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PISA 2018: entre performance et bien-être

Publié 3 décembre 2019 Mis à jour 7 janvier 2020

L’étude PISA 2018, attendue depuis longtemps, vient de paraître, avec de nouvelles données sur les performances des élèves et un nouvel accent mis sur le bien-être et le développement durable.

Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) évalue les capacités des élèves en lecture, en mathématiques et en sciences, ainsi que leur aptitude à appliquer ces connaissances. Il s’agit d’une évaluation internationale complète des résultats d’apprentissage des élèves. Il est donc important à la fois pour les systèmes éducatifs et les professionnel·le·s de l’éducation. Environ 600.000 étudiant·e·s dans 79 pays et économies ont passé le test en 2018, ce qui représente environ 32 millions d’élèves âgés de 15 ans.

Résultats: au-delà de la performance

Les résultats publiés aujourd'hui à Paris pour l'édition 2018 du rapport évaluent la qualité et l'équité des résultats d'apprentissage atteints dans le monde et permettent de tirer des enseignements des politiques et des pratiques appliquées dans plusieurs pays.

Selon l'étude, plus de dix millions d'élèves n'ont pas été en mesure d'accomplir les tâches de lecture les plus élémentaires. Dans de nombreux pays, la qualité de l’éducation acquise par un·e élève est toujours plus facile à prédire par le biais du contexte socio-économique de l’élève ou de son école, selon les résultats. En fait, en lecture, dans les pays de l'OCDE, les 10% d'élèves les plus favorisés sur le plan socioéconomique ont surclassé de 141 points, en moyenne, les 10% d’élèves les plus défavorisés. Cela représente l'équivalent de plus de trois années de scolarité dans les pays qui ont été en mesure d'estimer les progrès d'apprentissage entre chaque année scolaire. Cet écart est resté pratiquement inchangé au cours des dix dernières années.

L'éducation, clé du développement

S'exprimant sur le contenu de l'étude, le Secrétaire général de l'Internationale de l'Education (IE), David Edwards, s'est félicité de l'accent mis par PISA sur l'importance de la réalisation des objectifs de développement durable des Nations Unies, notamment en ce qui concerne le besoin d'enseignant·e·s qualifié·e·s. Edwards s’inquiète de l’utilisation des résultats du système d’éducation de la Chine continentale comme modèle. « La Chine peut probablement imposer une focalisation exclusive sur les résultats, mais elle ne parvient pas à favoriser le bien-être social et émotionnel des jeunes », a-t-il regretté. En ce qui concerne le bien-être, il a souligné la nécessité d’élargir la perspective de PISA sur le bien-être des élèves à leurs enseignant·e·s et éducateur·rice·s. Ce serait une prochaine étape bienvenue et nécessaire, selon l'IE.

Edwards a insisté sur le fait que PISA avait clairement indiqué que les pays devaient « faire de l'éducation leur principale priorité politique et financière et ne pas gaspiller leurs ressources en réformes préjudiciables et inefficaces qui minent les enseignants et enseignantes et leurs écoles ». Il a également mis en exergue que le manque de personnel et un plus grand soutien aux enseignant·e·s étaient les éléments clés de l’édition 2018.

Les fausses nouvelles, une menace pour la démocratie

Edwards se montra particulièrement préoccupé par les conséquences de la conclusion de PISA selon laquelle moins d’un élève sur dix était capable de distinguer les faits des opinions, en particulier dans le contexte des médias sociaux. « L’OCDE a parfaitement raison de souligner la menace qui pèse sur la société et sur l’avenir des jeunes: les faits erronés et les mensonges populistes encouragés en particulier dans les médias sociaux », a déclaré David Edwards. « Dans les systèmes démocratiques, les enseignant·e·s et leurs écoles sont en première ligne pour promouvoir le respect de l'apprentissage et de la vérité. »