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Internationale de l'Education
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1,7 millions d’enseignant(e)s supplémentaires sont nécessaires pour dispenser l’EPT d’ici 2015

Publié 26 septembre 2012 Mis à jour 8 octobre 2012

Le 25 septembre, la Campagne mondiale pour l’Education (CME) et l’IE ont lancé un nouveau rapport identifiant de graves pénuries d’enseignant(e)s dans le primaire dans 114 pays, nuisant ainsi aux efforts visant à atteindre l’objectif du Millénaire pour le développement (OMD) de l’Education pour Tous (EPT) d’ici 2015.

Dans le cadre de notre campagne, Chaque enfant a besoin d’un(e) enseignant(e) (Every Child Needs a Teacher) la GCE et l’IE ont accueilli conjointement un évènement de lancement à New York, aux  USA, auquel ont participé l’ex premier ministre britannique et député parlementaire, M. Gordon Brown, actuellement envoyé spécial de l’ONU pour l’Education mondiale, Mme Amina J. Mohammed, Conseillère spéciale pour la planification du développement post-2015, and Mme Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO. La campagne s’est concentrée sur le fait fondamental que sans enseignant(e)s qualifié(e)s pour tous, il n’y aura jamais d’EPT.

Le rapport intitulé Every Child Needs a Teacher: Closing the Trained Teacher Gap(chaque enfant a besoin d’un(e) enseignant(e): Fin à la pénurie d’enseignant(e)s qualifiés, met en évidence des réalités consternantes qui apparaissent derrière ce rapport :

•        Au Mali, seulement la moitié de tous/tes les enseignant(e)s du primaire est formée et seulement un quart de ces enseignant(e)s a reçu une formation de six  mois ou plus;

•        Certains pays considèrent ceux/celles qui ont achevé leur éducation primaire et qui ont suivi un cours de formation d’un mois, comme étant formé(e)s;

•        Un tiers des pays indiquent  que pas plus de la moitié de leurs enseignant(e)s de l’enseignement  préprimaire est formé(e)s, et que les pays où l’on observe les pires situations, tels que le Tchad, ne comportent seulement qu’un/e enseignant(e)formé(e) pour 1.815 enfants de cet âge scolaire;

•        Trente et un pays indiquent que moins des trois quart des enseignant(e)s sont formé(e)s (à un niveau national acceptable); et

•        Le Niger ne possédait seulement que 1.059 enseignant(e)s du niveau inférieur de l’enseignement secondaire formé(e)s en 2010, comparé à 1,4 million d’enfants d’âge scolaire correspondant à ce niveau, ce qui signifie qu’il y a seulement un/e enseignant(e) formé/e pour 1.318 enfants. « Le rôle déterminant joué par  les enseignantes  et enseignants en termes d’éducation de qualité est fréquemment mis en valeur », a déclaré la Présidente de l’IE, Susan Hopgood. « Cependant, les gouvernements nationaux et la communauté  internationale s’acquittent –ils d’un tel engagement? Bien trop souvent on constate que les bonnes intentions sont rejetées au profit de solutions pas chères et de mesures de réduction des coûts. Mais, chaque enfant a le droit d’être éduqué  par un enseignant qualifié. En outre, l’investissement dans une éducation de qualité comporte un effet multiplicateur très élevé et par conséquent tout bon enseignant profite à une classe entière, d’année en année; lorsque ces étudiants qui ont reçu une meilleure éducation deviennent parents à leur tour, ils sont susceptibles d’exiger une bonne éducation pour leurs enfants, et par là même contribuent à consolider la société en général. »

Elle a poursuivi: « L’IE est fière de lancer aujourd’hui, avec la CME, cet événement qui appelle à la sensibilisation à la pénurie d’enseignants qualifiés. Chaque enfant a besoin d’un enseignant. Chaque enfant a le droit à une éducation de qualité et publique. Ces déclarations sont en grande partie justes et encore ambitieuses. Pour l’IE et ses membres, pour 30 millions d’enseignantes et enseignants à travers le monde, les deux sont liées et nous allons œuvrer à les réaliser au cours de cette année. »

Le droit de chaque enfant à une éducation n’aura qu’une infime valeur si la question de la pénurie d’enseignants qualifiés n’est pas abordée instamment,  a averti Susan Hopgood. « Le droit de chaque enfant à l’éducation ne sera pas respecté si nous ne sommes pas capables de résoudre les questions d’équité et de qualité. »

Elle a insisté sur le fait que la communauté mondiale  doit se concentrer de toute urgence sur le recrutement de plus de 2 millions d’enseignants qualifiés et sur l’amélioration de leurs aptitudes, de leurs connaissances et de leurs compétences pédagogiques si nous voulons atteindre les objectifs de l’EPT et des OMD (accès, équité, et qualité) d’ici 2015.

Elle a souligné en outre: « De notre lancement avec la CME, à notre mouvement pédagogique, à nos sommets sur la profession enseignante avec l’OCDE, à notre travail avec le Partenariat mondial pour l’éducation ; avec l’UNESCO et l’OIT sur le dialogue social, à la semaine d’action mondiale et la journée mondiale des enseignants, conjointement avec nos membres et nos partenaires à l’échelle nationale, régionale et mondiale, nous sommes résolus à conduire cette campagne dans tous les forums et les espaces possibles ».

La CME et l’IE proposent plusieurs recommandations basées sur les preuves émanant des pays qui ont déjà fait des progrès notoires face à leur pénurie nationale d’enseignant(e)s.

Elles exhortent les gouvernements du monde entier à développer des projets réalistes, à élaborer des plans relatifs au coût du personnel nécessaire pour répondre à la pénurie globale d’enseignant(e)s qualifié(e)s et à utiliser ces enseignant(e)s équitablement,  à développer et à faire respecter des normes rigoureuses nationales de formation;  à veiller à ce que les enseignant(e)s reçoivent un salaire professionnel convenable; et à allouer un minimum de 20% des budgets nationaux, ou 6% du PIB à l’éducation et à s’assurer qu’au moins 50%  de cette attribution soit consacrée à l’éducation fondamentale, avec un pourcentage plus élevé en fonction des besoins.

Les donateurs bilatéraux devraient également respecter leur engagement de dépenser 0,7% de leur RNI sur l’aide; réaligner l’aide officielle au développement pour consacrer  au moins 10 %  à l’éducation fondamentale, y compris des contributions au partenariat mondial pour l’éducation et une proportion au soutien budgétaire; développer et publier un programme établissant les moyens utilisés pour  remédier à la crise de l’enseignement et de diminuer les rapports élèves/enseignant(e)s formé(e)s, et de publier un rapport annuel sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de ce programme.

De son côté, La Banque mondiale devrait honorer sa promesse d’origine de 2010: fournir des fonds supplémentaires à l’éducation fondamentale en apportant  au moins 6,8 milliards de dollars à l’éducation fondamentale dans le cadre de l’aide au développement international entre 2011 et 2015; augmenter les fonds attribués  à l’Afrique subsaharienne; et s’abstenir de fournir des conseils ou des conditionnalités  qui affectent le statut professionnel, la formation, le salaire ou la syndicalisation des enseignant(e)s, ou qui encouragent les tests à grands enjeux.