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Centrafrique : Le mouvement syndical enseignant mondial se réjouit de la libération de dirigeants syndicaux arrêtés

Publié 14 mars 2023 Mis à jour 20 mars 2024

L’Internationale de l’Éducation (IE) se félicite de la libération des dirigeants syndicaux centrafricains arrêtés intervenue le 10 mars. Elle continuera à observer étroitement leur situation, celle du syndicalisme et celle de l’éducation dans ce pays.

Le directeur de l’IE Région Afrique (IERAF), Dennis Sinyolo, avait envoyé au Premier Ministre de la République centrafricaine, Felix Moloua, une lettre faisant part de sa « profonde préoccupation concernant les menaces qui pèsent sur les dirigeants syndicaux et les enseignants non affiliés du Fondamental 1,2 et de l'Enseignement Technique de Centrafrique ».

Des menaces inacceptables et violant les droits des travailleur·euse·s de l’éducation

Il s’était par ailleurs déclaré consterné que le ministre de l'Éducation nationale centrafricain Aboubakar Moukadas Noure a menacé les dirigeants syndicaux de rétorsion pour avoir lancé un appel à la grève, et menacé de sanctions les enseignants non affiliés aux syndicats de l'enseignement qui ont prévu de rejoindre la grève actuelle : « Nous considérons que ces menaces sont inacceptables et violent le droit à la liberté d'expression et de réunion, ainsi que le droit à la grève, qui sont des droits fondamentaux pour tous les travailleurs, y compris les enseignantes et enseignants. »

Ayant appris l’arrestation de trois dirigeants syndicaux, i.e. Guillaume Lebrun Sesse Brassy, secrétaire général du Syndicat National des Enseignants Autonomes de Centrafrique (SYNEAC, organisation membre de l’Internationale de l’Éducation), Innocent Kereguele, secrétaire général du Syndicat des Travailleurs pour le Développement (STD), et Georges Kevin Wikon, secrétaire général de la Fédération de l’Enseignement Technique (FET), Sinyolo avait exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les dirigeants syndicaux et exhorté le gouvernement centrafricain à engager des négociations avec les syndicats de l'enseignement pour répondre de manière constructive à leurs revendications légitimes.

Pour un dialogue social constructif

Il a ajouté qu’il est essentiel que des solutions soient trouvées pour mettre en place un Statut Particulier des Enseignant·e·s du Fondamental 1,2 et de l'Enseignement Technique, pour revaloriser les salaires bruts et les indemnités de craie, pour créer de nouvelles indemnités et améliorer les conditions de travail des enseignant·e·s.

« Nous demandons au gouvernement centrafricain de respecter pleinement les droits des travailleurs de l'éducation, y compris leur droit à la liberté syndicale et leur droit à la grève, et de s'engager dans un dialogue social constructif avec les syndicats pour répondre à leurs revendications », a conclu Sinyolo.

Suite aux menaces proférées à l’encontre des dirigeant·e·s des syndicats de l’enseignement centrafricains ayant déposé un préavis de grève via une plateforme syndicale appelée « Dynamique des fédérations des enseignants du Fondamental 1,2 et de l’Enseignement Technique», et aussi des enseignant·e·s non syndiqué·e·s qui se joindraient à cette action, l’IE avait déjà apporté son soutien à ceux·celles-ci.