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Internationale de l'Education
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Fidji: le gouvernement refuse l’entrée dans le pays à une délégation syndicale internationale

Publié 14 décembre 2011 Mis à jour 19 décembre 2011

Les autorités fidjiennes ont refusé, le 13 décembre, d’accorder l’accès à leur territoire à une délégation syndicale australienne et néo-zélandaise. Des représentant(e)s de l’Australian Council of Trade Unions (ACTU) et du New Zealand Council of Trade Unions (NZCTU) se sont vu refuser l’entrée sur le territoire à leur arrivée à l’aéroport de Nadi et ont été expulsé(e)s, privé(e)s de tout accès à une assistance consulaire.

Les syndicats néo-zélandais et australien avaient prévu de rencontrer le Premier ministre fidjien, Frank Bainimarama, pour tenter de renouer le dialogue sur les droits humains et syndicaux. Ils avaient également prévu de se réunir avec leurs collègues syndicalistes fidjiens, des dirigeants de l’Eglise et d’autres représentants de la société civile et du monde des affaires.

La mission menée conjointement par l’ACTU et le NZCTU aux îles Fidji s’inscrit dans la foulée de la mission effectuée par l’Organisation internationale du Travail, en août 2011, aux Fidji et d’autres examens locaux et externes de l’aggravation de la situation qui règne dans ce pays insulaire du Pacifique en matière de droits humains et syndicaux.

Le gouvernement fidjien a promulgué une série de lois et de décrets qui bafouent les droits fondamentaux des travailleurs/euses. À titre d’exemple, l’ Essential National Industries Employment Decree(décret relatif à l’emploi dans les industries nationales essentielles),émis en août 2011, annule les conventions collectives existantes et supprime le droit de grève dans toute entreprise désignée par le gouvernement. Le décret autorise, en outre, les employeurs dans les entreprises désignées par le gouvernement à dicter les conditions de travail, tout en refusant à leurs travailleurs/euses le droit d’être représenté(e)s au travers des syndicats indépendants.

A propos de l’expulsion de la délégation syndicale, la Présidente de l’IE, Susan Hopgood, a déclaré: « Le régime avait invité ouvertement les syndicats australien et néo-zélandais à s’y rendre pour juger par eux-mêmes de la réalité sur le terrain. Il semble maintenant que le régime ne s’attendait pas à ce que les syndicats acceptent l’invitation et fait à présent des déclarations outrancières à leur sujet. »

Henry Rajendra, membre de l’ Australian Education Union, affilié de l’IE, a également souligné que le gouvernement fidjien manque à son devoir d’assurer un travail décent à sa population: « Le gouvernement militaire fidjien s’est engagé dans une attaque massive contre le syndicalisme. Dans un pays où 45% de la population a été officiellement déclarée comme vivant au seuil de pauvreté ou en dessous, ces actions continueront d’aggraver leur niveau de vie déjà marginal. Des syndicats indépendants sont plus que nécessaires ».

L’IE demeure profondément inquiète face à la poursuite des violations des normes internationales du travail dont sont directement victimes ses affiliés, la Fijian Teachers’ Associatio n (FTA) et le Fiji Teachers’ Union(FTU), et face à la répression exercée sur l’ensemble du mouvement syndical aux Fidji.