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Internationale de l'Education
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Allemagne: les enseignant(e)s de l'EPE luttent pour des salaires équitables

Publié 15 avril 2015 Mis à jour 17 avril 2015

En Allemagne, environ 250.000 éducateurs/trices de la petite enfance ont été appelé(e)s par leurs syndicats à mener une grève nationale aujourd'hui, alors que les négociations relatives à l'accord sur les salaires se poursuivent avec les municipalités.

L'accord sur les salaires récemment obtenu avec les Bundesländer (Etats fédérés) ne s'applique pas aux travailleurs/euses de l'éducation de la petite enfance (EPE), dont la plupart sont employé(e)s par les municipalités.

Les syndicats du secteur public, notamment le Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft(GEW), affilé à l'Internationale de l’Education, et la Confédération syndicale allemande Ver.di, ont négocié avec l'organisation faîtière des employeurs municipaux afin que leurs membres soient rémunérés selon un barème plus élevé.

Ecart salarial entre collègues

« Comme dans de nombreux pays, les travailleuses et travailleurs de l'EPE, dont le travail est l'un de ceux qui requièrent le plus de compétences dans l'éducation, sont nettement moins bien rémunérés que leurs collègues qui enseignent à d'autres enfants », a expliqué le responsable pour les affaires internationales du GEW, Manfred Brinkmann. « Ces éducatrices et éducateurs estiment également qu'on leur en demande toujours plus, sans augmentation salariale correspondante. »

Des grèves d'avertissement ont eu lieu dans plusieurs états fédérés du pays, comme la Bavière, Hambourg et la Basse Saxe, et des centaines d'écoles maternelles ont été fermées au cours des trois dernières semaines.

Des rassemblements ont été organisés dans plusieurs villes. L'un d'entre eux a réuni plusieurs centaines de personnes le 9 avril à Düsseldorf, où des discussions avaient lieu. Suite à l'échec des négociations, les syndicats ont entamé une nouvelle série de grèves, avec la fermeture d'écoles maternelles dans de nombreuses villes, comme Bonn et Berlin.

L'intention est de maintenir ces actions collectives pendant toute la durée des négociations. Les leaders syndicaux ont averti qu'ils appelleront à une grève de durée indéterminée si les nouvelles discussions prévues pour le 16 avril ne portent pas leurs fruits. La dernière grève des travailleurs/euses de l'EPE, en 2009, a duré 12 semaines.

Des négociations satisfaisantes sur les salaires

Lors du quatrième cycle des négociations relatives aux salaires, les syndicats allemands du secteur public sont cependant parvenus à un accord avec les Etats fédérés - qui emploient 900.000 personnes dont 200.000 enseignant(e)s - sur les augmentations futures : 2,1 % dès mars 2015 et 2,3 % de plus, avec un minimum de 75 € par mois, à partir de mars 2016.

La question la plus controversée fut la demande des employeurs de réduire les pensions, une demande que les syndicats ont réussi à rejeter: le droit annuel à la pension dans le système d'allocations existant restera inchangé au moins pour les dix années à venir, en échange d'une hausse des cotisations des employé(e)s aux systèmes de pensions.

La deuxième pierre d'achoppement dans les négociations fut la demande du GEW pour un accord collectif avec les Bundesländer sur les regroupements barémiques des enseignant(e)s sans statut de fonctionnaire, afin de réduire l'écart énorme qui existe en termes de revenu net entre le statut d'enseignant(e) fonctionnaire et celui des autres enseignant(e)s.

Le GEW a refusé de signer un accord avec les employeurs, accord qui n'aurait apporté aucune amélioration financière à ses membres mais qui aurait rendu impossible toute nouvelle action collective pour au moins quatre ans.

Pour de plus amples informations (en allemand), consultez : www.gew-tarifrunde.de