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Irlande: Les enseignant·e·s font grève pour l’égalité des salaires

Publié 4 février 2020 Mis à jour 10 février 2020

Une grève dans les écoles secondaires d’Irlande a entraîné la fermeture de centaines d’établissements, les enseignant·e·s de tout le pays exigeant la fin de la discrimination salariale.

Des centaines d’écoles secondaires étaient fermées aujourd’hui, car les membres du Teachers' Union of Ireland (TUI), affilié à l’Internationale de l’Éducation, se sont mis en grève pour exiger la fin de l’inégalité salariale. Le syndicat représente quelque 19.000 membres dans les écoles secondaires, les collèges d’enseignement supérieur et d’éducation des adultes, les instituts de technologie et l’université technologique de Dublin.

En octobre, les membres du TUI ont voté à 92% sur cette question en faveur de l’engagement d’une campagne d’action syndicale, pouvant aller jusqu’à la grève. En novembre, le syndicat a annoncé qu’il mènerait une action de grève en février si la question n’était pas résolue.

Contexte: Une échelle de rémunération à deux niveaux

L’action d’aujourd’hui s’inscrit dans le contexte des écarts de rémunération des enseignant·e·s employé·e·s après le 1er février 2012. La discrimination la plus importante se produit au cours des premières années de l’emploi d’un·e nouvel·le enseignant·e: les nouveaux·elles venu·e·s dans l’enseignement de deuxième niveau gagnent 14% de moins lors de leur première nomination et 10% de moins au cours des dix premières années par rapport à ce qu’il·elle·s auraient gagné avant l’imposition d’un système de rémunération à deux niveaux. Cela signifie que, dans les dix premières années de sa carrière, un·e nouvel·le arrivant·e gagne plus de 50.000 euros de moins. Sur une carrière de 40 ans, il·elle·s gagnent plus de 110.000 euros de moins.

La discrimination n’a pas sa place dans nos écoles, selon le TUI. Payer des collègues à des taux différents pour effectuer le même travail est moralement incorrect et s’est avéré extrêmement préjudiciable pour le moral des enseignant·e·s et des professeur·e·s.

S’exprimant aujourd’hui, le Président du TUI, Seamus Lahart, a déclaré: «  Nous avons épuisé toutes les voies qui s’offrent à nous pour résoudre cette affaire et nous n’avons pas eu d’autre choix que de faire grève à cause du scandale actuel de la discrimination salariale ».

Le Secrétaire général du TUI, John MacGabhann, a déclaré que cette question alimente une crise dans l’offre d’enseignant·e·s et que «  nous saignons une génération de talents de l’enseignemen ». MacGabhann a noté que le Ministre de l’Éducation Joe McHugh avait déclaré aux représentant·e·s syndicaux·ales lors d’une conférence en avril dernier que la question serait traitée «  rapidement  », mais que lui et le gouvernement ne l’avaient pas fait.

La discrimination salariale affecte l’ensemble du système éducatif

Selon le TUI, le service aux étudiant·e·s a été affecté, le système de rémunération à deux niveaux alimentant une crise toujours plus profonde de recrutement et de maintien des enseignant·e·s dans les écoles de deuxième cycle. Une enquête menée par le TUI auprès des directeur·trice·s d’école en avril dernier a révélé qu’au cours des six mois précédents, 68% des écoles ont publié des offres d’emploi auxquelles aucun·e enseignant·e n’a postulé. Quarante-sept pour cent des écoles avaient des postes d’enseignement vacants. Concrètement, cela signifie que de nombreuses écoles ne sont pas en mesure d’offrir aux élèves une gamme complète de matières et de niveaux.