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Internationale de l'Education
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Mali: Les enseignant(e)s confronté(e)s à la violence au Nord du pays

Publié 21 mars 2012 Mis à jour 26 mars 2012

l'IE est très préoccupée par la situation au Mali après la récente tentative de coup d'état. Son affilié national, le Syndicat national de l’Education et de la Culture (SNEC), a l'informé du niveau alarmant de la violence sévissant actuellement dans Nord du pays, conduisant à la fermeture de nombreuses écoles et à la désorganisation du système éducatif.

Au moins 30.000 personnes ont été déplacées au Mali et vivent dans des conditions extrêmement précaires, suite aux combats opposant l'armée malienne à des groupes armés du Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) depuis la mi-janvier.

Un représentant du SNEC a indiqué: « Les déplacés fuient les violences en grand nombre, dans la précipitation et dans un extrême dénuement. Les dernières évaluations réalisées par nos responsables syndicaux dans le Nord du Mali sont particulièrement alarmantes. »

Salles de classe fermées

Le déplacement des enseignant(e)s hors des zones de conflits telles que Ménaka, d'Aguelhoc, Andéramboukane, Tessalit Tine Essako, et Léré, ainsi que les villages environnants a conduit à la fermeture des classes dans toutes ces zones. Nombre de parents d’élèves ont fui avec leurs enfants vers la région de Gao et Tombouctou,  de grandes agglomérations. Certains enseignant(e)s natifs/ives du Nord sont restés à Gao ou à Tombouctou, et la majorité s’est réfugiée dans le Sud du pays et à Bamako dans le souci d’être redéployé dans d’autres établissements.

A Aguelhoc, de violents combats ont forcé environ 4.000 personnes à fuir et à s'installer dans les villages environnants, la plupart dans des conditions très précaires. Certain(e)s déplacé(e)s ont pu être hébergés dans des familles d'accueil, mais la majorité a dû improviser des abris de fortune sous le soleil écrasant de cette zone semi-désertique.

Des réfugiés ont tout perdu

« Ils manquent cruellement de nourriture, sans compter qu’ils ont perdu une partie de leurs animaux dans leur fuite et pour d’autres tous leurs biens », a déploré un enseignant de l’Institut de formation des maîtres d’Aguelhoc. « Les enseignants, les élèves-maîtres et  les élèves ont vécu un véritable calvaire avec l’attaque du MNLA. »

Les combats qui se sont déroulés à Ménaka et Andéramboukane ont également poussé plus de 15.000 personnes – des Maliens et Nigériens – à trouver refuge au Niger, à proximité de la frontière. D’autres zones touchées par la rébellion, telles que Niafounké, Tonka et Ténenkou, ne sont pas à l’abri si rien n’est fait dans les jours à venir.

Garantir la sécurité des enseignants

L’IE condamne cette violence et demande aux autorités nationales de tout faire pour garantir la sécurité des enseignant(e)s, des étudiant(e)s et de leurs familles dans les régions victimes du conflit.

La Déclaration de l’IE « Les établissements scolaires doivent être des havres de paix » exige que « la communauté internationale, les gouvernements et toutes les parties impliquées dans un conflit devront reconnaître et respecter le droit à recevoir une éducation en toute sécurité dans un environnement scolaire pacifique pour tous les enfants et tous les adultes, et respecter les établissements scolaires en tant que havres de paix. »

Le document ajoute « qu’il s’avère essentiel de diriger les systèmes éducatifs et les établissements scolaires pris individuellement de manière à promouvoir la tolérance, la compréhension, le respect de la diversité culturelle et religieuse, ainsi que la résolution des conflits, en s’alignant sur les principes énoncés dans la Recommandation de 1966 concernant la condition du personnel enseignant. Cette initiative permettrait aux établissements scolaires de devenir des havres de paix pouvant contribuer activement à la décrispation des tensions politiques, et favoriserait la reconnaissance et le respect des lieux d’apprentissage en tant que zones préservées de toute violence et ne devant jamais être prises pour cible. »