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Internationale de l'Education
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Canada: Les écoles contre la stigmatisation associée à la maladie mentale

Publié 15 mai 2012 Mis à jour 21 mai 2012

La Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE), l'un des affiliés nationaux de l'IE, a accueilli favorablement le Programme de lutte contre la stigmatisation, Changer les mentalités, de la Commission de la santé mentale du Canada. Il s'agit d'offrir aux élèves des écoles élémentaires et secondaires des programmes de sensibilisation fondés sur le contact.

Ces derniers font intervenir des personnes qui ont déjà souffert d’une maladie mentale, qui racontent aux élèves leur histoire personnelle entourant la maladie et la guérison, et qui travaillent avec les éducateurs/trices afin de créer des occasions de discussion et d’apprentissage dynamiques.

Comme la plupart des maladies mentales font leur apparition pendant l’adolescence ou au début de la vie adulte, les écoles sont devenues d’importantes cibles pour les programmes de lutte contre la stigmatisation. Des plans de leçon ont été conçus dans le cadre du Programme de lutte contre la stigmatisation, Changer les mentalités, accompagnant les séances pour que les éducateurs/trices puissent renforcer les messages clés et contribuer à dissiper les idées fausses.

Les élèves qui participent à ces séances sont mieux informés, ont moins de préjugés et sont plus socialement tolérants à l’égard des personnes qui souffrent d’une maladie mentale. Finalement, ce travail donnera lieu à des manuels et à des plans de leçon standardisés que le personnel enseignant pourra utiliser pour tenter de déstigmatiser les maladies mentales dans la classe.

Une stigmatisation mettant en danger le droit à l'éducation

La stigmatisation, largement définie comme la réaction négative de la société à l’égard des personnes qui souffrent d’une maladie mentale, est souvent décrite comme étant plus nuisible que la maladie elle?même. Elle dissuade les personnes et les familles de chercher un diagnostic et un traitement précoces. Elle ternit leur réputation et fragilise leur position sociale. Et elle entraine de graves iniquités pour ce qui est du droit à l’éducation, du droit économique, du droit à la santé et autres droits sociaux que les personnes non handicapées tiennent pour acquis. Il s’agit d’une forme d’oppression sociale qui porte atteinte à la dignité humaine et aux droits des victimes.

D’après un  sondage de la FCE mené en 2012 sur la santé mentale des élèves, 67% des 3.927 éducateurs/trices ayant répondu au sondage étaient « fortement d’accord » ou « plutôt d’accord » pour dire que la stigmatisation constituait un obstacle à la prestation des services de santé mentale dans leur école.    Les commentaires ont laissé entendre que cela était particulièrement vrai dans les régions comptant d’importantes populations immigrantes, où la stigmatisation avait un impact encore plus grand. Les répondant(e)s nous ont dit que « de nombreux parents refusent de reconnaitre que leur enfant souffre d’une maladie mentale. Ils trouvent des excuses et ne veulent pas que leur enfant soit évalué par peur de la stigmatisation qui est associée à la maladie mentale. »  Les éducateurs/trices ont également indiqué qu’il leur était plus difficile de répondre aux besoins de leurs élèves lorsque les problèmes de santé mentale n’étaient pas divulgués.

L'intimidation liée à la  maladie mentale

De plus, les enfants souffrant d’un problème de santé mentale peuvent faire l’objet d’intimidation ou de taquineries une fois que leurs problèmes de santé mentale sont connus.  En effet, une personne sondée sur cinq a « très fréquemment » ou « fréquemment » vu un élève se faire traiter injustement, intimidé ou taquiné en raison d’un problème de santé mentale. Seulement 17% des éducateurs/trices ont pu dire qu’ils n’avaient « jamais » vu un enfant se faire traiter injustement en raison d’un problème de santé mentale. Ces chiffres montrent qu’il y a un besoin urgent de réduire la stigmatisation associée aux problèmes de santé mentale dans les écoles canadiennes.

L'IE soutient les collègues canadien(ne)s dans leurs efforts pour garantir le droit à l'éducation à tous/toutes les étudiant(e)s. Elle encourage tou(te)s les éducateurs/trices à travers le monde à s'impliquer dans des programmes de prévention de l'intimidation à l'école.

Pour en savoir plus sur le Programme de lutte contre la stigmatisation, Changer les mentalités, de la Commission de la santé mentale du Canada, cliquer ici.

La stratégie anti-intimidation de l'IE est disponible ici.