a été informée que Mokhtar Asadi aété arrêté à Sanandaj le 14 février, quelques heures après que les enseignant·e·s eurent organisé une manifestation pacifique devant le Bureau provincial d’éducation et de formation du Kurdistan. Les participant·e·s au rassemblement exigeaient des conditions de travail décentes, une éducation gratuite de qualité pour tou·te·s et l’arrêt de la privatisation de l’éducation.

Les manifestant·e·s brandissaient des pancartes avec des slogans tels que « Apprendre dans sa langue maternelle est un droit humain », « L’éducation gratuite pour tous les citoyens » et « Mettre fin à la privatisation de l’éducation ». Les enseignant·e·s ont également appelé à la fin de la répression des manifestations pacifiques et à la libération des enseignant·e·s détenu·e·s. Le même jour, des enseignant·e·s iranien·ne·s ont également organisé des actions de protestation pacifique dans plusieurs autres villes de la province du Kurdistan, dont Orumiyeh, Marivan et Kermanshah.

Asadirentrait chez lui avec sa famille lorsque des membres des forces de sécurité ont arrêté sa voiture, l’ont agressé et l’ont arrêté. Il a été arrêté et détenu sans mandat. Sa famille et ses collègues ne savent pas où il se trouve.

Asadi, une cible de longue date du harcèlement et de la répression gouvernementale

Mokhtar Asadi avait déjà été condamné à l’exil et à l’emprisonnement entre 2005 et 2010 en raison de ses activités syndicales et militantes en faveur des droits humains.

En 2010, il a été arrêté et emprisonné à la prison d’Evin pendant 66 jours avant d’être libéré sous caution.

Plus tard, il a été condamné à un an de prison par le tribunal révolutionnaire islamique de la section 15 de Téhéran pour « propagande contre l’Etat ». Il a été libéré en juillet 2018.

IE: Mettre fin au harcèlement et à la détention incessants des militant·e·s pour les droits de humains

Depuis des années, l’IE dénonce la persécution et la criminalisation continues des enseignant·e·s et des militant·e·s des droits syndicaux libres, dont EsmailAbdi, Mohammed Habibi et Mahmoud Beheshti Langroudi.

Les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association sont des droits humains fondamentaux. L’arrestation et la détention de militant·e·s syndicaux·ales exerçant ces droits constituent un abus de pouvoir flagrant et violent les conventions 87 et 98 de l’OIT. Le gouvernement iranien devrait s’attaquer au mécontentement populaire par le dialogue et non par la répression.

L’IE réitère ses demandes aux autorités iraniennes:

  • Libérer immédiatement et inconditionnellement Mokhtar Asadiet tou·te·s les enseignan·e·ts et travailleur·euse·s détenu·e·s pour avoir exercé leur droit à la liberté d’organisation et d’expression;
  • Respecter les engagements internationaux concernant les droits et libertés de tou·te·s les travailleur·euse·s et citoyen·ne·s iranien·ne·s, y compris la liberté d’association, la libre négociation collective, le droit de réunion pacifique et le droit de grève.

Contexte général

Depuis octobre 2018, les enseignant·e·s et les travailleur·euse·s de l’éducation iranien·ne·s sont engagé·e·s dans une série d’actions de grèves et de protestations. Ils font face à une répression sévère de la part des autorités pour avoir défendu pacifiquement leurs droits et libertés. Au moins 15 enseignant·e·s ont été arrêté·e·s et beaucoup d’autres ont été convoqué·e·s pour interrogatoire ou menacé·e·s par les services de sécurité pour leur participation à une grève pacifique de deux jours organisée par le Conseil de coordination des associations professionnelles iraniennes d’enseignants dans de nombreuses villes d’Iran les 13 et 14 novembre 2018. Une grève similaire des enseignant·e·s à l’échelle nationale les 14 et 15 octobre 2018 a déjà abouti à l’arrestation d’enseignant·e·s militant·e·s syndicaux·ales. Les enseignant·e·s exigent des salaires décents, une éducation gratuite de qualité pour tou·te·s et le droit de former des organisations de travailleur·euse·s indépendant·e·s et d’y adhérer. Ils demandaient également la libération de tou·te·s les enseignant·e·s déjà détenu·e·s pour avoir défendu leurs droits.

L’IE a lancé une pétition sur LabourStart en décembre pour soutenir les militant·e·s des droits des enseignant·e·s et les syndicalistes indépendant·e·s en Iran.