Ei-iE

Amérique latine: le syndicalisme et les peuples autochtones coordonnent leurs efforts

Publié 8 novembre 2019 Mis à jour 5 décembre 2019

La VIIIe Réunion sur l’enseignement public et les peuples autochtones, qui s’est tenue à Guna Yala (Panama), a montré la volonté des syndicats de la région de travailler ensemble et de défendre les peuples autochtones.

Des représentant·e·s autochtones d'organisations syndicales affiliées à l'Internationale de l'Éducation pour l’Amérique latine (IEAL) ont participé à la VIIIe Réunion sur l'enseignement public et les peuples autochtones, les 28 et 29 octobre dans la région de Guna Yala, au Panama.

L'événement a réuni des représentant·e·s syndicaux·ales et autochtones des organisations suivantes: Magisterio Panameño Unido (MPU) et ses affiliés autochtones des peuples Gnäbe-Buglé, Guna, Emberá et Wounaan; ANDE et SEC (Costa Rica); CNTE (Brésil), COLPROSUMAH (Honduras); ANDES 21de Junio (Salvador); SUTEP (Pérou); ainsi que UNE-SN et OTEP-A (Paraguay).

Des peuples autochtones partageant et défendant leur culture

Fatima Silva, de la CNTE Brésil, a souligné le rôle des syndicats dans la résistance des peuples et des cultures autochtones. Carmen Brenes, de l'ANDE Costa Rica, a brièvement présenté le travail syndical en cours de développement dans la zone frontalière du Costa Rica et du Panama.

Petita Ayarza, députée panaméenne et première femme Guna élue à une fonction publique, a exprimé sa joie de pouvoir partager son expérience lors de la réunion d'enseignant·e·s autochtones et de dirigeant·e·s syndicaux·ales et a appelé à la défense de l'identité et de la culture des peuples autochtones. Elle a souligné l'importance de l'application de la loi 88, qui régit la mise en œuvre de l'éducation interculturelle bilingue au Panama.

Par ailleurs, Combertty Rodríguez, coordinateur principal du bureau régional de l’IEAL, a résumé les politiques et les travaux menés par l'Internationale de l'Éducation en ce qui concerne les peuples autochtones. Il a noté que la tendance à la croissance des différentes formes de commercialisation et de privatisation de l’éducation favorise des modèles qui ne tiennent pas compte des besoins des peuples autochtones.

Organisation syndicale et peuples autochtones

Silverio Jiménez, du MPU, a partagé l'expérience fructueuse de l'affiliation d'enseignant·e·s autochtones et de leur participation à la structure syndicale. Sur les 4 millions d’habitant·e·s que compte le Panana, 10% sont issus des peuples indigènes. Les principales motivations pour l'affiliation d'enseignant·e·s autochtones dans leurs pays respectifs ont constitué un motif de réflexion et d’engagement à assurer un suivi lors des prochaines réunions.

Enseignement public et participation syndicale

María Bilboard, enseignante ngäbe affiliée à la MPU, a partagé l'expérience de la région de Ngäbe-Buglé dans l'application effective du Programme d'éducation interculturel bilingue (EBI), qui encourage l'enseignement de sa propre langue et des aspects culturels chez les peuples autochtones du Panama. Pour cela, a-t-elle souligné, il est essentiel que les peuples autochtones participent à la définition du programme d’enseignement par l’intermédiaire de leurs organisations et des chefs traditionnels en tant que source de connaissances ancestrales.