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Internationale de l'Education
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Les éducateurs/trices africain(e)s redoublent d’efforts pour combattre la violence fondée sur le genre en milieu scolaire

Publié 28 avril 2016 Mis à jour 29 avril 2016

Les dirigeant(e)s de certains syndicats de l’éducation d’Afrique orientale et australe ont lancé une nouvelle initiative en matière de violence fondée sur le genre en milieu scolaire, afin d’éradiquer cette menace qui plane sur les filles et les femmes au sein de leurs sociétés.

Une réunion organisée du 21 au 22 avril à Nairobi, au Kenya, a permis de rassembler des Secrétaires généraux des affiliés de l’Internationale de l’Education (IE): le Basic Education Teachers Union of Zambia( BETUZ), l’ Ethiopian Teachers’ Association( ETA), le Kenya National Union of Teachers( KNUT), le National Professional Teachers’ Organisation of South Africa( NAPTOSA), le South African Democratic Teachers’ Union( SADTU), l’ Uganda National Teachers Union( UNATU) et le Zambia National Union of Teachers( ZNUT).

Ces sept syndicats prendront part à la nouvelle initiative développée conjointement par l’IE et l’Initiative des Nations Unies pour l’éducation des filles ( UNGEI), intitulée « Les syndicats de l’éducation agissent pour mettre fin à la violence fondée sur le genre en milieu scolaire (VGMS) ».

Un obstacle majeur à l’éducation des filles

La violence fondée sur le genre en milieu scolaire représente un problème mondial, qui empêche des millions d’enfants et d’adolescent(e)s du monde entier d’exercer leur droit à une éducation sûre, inclusive et de qualité. A l’instar des éducateurs/trices et du personnel de soutien à l’éducation, les étudiant(e)s peuvent être à la fois victimes et auteurs de VGMS. Si la violence fondée sur le genre en milieu scolaire affecte à la fois les hommes, les femmes, les garçons et les filles, les femmes et les filles demeurent toutefois les plus vulnérables face à cette forme de violence.

Un nombre croissant d’acteurs du développement œuvrent pour combattre la VGMS. En revanche, les syndicats de l’éducation ont très peu participé à ces efforts. Bien entendu, afin de mettre un terme à la VGMS, les éducateurs/trices et leurs syndicats représentent des acteurs clés dans la mise en œuvre d’actions, de politiques et de programmes multilatéraux pertinents en milieu scolaire et au sein de la communauté.

Dans son allocution d’ouverture, Wilson Sossion, Secrétaire général du KNUT et Président du comité régional africain de l’IE, a fait remarquer que « la VGMS constitue une menace pour les filles au sein de nos sociétés ».

Il considère également que les syndicats « doivent assumer d’importantes responsabilités envers la communauté et unir leurs forces afin de mettre définitivement un terme à cette forme de violence » et « ne doivent pas se satisfaire d’une simple diminution ou de la minimisation de ces violences, en vue de permettre une coexistence durable ».

Les syndicats de l’éducation agissent pour mettre un terme à la violence fondée sur le genre en milieu scolaire

Il s’agit de la première initiative de ce genre visant à mettre en œuvre la résolution de 2015 de l’IE sur la VGMS. Ce projet a été financé par le Gouvernement du Canada (Affaires mondiales Canada), de façon à étendre la capacité des syndicats participants et de leurs membres à s’engager dans la lutte contre la VGMS. Pour ce faire, il convient d’expérimenter, de reproduire et de diffuser systématiquement des approches innovantes à différents niveaux dans leurs contextes respectifs.

Le partenaire technique de l’UNGEI, Gender at Work, assistera les syndicats dans leur application de la méthodologie d’apprentissage par l’action, qui permet aux groupes de trouver de nouvelles solutions à des problèmes complexes. Cette méthodologie a tout d’abord été développée par des scientifiques, avant d’être adoptée dans le secteur privé, et d’être à l’heure actuelle appliquée dans le secteur public et au sein d’organisations à but non lucratif à travers le monde entier. Gender at Work a conçu et mis en œuvre des processus d’apprentissage par l’action en collaboration avec plus de 50 organisations à travers tout le continent africain, et a notamment accompli un travail considérable avec plusieurs grands syndicats d’Afrique du Sud.

Les sept syndicats d’Afrique orientale et australe devront entreprendre ce processus d’apprentissage par l’action dans le domaine de la VGMS sur une période de 18 mois (d’ici octobre 2017).

Les membres du personnel en charge du travail sur l’égalité des genres au sein des sept syndicats ont également pris part à la réunion de Nairobi, à l’instar d’Assibi Napoe, Coordinatrice régionale principale de l’IE, de Nora Fyles, Directrice du Secrétariat de l’UNGEI, ainsi que de certain(e)s responsables de Gender at Work.

Des paroles aux actes

La résolution de l’IE sur la violence de genre sexiste en milieu scolaire de l’IE a été adoptée à l’unanimité à l’occasion du 7e Congrès mondial de l’IE, qui s’est tenu à Ottawa en juillet 2015. Dans cette résolution, les organisations membres de l’IE affirment « qu’il n’est pas possible de dispenser une éducation de qualité sans résoudre les problèmes de protection de l’enfant et de sécurité du personnel dans les environnements scolaires, comme sur le chemin de l’école, dans la mesure où les jeunes, les femmes et les LGBT constituent les groupes les plus à risque ». Les affiliés se sont en outre montrés préoccupés par le fait que la VGMS représente « un obstacle majeur à la réalisation des OMD et des objectifs de l’EPT,et constituera toujours un obstacle après 2015, à moins que des efforts sérieux ne soient déployés pour y mettre un terme ». D’après cette résolution, le Bureau exécutif de l’IE a dès lors l’obligation de « collaborer avec les agences des Nations Unies et d’autres partenaires stratégiques de la société civile s’occupant de la problématique de la violence sexiste en milieu scolaireaux niveaux national, régional et international pour veiller à ce que les connaissances, les expériences et les points de vue des enseignant(e)s, des éducateurs/trices et des personnels de soutien à l’éducation soient dûment pris en compte et reflétés dans ce travail ».