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Argentine: le personnel enseignant accepte les premières étapes du dialogue social

Publié 2 mars 2020 Mis à jour 6 mars 2020

Vendredi dernier, le Congrès extraordinaire de la CTERA a marqué son accord concernant la proposition de la Commission nationale paritaire pour l’enseignement, relancée récemment.

Le 28 février, le Congrès de la CTERA, confédération affiliée à l’Internationale de l’Éducation, a décidé, à une large majorité, d’adopter les trois initiatives suivantes:

• Accepter la proposition de la Commission nationale paritaire pour l’enseignement.

• Soutenir la grève internationale des femmes.

• Dénoncer le coup d’État en Bolivie.

À l’ouverture de ce congrès, la Secrétaire générale, Sonia Alesso, a fait le bilan de la situation de l’éducation en Argentine, après quatre ans d’ajustements mis en œuvre par le gouvernement Macri: « La suspension de la Commission nationale paritaire, la sous-utilisation du budget de l’éducation, l’abandon des programmes socio-éducatifs, les réductions salariales, le gel du FONID et la diminution du budget de l’éducation de 6,5 % du PIB en décembre 2015 à 4,8 % en décembre 2019, sont autant de mesures instaurées par le néolibéralisme, à l’origine de la crise que traverse le système éducatif argentin ».

La secrétaire générale a souligné l’importance de la résistance de la communauté enseignante durant toutes ces années pour réinstaurer le dialogue social et lutter en faveur d’une éducation de qualité: « La résistance et la lutte de la CTERA, au travers d’initiatives telles que l’École publique itinérante, les deux marches éducatives fédérales et les diverses actions engagées au cours de ces quatre dernières années, ont permis de restaurer la Commission nationale paritaire pour l’enseignement, où sont examinés, outre les salaires, les aspects pédagogiques, la formation du personnel enseignant, les conditions de travail et les programmes socio-éducatifs, entre autres. Nous saluons la relance de la Commission paritaire, fruit de la résistance et de l’engagement de la communauté enseignante argentine. »

Au cours du débat, Roberto Baradel, secrétaire général adjoint de la CTERA, a déclaré: « Aujourd’hui nous avons d’excellentes raisons de nous réjouir, puisque, grâce à la lutte menée par la CTERA depuis quatre ans, nous avons réussi à rétablir la Commission nationale paritaire pour l’enseignement. Cette commission a été abrogée par la coalition politique Cambiemos de Macri afin de nous priver de nos droits et encourager la privatisation et l’exploitation commerciale de l’enseignement public. Nous avons dit ‘non’. L’École publique itinérante, que nous avons installée devant le Congrès et dans un grand nombre de provinces, a été une action fondamentale pour nous permettre de récupérer, aujourd’hui, la Commission paritaire. Nous ne pouvons que nous en féliciter. Le principal objectif que nous avons fixé il y a quatre ans a été de mettre un terme au macrisme et au néolibéralisme. Nous avons réussi. Notre objectif pour ces quatre années consiste à récupérer ce que nous avons perdu, réinstaurer l’école publique, obtenir des salaires décents et garantir les droits de chaque jeune. »