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Inde: les syndicats s’opposent à la privatisation des écoles

Publié 4 août 2017 Mis à jour 11 août 2017

Au cours d’un forum public contre la privatisation de l’éducation, organisé à Hyderabad en Inde, les syndicats ont exprimé leur plus vive opposition au protocole d’entente conclu entre les autorités publiques et les prestataires de services éducatifs privés.

La privatisation et la commercialisation de l’éducation suscitent de nombreuses controverses dans les Etats indiens de l’Andhra Pradesh et du Telangana. En réponse à cette situation, l’Internationale de l’Education (IE) et ses affiliés basés dans ces régions ont co-organisé un forum dans la capitale conjointe Hyderabad. L’événement a permis de faire la lumière sur l’accord visant à externaliser l’enseignement public, conclu entre le gouvernement et les prestataires privés. Plus de 150 membres et dirigeant(e)s des syndicats affiliés à l’IE en Inde, à savoir la All India Primary Teachers’ Federation, la All India Secondary Teachers’ Federation et la All India Federation of Teachers’ Organisations, ont participé au forum, aux côtés de parents, de membres de la société civile, de dirigeant(e)s de l'IE et de représentant(e)s de la communauté universitaire.

Lutter contre la privatisation

Au cours de ce forum, les syndicats ont exprimé leur ferme opposition aux projets de la société d’édu-business Bridge International Academies (BIA), visant à reprendre la gestion de 4.000 écoles administrées actuellement par le gouvernement de l’Andhra Pradesh, ainsi qu’aux projets des gouvernements de l’Andhra Pradesh et du Telangana de fermer des écoles publiques.

Ces initiatives, ont déclaré les syndicats, constituent une atteinte au droit de chaque enfant d’accéder à une éducation de qualité, en particulier pour ceux issus de groupes pauvres et défavorisés. En conséquence, les syndicats ont réclamé l’annulation immédiate du protocole d’entente conclu avec BIA et ont appelé les gouvernements des deux Etats à appliquer l’ensemble des dispositions prévues par la Loi relative au droit à l’éducation ( Right to Education Act - RTE), adoptée par le Parlement indien.

Ram Pal Singh, Président de l’ All India Primary Teachers Federation a déclaré que « la communauté enseignante se montre vivement préoccupée suite aux exemptions et autres vides juridiques créés par ces deux gouvernements en faveur des prestataires privés, et face à l’absence de volonté politique d’appliquer en bonne et due forme le RTE en assurant le respect de l’ensemble de ses dispositions ». Il a appelé le gouvernement à prendre des mesures drastiques pour lutter contre toute violation des normes professionnelles par les écoles privées.

La société exige un revirement de la situation

Plus de 300 membres de syndicats d’enseignants, d’organisations de la société civile et d’organisations de parents ont signé une déclaration soumise aux principaux/ales ministres de l’Andhra Pradesh et du Telangana, dans laquelle ils/elles critiquent fermement le protocole d’entente avec BIA et demandent son annulation, sachant qu’il risque d’entraîner la fermeture de plusieurs écoles gouvernementales.

Comme l’a souligné au cours du séminaire Shashi Bala Singh, Coordinatrice régionale principale de la région Asie-Pacifique de l’IE, l’éducation est un droit humain fondamental et il appartient au gouvernement de garantir que chaque enfant puisse exercer son droit à une éducation de qualité.