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Internationale de l'Education
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L'UNESCO lance l'eAtlas des enseignant(e)s

Publié 5 octobre 2012 Mis à jour 8 octobre 2012

A l'occasion de la Journée mondiale des enseignant(e)s, l'UNESCO a publié son eAtlas des enseignant(e)s, qui permet de visualiser les écarts entre les effectifs actuels et la demande d'enseignant(e)s à l'échelle nationale et mondiale. Cet eAtlas révèle déjà que des pénuries aiguës d'enseignant(e)s menacent insidieusement les pays qui luttent pour être en mesure d'offrir une éducation primaire de qualité à chaque enfant d'ici 2015 Pour atteindre cet objectif, au moins 1,7 million de nouveaux postes d'enseignant(e)s devront être créés en seulement quelques années.

Elaboré par l'Institut de statistiques de l'UNESCO (ISU), cet eAtlas sera actualisé chaque année, le 5 octobre, pour célébrer la Journée mondiale des enseignant(e)s.

Embaucher au lieu de licencier

Si les images virtuelles de l'UNESCO offrent des informations importantes, la réalité peut se révéler bien plus choquante. Depuis 1993, l'IE recommande de rendre la profession enseignante plus attrayante en améliorant non seulement la condition des enseignant(e)s, mais aussi leurs salaires et conditions de travail, ainsi qu'en offrant une formation initiale de qualité à tous les enseignant(e)s. En vue d'améliorer la qualité de l'enseignement qu'ils dispensent, tous les enseignant(e)s devraient être muni(e)s d'un diplôme d'enseignement supérieur. Cependant, les pénuries d'enseignant(e)s peuvent avoir des conséquences néfastes à long terme sur la qualité de l'éducation offerte aux élèves.

Grâce aux cartes, graphiques et tableaux de classement de l'eAtlas, les utilisateurs peuvent découvrir les données et les statistiques de plus de 200 pays et territoires, qui répondent notamment aux questions suivantes : Combien de nouveaux enseignant(e)s faut-il exactement pour répondre à la demande croissante en enseignement primaire ? Comment les conditions de travail des enseignant(e)s se comparent-elles entre différents pays et différentes régions ? Dans quelle mesure les femmes sont-elles représentées dans le corps enseignant ?

Demande d'enseignant(e)s du primaire à l'échelle mondiale

L'eAtlas démontre que les effectifs actuels ne permettent pas de répondre à la demande de l'enseignement primaire.

Les dernières projections de l'ISU au regard de la demande d'enseignant(e)s indiquent que 1,7 million de nouveaux postes d'enseignant(e)s primaires devront être créés d'ici 2015 pour pouvoir réaliser l'objectif d'éducation primaire universelle (EPU). Si l'on se base sur un taux d'attrition de cinq pour cent par an, ce sont 6,8 millions d'enseignant(e)s primaires qui sont désormais nécessaires à l'échelle mondiale.

Impact sur l'Afrique subsaharienne

La situation est encore plus extrême en Afrique subsaharienne, où près d'un million de nouveaux postes devront être créés en vue de répondre à la demande croissante dans l'enseignement primaire. Certains pays de la région doivent plus que doubler le nombre actuel de leurs enseignant(e)s s'ils souhaitent réaliser l'objectif de l'EPU. Les pénuries les plus aiguës s'observent au Burkina Faso, en République centrafricaine, au Tchad, en Côte d’Ivoire, en Erythrée, au Malawi, au Mali ou au Niger. Ces pays devront augmenter leurs effectifs d'enseignant(e)s de plus de 10 pour cent par an pour atteindre un nombre suffisant d'enseignant(e)s du primaire d'ici 2015.

Qualité vs. quantité

La pression exercée par l'embauche d'un plus grand nombre d'enseignant(e)s en vue de réaliser l'EPU, ainsi que par les taux d'attrition élevés, peut entraîner le recrutement d'enseignant(e)s moins qualifié(e)s. En Afrique subsaharienne, de nombreux pays n'ont pas été en mesure d'embaucher assez d'enseignant(e)s dont les qualifications répondent aux normes nationales. En Angola et au Malawi, qui connaissent les taux d'attrition d'enseignant(e)s les plus élevés, moins de la moitié des enseignant(e)s nouvellement embauché(e)s ont reçu la formation adéquate, compromettant ainsi la qualité de l'éducation dans ces pays.

« Nous savons ce qu'il faut faire : nous devons former davantage d'enseignant(e)s qualifié(e)s dans le monde entier, si nous souhaitons réaliser l'Objectif du Millénaire pour le développement de l'Education pour Tous d'ici 2015 », a déclaré Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l'IE. « Nous devons modifier les politiques gouvernementales en matière de coupes budgétaires, et tout particulièrement dans le secteur de l'éducation. Nous devons former et embaucher des enseignant(e)s, et non les licencier. Nous devons lutter contre l'augmentation des frais de scolarité, qui entrave l'accès à l'éducation pour tous. »

« Le lancement de l'eAtlas des enseignant(e)s de l'UNESCO à l'occasion de la Journée mondiale des enseignants, qui s'axe cette année autour du thème “Agissons pour les enseignant(e)s !”, n'aurait pas pu mieux tomber. Il s'agit d'un outil utile permettant de contrôler les avancées en matière d'Education pour Tous et d'assurer un plaidoyer pour un enseignement public gratuit et de qualité pour tous. »

Les dernières données et indicateurs de l'eAtlas des enseignant(e)s de l'UNESCO sont disponibles ici.

Consultez la Fiche d'information mise à jour relative à la demande mondiale d’enseignants au primaire ici(en anglais).