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Internationale de l'Education
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Amérique latine: le Comité régional passe en revue le mouvement pédagogique

Publié 11 juillet 2014 Mis à jour 15 juillet 2014

Les 8 et 9 juillet, les Présidents et les Secrétaires généraux des syndicats de l'éducation de 12 pays d'Amérique latine se sont rencontrés au Costa Rica afin de se pencher sur le statut de l'éducation publique et sur le mouvement populaire présent dans la région.

Lors de la réunion du Comité régional de l'IE pour l'Amérique latine (IEAL), Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l'IE, a mis en lumière les progrès réalisés par le mouvement pédagogique latino-américain, dont la mobilisation de masse dans la région à tous les niveaux – des dirigeant(e)s aux enseignant(e)s à l'échelle locale. Ce niveau d'implication est le bienvenu et représente une bonne pratique à promouvoir.

« Le mouvement pédagogique né en Amérique latine doit se dessiner à l'échelle mondiale et doit se propager à d'autres régions du monde. C'est à nous qu'il revient de démontrer les bienfaits d'un engagement dans cette voie ainsi que les conséquences qui pourraient découler si l'on en empruntait une autre », a-t-il déclaré.

Présentation du programme social

Hugo Yasky, Président du Comité régional de l'IEAL, a souligné l'importance des avancées stratégiques réalisées dans le cadre du mouvement pédagogique latino-américain.

Il a également signalé que deux projets contradictoires étaient menés sur le continent. D'un côté, le colonialisme du XXIe siècle vise à renforcer les secteurs les plus réactionnaires qui cherchent à maximiser les profits qu'ils tirent des ressources naturelles du continent, aux dépens des conditions de vie de la population.

De l'autre, le projet opposé tend à promouvoir et soutenir les citoyen(ne)s ordinaires, en particulier dans les pays où le néolibéralisme domine toujours et dans les pays les plus progressistes de la région.

« Notre démarche consiste à promouvoir le programme social, à parvenir à un modèle horizontal d'intégration dans la région, qui marquera une rupture avec les relations bilatérales, qui se traduisent en pratique par une soumission des pays du Sud aux pays du Nord », a déclaré Yasky.

Dans le cadre de ce mouvement de résistance et de la démarche visant à renforcer l'éducation publique et le mouvement populaire, le Comité régional de l'IEAL continuera de promouvoir le mouvement pédagogique latino-américain.

« Nous souhaitons élaborer des outils théoriques venant soutenir les propositions et le changement politiques, intensifier notre lutte, appuyer les revendications de nos syndicats et élever l'action syndicale à un niveau politique », a annoncé Yasky.

Uni(e)s pour l'éducation: une campagne toujours active

Lors de la réunion, van Leeuwen a indiqué que les évènements qui ont marqué l'aboutissement de la campagne Uni(e)s pour l'éducation ne signifiaient pas pour autant la fin du travail de mobilisation de l'IE. Il a ajouté que les résultats seraient évalués et que la campagne se poursuivrait de plus belle avec de nouveaux objectifs.

Le principal enjeu consiste à améliorer l'éducation, à redéfinir le concept de qualité afin d'élever l'éducation au rang de droit fondamental, et à former à la pleine citoyenneté.

Il est inacceptable que l'éducation se transforme en une marchandise ou qu'elle ne consiste qu'en la formation de travailleurs/euses qualifié(e)s. Cette vision de l'éducation « altère la qualité de l'éducation, avec des enseignantes et enseignants mal préparés, et transforme ainsi la profession en une tâche étroitement restreinte dénuée de tout sens de la vocation », a mis en garde van Leeuwen.

Les résultats de la campagne seront présentés à Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies, lors d'un évènement organisé à New York. « Le fait que Ban Ki-Moon nous reçoive produit un effet psychologique sur notre moral que nous ne devons pas sous-estimer, et pourrait même conférer à cette campagne un retentissement plus fort », a déclaré le Secrétaire général de l'IE.