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Internationale de l'Education
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Etats-Unis: les syndicats condamnent les tests d'évaluation

Publié 31 juillet 2012 Mis à jour 6 août 2012

A l'occasion de sa convention nationale, qui s'est tenue à Détroit du 27 au 30 juillet, l'American Federation of Teachers (AFT), un affilié de l'IE, a exhorté les Etats-Unis à relâcher la pression qui entoure les tests à grands enjeux.

Déclarant que les tests à grands enjeux privent les enfants de l'éducation solide et de qualité qu'ils méritent, les délégué(e)s de l'AFT ont adopté à l'unanimité une résolution visant à ce que les tests encouragent, et non n'entravent, l'enseignement et l'apprentissage.

Priorité à l'enseignement, pas aux tests

« Il est temps de rétablir l'équilibre dans nos écoles, afin de donner la priorité à l'enseignement et à l'apprentissage, et non à l'évaluation », a déclaré Randi Weingarten, Présidente de l'AFT. « Les politiques d'éducation reposant sur les tests font perdre un temps précieux aux éducatrices et éducateurs, qui se concentrent sur les tests à venir au lieu d'aider les élèves à développer leur sens critique. »

La résolution de l'AFT stipule que les évaluations devraient uniquement prendre en compte l'ampleur et la constance des progrès accomplis, et non des objectifs arbitraires sans lien aucun avec leur processus d'apprentissage.

« Nous croyons en des évaluations qui soutiennent l'enseignement et l'apprentissage, qui s'alignent sur le programme scolaire au lieu de s'en approcher, et qui sont le fruit d'efforts collaboratifs et non du hasard », précise la résolution.

Un pas dans la mauvaise direction

Les tests ont joué un rôle prépondérant dans les écoles américaines depuis l'adoption en 2011 par le Président Bush de la Elementary and Secondary Education Act, également connue sous le nom de No Child Left Behind Act. Un nombre croissant d'Etats utilisent aujourd'hui les résultats de ces tests afin d'évaluer les éducateurs/trices.

En outre, les examens sont appelés à jouer un rôle encore plus important à l'échelle nationale. En effet, 46 Etats viennent de s'accorder sur un tronc commun du programme scolaire, qui prévoit la mise en place d'un examen informatisé d'ici 2015.

En juin dernier, près de 23.000 parents, enseignant(e)s et élèves ont signé une pétition de l'AFT demandant la fin des tests à grands enjeux.

Opposition de la NEA

La National Education Association(NEA), un autre affilé de l'IE aux Etats-Unis, s'est également opposée à la valorisation des examens standardisés.

En effet, en avril dernier, les affilié(e)s de la NEA ont également voté une Résolution nationale sur les tests à grands enjeux. Cette dernière exhorte les gouvernements fédéraux et nationaux à accorder moins d'importance aux tests standardisés et à diversifier les méthodes d'évaluation des écoles.

« Le recours démesuré aux tests standardisés pour les décisions à grands enjeux handicape à trop d'égards les élèves, les enseignantes et enseignants et notre système éducatif depuis déjà bien trop longtemps », a déclaré le Président de la NEA, Dennis Van Roekel. « Nous avons perdu de vue l'objectif premier des tests, à savoir l'évaluation des progrès et de la compréhension des élèves. »

Soutien de l'IE

L'IE soutient activement les éducateurs/trices, les parents et les élèves américains dans leur lutte contre la prédominance des tests dans l'éducation et le mauvais usage des tests standardisés en vue d'évaluer les normes d'enseignement. L'IE est profondément convaincue que les éducateurs/trices et les syndicats d'enseignant(e)s devraient mener le débat sur la qualité et l'excellence dans l'enseignement.

Pour consulter l'allocution de Diane Kravitch, historienne de l'éducation à l'Université de New York et auteur reconnu, lors de la convention de l'AFT, veuillez cliquer ici.