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Afrique

Publié 25 avril 2017 Mis à jour 8 mai 2017

Afrique

Coup dur pour la privatisation de l’éducation au Kenya

Le 17 février dernier, un tribunal kenyan a soutenu la décision prise par le conseil d’éducation du comté de la ville de Busia en 2014 de fermer des écoles Bridge International Academies, pour non-respect des normes d’éducation. Le conseil a notamment pointé du doigt l’incapacité de Bridge à embaucher des enseignant(e)s qualifié(e)s et diplômé(e)s ainsi que la non-conformité de ses établissements pour justifier cette décision. Il a été demandé au comté de transférer dans des écoles publiques des environs les élèves inscrits dans les écoles Bridge. Bridge a d’ores et déjà annoncé qu’elle ferait appel de cette décision.

Programme de lancement d’ouvrages TTU/PATC/AEU/IE en Tanzanie

Le Centre panafricain des enseignants (PATC) et le Bureau régional Afrique de l’IE (IERAF) ont participé au programme de lancement d’ouvrages au siège du Tanzania Teachers’ Union(TTU), le 27 février dernier à Dar es Salam. Quelque 17 ouvrages de référence ont été lancés, tous rédigés par des enseignant(e)s ainsi que des expert(e)s en éducation et en programme scolaire provenant de Tanzanie. Cette initiative fut coordonnée par le PATC, avec le soutien financier de l’ Australian Education Union(AEU) et le soutien technique de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants (FCE).

L’IE était représentée par le Directeur exécutif du PATC Peter Mabande et Richard Etonu lors de cet événement.

Atelier de développement des capacités en Tanzanie

Le 28 février, les dirigeant(e)s du TTU ont pris part à un atelier de développement des capacités à Dar es Salaam. Ils/elles ont pu en apprendre davantage sur la Recommandation de 1966 concernant la condition du personnel enseignant, les Objectifs de développement durable (ODD) et le Document politique de l’IE sur les droits humains et syndicaux. Les dirigeant(e)s ont identifié d’éventuelles orientations politiques pour le TTU au regard de la condition des enseignant(e)s, de leurs droits et du rôle des syndicats dans la promotion des ODD, tout particulièrement l’ODD 4.

L’IE était représentée par Richard Etonu.

Projet « Quitter le travail et aller à l’école » au Mali

Le projet « Quitter le travail et aller à l’école » a été évalué au Mali du 4 au 10 mars dans le cadre d’une mission de l’IE. En s’appuyant sur le manuel de l’IE visant à apprendre aux acteurs/trices du monde de l’éducation à parler du travail des enfants et à s’impliquer auprès des parents et des communautés locales, 474 enseignant(e)s et directeurs/trices ont été formé(e)s par le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC). Quelque 42 clubs de lutte contre le travail des enfants, co-animés par des enseignant(e)s spécialisé(e)s et des étudiant(e)s, ont été mis sur pied dans les écoles. Des associations de mères d’étudiant(e)s et des comités de suivi ont en outre été créés au niveau des villages par le SNEC dans les sept régions impliquées dans cette initiative.

Mis en œuvre par le SNEC, ce projet a permis à plus de 8.000 enfants d’être sauvés des griffes du travail des enfants et de continuer l’école, mais a également engendré une réduction considérable des taux de décrochage scolaire dans les écoles ainsi qu’une importante amélioration des résultats d’apprentissage des étudiant(e)s. Le SNEC a en outre défendu avec succès l’intégration de la lutte contre le travail des enfants dans les programmes scolaires.

Samuel Grumiau a supervisé ce projet pour l’IE.

Atelier d’écriture SLTU/MEST/PATC/AEU/FCE/IE au Sierra Leone

Du 6 au 15 mars, le Centre panafricain des enseignants et le Bureau régional Afrique de l’IE, soutenus financièrement et techniquement par l’AEU et l’IE, ont organisé un atelier d’écriture à l’intention des membres du Sierra Leone Teachers’ Union(SLTU) à Freetown. Deux médiateurs/trices locaux/ales du SLTU, Peter Mabande (PATC/IERAF) et Carla Pieterson (FCE) ont pris part à des réunions de planification avec les dirigeant(e)s du SLTU les 3 et 4 mars derniers afin de préparer cet atelier. Le ministre de l’Education, des Sciences et de la Technologie (MEST) a soutenu ce projet et remercié l’IE pour sa contribution à la promotion de l’alphabétisation au Sierra Leone.

Parmi les 30 ouvrages rédigés, les médiateurs/trices en ont choisi 20 qui seront édités, révisés et illustrés au Ghana. D’autres ouvrages seront imprimés au Sierra Leone dans le cadre du programme de promotion de l’alphabétisation, qui a pour objectif une éducation publique de qualité dans le pays.

Atelier sur le droit à l’éducation des peuples autochtones au Kenya

L’IERAF, en collaboration avec des affiliés de l’IE provenant du Kenya – le Kenya National Union of Teachers(KNUT), le Kenya Union of Domestic, Hotels, Educational Institutions, Hospitals and Allied Workers(KUDHEIHA) et le Kenya Union of Post Primary Education Teachers(KUPPET) –, a organisé un atelier de développement des capacités les 7 et 8 mars derniers, à Kitengel, dans le comté de Kajiado.

Cet atelier a permis aux participant(e)s de mieux comprendre le besoin d’encourager les enseignant(e)s, et les étudiant(e)s, issu(e)s des groupes minoritaires à se familiariser avec la Convention n°169 de l’OIT relative à la lutte contre la discrimination des peuples indigènes. En outre, ils/elles se sont engagé(e)s à établir des politiques et des stratégies visant à promouvoir ainsi qu’à protéger les droits des peuples autochtones à une éducation de qualité. Les participant(e)s ont enfin défini des mécanismes visant à permettre la participation pleine et effective des peuples autochtones dans la vie et les activités des syndicats.

Action en justice contre un dirigeant de syndicat d’enseignants au Kenya

Le 8 mars, les avocat(e)s représentant l’entreprise d’établissements scolaires à but lucratif Bridge International Academies ont menacé de mener une action en justice à l’encontre du Secrétaire général du KNUT Wilson Sossion, en réponse à ses efforts continus visant à révéler les activités de Bridge au grand public. D’après des recherches menées au Kenya et en Ouganda, le business plan de Bridge met à mal la réalisation d’une éducation de qualité inclusive et équitable pour tou(te)s. Le 15 mars, le KNUT a signalé qu’il n’avait aucunement l’intention « d’arrêter ou de ne pas continuer de publier des rapports et des témoignages, [...] quel que soit le média ou la personne qui en est l’origine, dans la mesure où ces informations et ces données sont justifiées et révèlent le vrai visage » de Bridge. L’entreprise d’éducation à but lucratif a depuis lors entamé une procédure judiciaire à l’encontre du KNUT et de son Secrétaire général, qui a résulté en une injonction interdisant au KNUT et à Wilson Sossion de faire le moindre commentaire sur Bridge.

Programme contre le travail des enfants en Ouganda

Dans le cadre d’une mission de l’IE effectuée du 20 au 24 mars à Kampala, Dominique Marlet et Samuel Grumiau ont appris qu’un programme de sensibilisation au travail des enfants mené à l’initiative de l’ Uganda National Teachers Union(UNATU) avait porté ses fruits, entraînant ainsi une augmentation significative des taux de scolarisation et de rétention des étudiant(e)s. Le programme de l’UNATU contre le travail des enfants à Erussi, la deuxième région la plus pauvre d’Ouganda, située à neuf heures de route de Kampala et non loin de la frontière avec le Congo, a permis de changer les mentalités des parents et des enseignant(e)s à l’égard de l’éducation et du travail des enfants. En trois ans, des enseignant(e)s provenant de 11 écoles publiques différentes ont été formé(e)s, les directeurs/trices d’école tiennent à jour un registre de fréquentation, des écoles ont reçu des équipements sportifs et artistiques, et des parents ont pris part à des initiatives visant à mettre de l’argent de côté (afin de pouvoir couvrir les frais de scolarité). Dans certains villages, des activités génératrices de revenus ont par ailleurs été lancées, et des associations scolaires se déplacent chez les enfants non scolarisés.

Le programme de l’UNATU s’inscrit dans le cadre du projet « zone sans travail des enfants », soutenu par l’IE, via un financement des Pays-Bas provenant de la coalition Stop Child Labour et de FNV Mondiaal. Ce projet a pour objectif d’aider les syndicats de l’éducation à former les directeurs/trices d’école et les enseignant(e)s, à sensibiliser les responsables politiques locaux, les communautés locales et les autorités religieuses, les parents et les parties prenantes du secteur de l’éducation, et à mener des activités de plaidoyer afin de récolter des fonds supplémentaires pour l’éducation.

Réunion de coopération au développement au Malawi

Le Private Schools Employees Union of Malawi(PSEUM) et le syndicat suédois Lärarförbundet ont organisé une réunion d’évaluation et de planification du 23 au 27 mars. Le PSEUM a récemment vu son nombre d’affiliés ainsi que son taux de rétention grimper en flèche. Son exposition dans les médias et sa présence dans les écoles ont en outre été renforcées. Grâce aux activités de plaidoyer menées par le PSEUM, des directeurs/trices d’école ont bien voulu autoriser les dirigeant(e)s du PSEUM à accéder à leurs écoles.

Le syndicat a en outre réussi à inclure les enseignant(e)s travaillant dans des écoles privées dans les programmes de formation continue du gouvernement. Conformément à un accord conclu pour la période 2017-2020, le Lärarförbundet aidera le PSEUM à accroître le nombre d’affiliés, à former ses dirigeant(e)s et à organiser sa communication.

Richard Etonu a pris part à cette rencontre pour l’IE.

Libération de deux dirigeants syndicaux à Djibouti

Le 27 mars dernier, le Secrétaire général du Syndicat des Enseignants du Premier Degré (SEP), Ahmed-Kadar Nour, et le Secrétaire général adjoint du SEP, Omar Ali Ewado, ont été libérés de prison, au grand soulagement de l’ IE et de la communauté éducative mondiale. Les deux hommes avaient été arrêtés les 19 et 20 mars derniers par le Service de documentation et de sécurité de Djibouti. Les enseignant(e)s et les syndicalistes qui cherchent à exercer leurs droits et leurs libertés légitimes à Djibouti sont en effet harcelé(e)s et réprimé(e)s de façon permanente.

Cette libération a fait suite aux nombreuses actions menées en ce sens dans le monde entier. Le 21 mars dernier, l’IE a publié une lettre de protestation en soutien à ses collègues de Djibouti et a en outre lancé une campagne sur LabourStart en vue de libérer les syndicalistes du secteur de l’éducation. L’IE a également lancé un appel à la solidarité avec les enseignant(e)s turcs/ques, et le SEP a envoyé une lettre au Président turc en soutien aux enseignant(e)s turcs/ques persécuté(e)s. L’ambassade turque s’est plainte auprès du gouvernement de Djibouti après avoir reçu cette lettre. Lors de sa libération, Ahmed-Kadar Nour a tenu à remercier l’IE et ses affiliés pour leur soutien et a insisté sur le fait que cette lettre de solidarité constituait le principal motif de leur arrestation.

Réunion d’évaluation de projet au Zimbabwe

Du 29 au 31 mars, le Zimbabwe Teachers’ Association(ZIMTA) et le Lärarförbundet deSuède sont arrivés à la fin de leur accord de coopération, qui avait été conclu en 1985. Cette réunion s’est principalement axée sur l’évaluation du projet « Reconstruction, rétention et recrutement », lancé en 2009 lorsque le syndicat manqua de s’effondrer en raison de la crise économique.

Le projet a permis de sauver le syndicat – dont le nombre d’affiliés est passé de 32.000 à 45.000 –, et pratiquement l’ensemble de ses structures ont été redynamisées. Si en 2016, le ZIMTA finançait le projet à 83%, sa contribution financière s’élève à l’heure actuelle à 100%.

Richard Etonu représentait l’IE à l’occasion de cette rencontre.