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Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Mouvement mondial pour l'éradication de la violence et du harcèlement à l’école

Publié 27 janvier 2017 Mis à jour 1 février 2017

A l’occasion du Colloque international sur les violences et le harcèlement à l’école, les syndicats de l’éducation ont grandement contribué aux discussions sur le rôle et les capacités des enseignant(e)s pour endiguer ce fléau.

Le harcèlement, le cyber-harcèlement et la violence à l’école ont résidé au cœur des débats du Colloque international sur les violences et le harcèlement à l’école: des données à l’action, organisé par l’UNESCO du 17 au 19 janvier à Séoul, en Corée du Sud. C’est ce que nous a rapporté Pathma Krishnan, du Bureau régional Asie-Pacifique de l’Internationale de l’Education (IE), qui comptait parmi les 270 participant(e)s de l’événement, qui représentaient des ministères de l’Education, des organisations de la société civile, des syndicats d’enseignants et d’autres organisations actives dans le secteur de l’éducation, provenant de plus de 70 pays.

Ce colloque figure au nombre des rencontres internationales organisées par l’UNESCO en vue de lutter contre la violence et le harcèlement à l’école. Il vise à promouvoir la mise en œuvre d’initiatives fondées sur des données par les éducateurs/trices, les décideurs/euses politiques et les professionnel(le)s exerçant entre autres dans les domaines de l’éducation et de la santé.

Cet événement fut d’autant plus d’actualité que les données compilées à partir de bases de données de 19 pays à revenu faible et intermédiaire ont révélé que 34 % des étudiant(e)s âgé(e)s de 11 à 13 ans déclaraient avoir été harcelé(e)s au cours du mois précédant, et 8 % évoquaient des harcèlements quotidiens. C’est ce qu’indique un nouveau rapport intitulé « Violence et harcèlement à l’école: Rapport sur la situation dans le monde», qui fut présenté par l’UNESCO et l’Institut de prévention de la violence scolaire de l’Université féminine Ewha de Séoul, à l’occasion de ce colloque.

Effets à long terme de la violence et du harcèlement

« Toutes les formes de violence et de harcèlement en milieu scolaire portent atteinte au droit fondamental à l’éducation, et l’insécurité de l’environnement d’apprentissage altère la qualité de l’éducation pour tous les étudiants », a déclaré Qian Tang, le Sous-Directeur général pour l’éducation de l’UNESCO. « Aucun pays ne peut assurer une éducation de qualité inclusive et équitable si les étudiants sont confrontés à la violence dans les écoles. La violence et le harcèlement à l’école peuvent aussi nuire gravement à la santé et au bien-être des enfants et des adolescents, et avoir des conséquences négatives qui persistent à l’âge adulte. »

Plus que jamais nécessaire de former et d’appuyer les enseignant(e)s

Pathma Krishnan, de l’Internationale de l’Education, a participé au groupe de travail sur le rôle des enseignant(e)s, et a animé un groupe de travail sur les actions prioritaires au niveau national, axé sur la capacité des enseignant(e)s et du personnel éducatif.

Les participant(e)s se sont penché(e)s sur la mise en œuvre des politiques, sur la prévention, les mesures de lutte et sur la façon dont les familles, les écoles et les communautés doivent travailler ensemble afin d’enrayer le harcèlement et la violence à l’école, a-t-elle déclaré. Ils/elles ont reconnu la nécessité d’envisager l’éducation, la pédagogie, les programmes scolaires et l’éducation inclusive de façon holistique, mais également de former et d’appuyer les enseignant(e)s afin que ces derniers/ères puissent reconnaître et gérer les questions de harcèlement et de violence, dans la mesure où ils/elles en sont eux/elles aussi victimes. Il s’avère également urgent d’impliquer les jeunes, qu’ils soient victimes de harcèlement ou qu’ils en soient les auteurs, a-t-elle ajouté.

Les groupes de travail se sont en outre longuement penchés sur la question du professionnalisme et sur le code de conduite, a-t-elle précisé. Les discussions se sont axées sur la « tolérance zéro » en matière de harcèlement et de violence, ainsi que sur la détection et les interventions précoces en cas de harcèlement.

Le cyber-harcèlement et la violence fondée sur le genre également au cœur des discussions

Les participant(e)s se sont également intéressé(e)s aux moyens de sensibilisation aux dangers du cyberespace, et ont identifié des actions prioritaires au regard des interventions de justice, de la formation de partenariats, du renforcement des capacités des enseignant(e)s et des réponses efficaces à apporter à cette problématique.

« Il est clair que nous ne pouvons passer outre la dimension de genre et que la violence fondée sur le genre en milieu scolaire doit être prise en compte dans les programmes scolaires », a-t-elle souligné.

“Le Symposium nous a fourni une opportunité en or de partager nos expériences et de nombreuses idées, dont certaines seront incorporées dans nos actions au plan national », a insisté Juliet Wajega de l’ Uganda National Teachers Union.

Pour l’Ouganda, avec des représentant(e)s du Ministère de l’Education et de la société civile également présent(e)s à cet événement, nous avons convenus de jouer un rôle clé dans la révision des politiques, tout spécialement la Loi sur l’Education, afin d’inclure des problématiques majeures concernant la violence et le harcèlement et d’autres actions au plan national, comme proposé dans le rapport de l’UNESCO, a-t-elle ajouté.

Retrouvez ici les présentations et documents de toutes les séances plénières et sessions parallèles, ainsi que les films projetés pendant le colloque.