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Irak : les syndicalistes de l’éducation s’inquiètent des violations continues des droits humains

Publié 17 juillet 2020 Mis à jour 3 mars 2022

En Irak, le nombre de violations des droits humains a augmenté depuis le début des manifestations généralisées qui ont eu lieu à la fin 2019 et pendant la pandémie de COVID-19. Le Kurdistan Teachers’ Union a condamné le fait que les autorités iraquiennes, notamment dans la région du Kurdistan, utilise régulièrement des lois formulées de manière imprécise pour engager des poursuites pénales à l’encontre des manifestant·e·s pacifiques et de celles·ceux qui expriment des opinions qui déplaisent aux autorités.

Conditions de détention épouvantables

Le 16 juillet, le Kurdistan Teachers’ Union(KTU) a informé l’Internationale de l’Éducation que Muhammad Karim Jabbari, membre syndical et enseignant de Kirkouk avait été arrêté par la police locale pour avoir demandé au gouvernorat de Kirkouk d’enquêter sur les allégations de corruption au sein du Service de santé local et de non-prestations de soins de santé.

Alors que la femme de Jabbari avait été infectée par la COVID-19 et hospitalisée, elle s’était vue refuser l’accès à des soins de santé basiques, ce qui a contraint son mari à lui acheter de l’oxygène à ses frais à plusieurs reprises. Le syndicat et les membres du parlement régional avaient demandé aux autorités de libérer Jabbari immédiatement. Malgré cela, la police l’avait ramené à l’hôpital et l’avait attaché avec des menottes au lit de sa femme.

Malheureusement sa femme est décédée devant les yeux de son mari alors qu’il était attaché à son lit. Jabbari a lui aussi été infecté par la COVID-19 et a connu une situation de santé difficile tant au niveau physique que mental. Suite aux pressions exercées par les autorités de l’éducation, la section du KTU et des parlementaires, Jabarri a été libéré sous caution.

IE : la répression brutale sur les éducateur·trice·s qui manifestent pacifiquement doit cesser

En juin 2020, l’Internationale de l’Éducation a écrit aux autorités fédérales et régionales du Kurdistan pour condamner la répression brutale à l’encontre des enseignant·e·s pacifiques et des personnels de soutien à l’éducation qui manifestaient dans la plupart des villes du Kurdistan au sujet des délais de paiement de leurs salaires au cours des cinq derniers mois.

Cette manifestation a été accueillie avec brutalité par les forces de sécurité et les violentes attaques ont abouti à l’arrestation de 100 enseignant·e·s, dont un grand nombre a été grièvement blessé. Les forces de police ont arrêté des correspondants de journaux et de télévision.  Sous la pression du KTU et des militants locaux, la plupart des manifestant·e·s ont été relâché·e·s

L’Internationale de l’Éducation soutient son affilié le KTU demandant aux autorités fédérales iraquiennes et les autorités régionales du Kurdistan de mettre fin à l’intimidation, au harcèlement, à l’arrestation et aux agressions contre les éducateur·trice·s et les autres citoyen·ne·s qui exercent leur droit à la liberté d’expression. Ces autorités devraient également enquêter sur des allégations de menaces ou d’attaques de la part d’employé·e·s du Gouvernement ou d’autres personnes contre leurs détracteurs.

L’Internationale de l’Éducation a réclamé également que le nouveau Gouvernement de l’Iraq et les autorités du Kurdistan de poursuivre les réformes des lois afin qu’elles soient en conformité avec les normes internationales et s’engagent à protéger les droits des citoyen·ne·s irakien·ne·s, y compris l’accès à la santé.