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Amérique latine : les travailleuses de l'éducation unies face à la pandémie

Publié 5 mai 2020 Mis à jour 12 mai 2020

Des représentantes des unités chargées des questions de genre, d'équité et d'égalité des organisations syndicales affiliées à l'IE en Amérique latine ont été convoquées par le bureau régional pour participer à une réunion virtuelle mercredi dernier afin de réfléchir sur la situation des femmes en général, et des enseignantes en particulier, à l'époque du COVID-19.

Les participantes ont souligné les graves conditions d'inégalité accentuées dans le contexte de la pandémie et également aggravées par la problématique de genre.

Elles ont également concordé sur la surcharge de travail des femmes dans la crise actuelle. Au travail d'enseignement à distance, qui implique un plus grand nombre d'heures, s’ajoutent les responsabilités des tâches domestiques, de la garde des enfants et de la prise en charge des personnes âgées. Parfois, elles doivent également se préoccuper de l'économie familiale en cas de chômage ou d'emploi informel.

Les participantes ont souligné une augmentation des signalements de violences de genre et des taux de féminicides suite aux mesures de confinement imposées par la plupart des pays. Les femmes sont contraintes de rester chez elles pour ne pas s'exposer au nouveau coronavirus, ce qui les oblige à vivre avec leur agresseur.

Fracture numérique et principes directeurs

Parmi les autres défis relevés, citons les limites de l'accès aux ressources technologiques pour l'enseignement à distance, ce qui est courant dans de nombreux pays d'Amérique latine, où les élèves et les enseignant·e·s ne disposent pas du matériel nécessaire et d'un accès à Internet. À la fracture numérique s'ajoute le fossé générationnel, avec des difficultés importantes pour les enseignant·e·s plus âgé·e·s qui peinent à appréhender les conditions et les environnements des classes virtuelles sans se voir proposer une formation adéquate.

Les organisations syndicales ont élaboré différentes stratégies pour faciliter notamment l'accès des enseignant·e·s aux ressources technologiques, à la formation et à l’assistance psychologique. De plus, elles déploient d’importants efforts pour atteindre les secteurs les plus défavorisés de la société au milieu de la crise. Sonia Alesso, de la CTERA en Argentine et membre du Bureau exécutif de l'Internationale de l'Éducation, a profité de son discours pour exposer les actions promues par l'Internationale de l'Éducation pour faire face à la pandémie et son impact dans le secteur de l'éducation. Les principes directeurs élaborés par l'Internationale de l'Éducation concernant la pandémie de COVID-19 peuvent être consultés ici.