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Internationale de l'Education
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Les syndicats de l’enseignement germanophones condamnent les plans gouvernementaux de classement des écoles

Publié 6 février 2012 Mis à jour 27 février 2012

L’IE accueille favorablement la déclaration publiée par ses affiliés, la Verband Bildung und Erziehung (VBE) en Allemagne, le Gewerkschaft Öffentlicher Dienst (GÖD) en Autriche et la Dachverband Schweizer Lehrerinnen und Lehrer (LCH) en Suisse. Cette déclaration conjointe, appelée « Déclaration de Zurich », déplore le fait que les autorités nationales prévoient ou aient déjà commencé à instaurer des tests de performance scolaire obligatoires aboutissant à un classement des écoles.

La Déclaration de Zurich souligne que la notion de classement engage une concurrence inutile, qui désavantage encore les établissements des régions socialement défavorisées.

Il n’en demeure pas moins que les syndicats soutiennent l’idée d’une comparaison entres enseignant(e)s et établissements évoluant dans des conditions similaires. Cette comparaison peut s’opérer en faisant appel à des instruments et des ressources appropriés, sans établir de classement. Les résultats  des tests de performance scolaire devraient contribuer au développement des établissements,  mais sans pratiquer « l’enseignement en vue des tests ».

Des modèles punitifs

La Résolution de l’IE sur l’avenir de la profession enseignante, adoptée à l’occasion du 6ème Congrès mondial tenu au Cap (Afrique du Sud) en juillet 2011, appuie cette déclaration syndicale.

Elle critique le fait que « bon nombre de gouvernements et d’organisations internationales portent à présent leur attention sur le travail des enseignant(e)s dans les salles de classe et sur celui des directeurs(-trices) d’établissements scolaires ». Elle ajoute que « certains gouvernements sont tentés d’adopter des modèles punitifs en vue de renforcer l’efficacité des enseignant(e)s, en l’occurrence la précarisation de leurs contrats de travail et le recours aux incitants financiers dont le but est d’encourager les enseignant(e)s à obtenir de leurs élèves un niveau de performance élevé aux résultats de tests et d’examens spécifiques - sans oublier les menaces de licenciement au cas où certaines cibles spécifiques ne seraient pas atteintes ». Ces mesures s’accompagnent souvent du « recours à une évaluation des établissements scolaires, dont l’enjeu est très important mais qui reste fondée sur des mesures peu pertinentes ».

La résolution explique que « de telles approches entament la confiance des enseignant(e)s et nuisent à leur sentiment d’efficacité personnelle ; elles entraînent non pas une amélioration mais bien une dégradation des résultats des étudiant(e)s. Elles contribuent également à perpétuer les inégalités au sein des salles de classe et à privilégier les capacités intellectuelles des étudiant(e)s au détriment de leur intelligence émotionnelle et sociale. »

Mettre en valeur les points forts

Dans ce document, des dirigeant(e)s de syndicats d’enseignants du monde entier font savoir que, selon eux, « l’évaluation des établissements scolaires devrait être centrée sur la mise en valeur des points forts et sur l’intégration du droit pour les communautés éducatives d’apporter des améliorations là où elles sont nécessaires. L’évaluation des établissements scolaires devrait encourager l’innovation et la créativité et être du ressort des communautés éducatives. »

Ils/elles reconnaissent par ailleurs que « cette évaluation ne doit pas conduire à un classement des établissements qui induirait une hiérarchie et une concurrence mais au contraire favoriser les échanges de méthodes positives entre établissements. »