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L’Amérique latine plus que jamais unie contre le néolibéralisme et l’extrême droite

Publié 6 décembre 2019 Mis à jour 9 décembre 2019

Les représentant·e·s des organisations syndicales du secteur de l’éducation affiliées à l’Internationale de l’Éducation Amérique latine (IEAL) se sont réuni·e·s au Brésil les 3, 4 et 5 décembre derniers afin de déterminer la voie à suivre pour le Mouvement pédagogique latino-américain.

La 5e réunion du Mouvement pédagogique latino-américain a débuté l’après-midi du mardi 3 décembre, dans la ville de Curitiba, au Brésil. Les participant·e·s ont été accueilli·e·s par le syndicat brésilien CNTE et sa secrétaire générale Fátima Silva, également Vice-présidente de l’IEAL.

A son arrivée à Curitiba, David Edwards, Secrétaire général de l’IE, a souhaité la bienvenue aux participant·e·s et a exprimé sa joie d’être présent à cet événement. Il a souligné le rôle important que jouent les délégué·e·s de la région, à l’heure où il convient d’apporter un soutien politique aux travaux du Congrès mondial de l’IE, réuni à Bangkok, en Thaïlande, au mois de juillet dernier. Il a également réaffirmé la solidarité de l’organisation mondiale dans le cadre des combats menés par les affiliés de la région.

Sonia Alesso, Secrétaire générale de la Confederación de Trabajadores de la Educación de la República Argentina (CTERA), a appelé à lutter contre le fascisme et ses sympathisant·e·s, soulignant le retour à l’époque de la dictature des années 1970 que connaît actuellement la région dans le domaine des droits humains.

Paulo Freire et le Mouvement pédagogique latino-américain

Enseignant et chercheur universitaire, José Batista a présenté un exposé intitulé « La pensée de Paulo Freire dans le contexte de l’Amérique latine », soulignant les liens qui existent entre le Mouvement pédagogique latino-américain et les idées du pédagogue. Il a mis en avant que l’éducation est un processus collectif intervenant tout au long de la vie, depuis la naissance.

Situation actuelle de l’Amérique latine

La réunion a permis aux différents participant·e·s d’échanger leurs analyses et stratégies d’action, et d’approfondir leurs connaissances grâce aux présentations des expert·e·s et des universitaires présent·e·s à l’événement.Les exposés des membres, présentés au cours de la deuxième journée de réunion, étaient principalement centrés sur la situation actuelle de l’Amérique latine.

Entre néolibéralisme et extrême droite

La célèbre journaliste argentine Telma Luzzani a présenté son analyse de la situation en Amérique latine, en se basant sur trois périodes de domination des États-Unis dans le sous-continent: l’origine de la doctrine Monroe au 19e siècle, les coups d’État et gouvernements militaires de la seconde moitié du 20e siècle, et l’offensive actuelle visant à récupérer le contrôle perdu avec l’arrivée au pouvoir des gouvernements démocratiques populaires au début de ce siècle.

Pour sa part, Luiz Dulci, ministre à l’époque du gouvernement de Lula Da Silva, a discuté de l’affaiblissement du pouvoir et de la puissance hégémonique mondiale des États-Unis, tout en soulignant l’émergence de la Chine, aujourd’hui leader sur le marché économique mondial. Il a expliqué que les acteurs économiques et politiques de droite et d’extrême droite dans les pays latino-américains défendaient et servaient les intérêts de l’impérialisme américain. Il a dressé le bilan du dernier coup d’État en Bolivie en regard de la victoire électorale de la coalition politique Frente de Todos et a qualifié le gouvernement actuel au Brésil d’autoritaire à tendance fasciste, compte tenu de la façon dont il impose ses réformes néolibérales.

Le mouvement pédagogique

Combertty Rodríguez, Coordinateur principal du bureau régional de l’IEAL, a rapidement passé en revue les éléments les plus pertinents concernant les politiques éducatives en Amérique latine, rappelant que le Mouvement pédagogique latino-américain est une stratégie politique organisationnelle dont l’objectif est de défendre l’enseignement public, considéré comme un droit social et humain, et a réaffirmé le caractère public de l’éducation, étant une forme de défense face aux querelles terminologiques encouragées par les intérêts privés.

A la fin de la journée, Combertty Rodríguez a dénoncé les menaces de mort proférées contre le président de la FECODE, Nelson Alarcón, lors d’une nouvelle journée de mobilisation massive en Colombie. Il a également signalé que l’IEAL avait envoyé un message pour dénoncer ces menaces et a invité les organisations latino-américaines à exprimer leur solidarité.