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Internationale de l'Education
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Iran: campagne mondiale pour la libération d’un dirigeant syndical

Publié 2 novembre 2016 Mis à jour 4 mars 2022

L’Internationale de l’Education a demandé à ses organisations membres de se mobiliser et de passer rapidement à l’action pour protester fermement contre la condamnation à six ans de prison prononcée sans fondement contre Esmail bdi, l’un des dirigeants de la Tehran Teacher Trade Association.

L’Internaitonale de l'Education (IE) a déclaré aux autorités de la République islamique d’Iran que les charges retenues contre lui, en l’occurrence « conspiration et collusion contre la sécurité nationale » étaient non fondées et contrevenaient à diverses conventions relatives aux droits humains, notamment celles garantissant la liberté d’expression et d’association, ainsi que le droit des syndicats à être consultés pour tout ce qui concerne les politiques éducatives. Abdi ainsi que trois autres enseignant(e)s syndicalistes iranien(ne)s ont déjà été détenu(e)s arbitrairement en juillet 2015, afin de les empêcher de se rendre au 7e Congrès mondial de l’IE, organisé à Ottawa, au Canada. La grève de la faim entamée par Abdi ainsi que les campagnes de solidarité menées massivement en Iran et par les syndicats à travers le monde ont abouti à sa libération en mai 2016.

« Les autorités tentent de faire taire les revendications des enseignant(e)s par la répression et l’emprisonnement massif de syndicalistes et de militants », a condamné le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen.

Tant les affiliés de l’IE que les citoyen(ne)s concerné(e)s peuvent agir:

  • Envoyez une lettre de protestation au Président et au Guide suprême de l’Iran ( lettre type);
  • Contactez votre gouvernement et la représentation diplomatique de l’Iran basée dans votre pays afin de demander d’engager un dialogue avec les autorités iraniennes à propos de ces problématiques;
  • Les particulier(e)s peuvent signer la pétition via l’appel de LabourStart appeal;
  • Diffusez cet appel en le recommandant à vos collègues, aux affilié(e)s syndicaux/ales et à vos réseaux, publiez-le sur votre site web, Facebook et Twitter.

Cette nouvelle condamnation annoncée le 7 octobre dernier par la Branche 36 de la Cour d’appel de Téhéran intervient à un moment où les politiques néolibérales du régime provoquent une crise au sein des systèmes éducatifs du pays, entraînant une détérioration des conditions de vie des enseignant(e)s. La privatisation et l’exploitation commerciale de l’éducation ont annihilé les derniers espoirs qui subsistaient de pouvoir un jour garantir l’égalité des chances ou l’enseignement gratuit en Iran. Un grand nombre d’étudiants, en particulier les filles, issu(e)s de familles à faible revenu vivant en zone rurales ou nomades se voient pratiquement interdire l’accès à l’éducation - 3,5 millions d’entre eux/elles seraient dans l’impossibilité de fréquenter l’école.

Les enseignant(e)s iranien(ne)s continuent à exercer leur profession, même en étant privé(e)s de leurs droits fondamentaux. Le salaire des enseignant(e)s se situe le plus souvent en dessous du seuil de pauvreté. Les grèves et autres mouvements de protestation nationaux menés par les enseignant(e)s iranien(ne)s par le passé démontrent leur ferme volonté d’instaurer un changement systématique. Chaque année, 150.000 enseignant(e)s hautement qualifié(e)s optent pour l’émigration. La plupart choisissent cette voie en raison des hauts taux de chômage, mais la répression politique et l’absence de liberté religieuse sont également des facteurs déterminants dans leur choix de quitter le pays.