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Internationale de l'Education
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Slovaquie: des syndicalistes en grève pour protester contre une proposition de budget inacceptable

Publié 13 septembre 2012 Mis à jour 14 septembre 2012

Le Trade Union of Workers in Education and Science (OZ PŠaV), un des affiliés nationaux de l'IE, a lancé une journée de grève le 13 septembre 2012. Il n'est pas satisfait par la proposition de budget du gouvernement pour l'année 2013 et la feuille de route fiscale pour 2014-2015, qui ne s'attaque pas à l'insoutenable situation actuelle du secteur de l'éducation.

OZ PŠaV exhorte les autorités nationales à stimuler le budget de la Slovaquie en faveur de l'éducation pour 2013-2015 au moyen d'une indexation systématique des financements, de sorte qu'au terme du mandat du gouvernement actuel, la fraction du PIB consacrée à l'éducation atteigne un niveau comparable à celle des autres pays de l'UE. Aujourd'hui, le budget de la Slovaquie pour l'éducation représente moins de 4 pour cent du PIB, y compris en incluant les fonds structurels de soutien émanant de l'UE. Le syndicat demande également une hausse des salaires réels des personnels enseignant et non-enseignant ainsi qu'une révision des rémunérations dans l'éducation afin que le salaire des enseignants atteigne entre 120 et 200 pour cent du revenu national moyen.

«Nous nous attendons à ce que des écoles maternelles, élémentaires et des établissement du secondaire soient fermés le 13 septembre, » a expliqué le président d'OZ PŠaV,  Pavel Ondek. « Nous avions décidé d'appeler à une journée de grève afin de mettre en garde suite à l'échec des négociations avec le ministre de l'Éducation et de répondre à la proposition de budget pour l'année 2013. En Slovaquie, le salaire brut d'un enseignant débutant démarre à 508 € par mois. »

Il a déploré que les « revendications formulées lors de la manifestation du 13 septembre 2011,  il y a tout juste un an, n'ont pas été honorées. Nous avions demandé au gouvernement de s'engager durant son mandat à dynamiser le financement en faveur de l'éducation et à ramener les dépenses d'éducation à un niveau comparable, en termes de fraction du PIB, aux autres pays de l'UE. »

Lettre de soutien du CSEE

Le Comité syndical européen de l'Éducation (CSEE), structure régionale européenne de l'IE,  a envoyé une lettre de soutien à OZ PŠaV :

«La proposition budgétaire de votre gouvernement pour l'année 2013 - et la feuille de route fiscale pour 2014-2015- ne s'attaque aucunement à l'insoutenable situation actuelle du secteur de l'éducation », précise le courrier. « Le CSEE soutient pleinement vos revendications en faveur d'une indexation automatique des financements pour l'éducation. »

La lettre souligne également que le gouvernement slovaque doit reconnaitre la valeur de l'éducation et revoir, même en temps de crise, les ressources allouées à ce secteur: « L'avenir de votre pays repose sur une éducation de qualité. Les garants de cet avenir - les enseignants et travailleurs de l'éducation-  doivent être soutenus dans leurs efforts. Le budget 2013 pour l'éducation dessert votre nation et témoigne d'un mépris à l'égard de la profession enseignante. Le 13 septembre 2012, tout le monde - et pas uniquement vos membres - doit  s'insurger contre cette injustice. »

Le gouvernement doit investir dans l'éducation

« En Slovaquie, tout comme dans d'autres pays d'Europe ou du monde, les gouvernements confrontés à une grave crise économique et financière optent pour une réduction des dépenses destinées aux services publics, notamment  l'éducation », a condamné le Directeur européen de l'IE  Martin Rømer. « Nous dénonçons cette situation et nous sommes solidaires de nos collègues slovaques, car nous sommes convaincus que l'éducation est indispensable au redressement. »

La lettre de soutien du CSEE peut être consultée dans son intégralité ici

OZPSaV Slovaquie s'est récemment lancé dans une vigoureuse campagne en vue de rehausser le statut des enseignant(e)s et des personnels d'éducation et leurs salaires  lors de réunions avec des officiels de l'État et des représentants gouvernementaux. La vidéo de cette campagne est accessible ici