Éducateur·trice·s, familles et militant·e·s uni·e·s contre la politique de Donald Trump lors de l’une des plus grandes manifestations de l’histoire des États Unis
Le 14 juin, des millions de personnes sont descendues dans la rue dans le cadre d’une vague de mobilisation contre la politique de l’administration de Donald Trump aux États Unis. Avec des événements organisés dans plus de 2.100 villes et villages, il s’agit de la troisième plus grande manifestation sur une journée de l’histoire du pays. Mené par une coalition de groupes issus de la société civile, dont l’ American Federation of Teachers (Fédération américaine des enseignant·e·s – AFT), ce mouvement a envoyé un message puissant : la démocratie appartient au peuple et non aux rois, aux milliardaires, ni à toute forme de pouvoir autoritaire.
La manifestation « No Kings » (« Pas de rois ») était une réponse au défilé militaire organisé à Washington par l’administration de Donald Trump le jour de l’anniversaire de ce dernier et auquel peu de personnes ont assisté.
« Ce pays appartient au peuple et des millions d’entre nous sont descendus dans les rues car nous ne laisserons pas notre démocratie nous être arrachée », a déclaré la présidente de l’AFT, Randi Weingarten. « Nous nous battons pour que toutes et tous puissent avoir les mêmes chances : pas seulement aujourd’hui mais tous les jours ! »
« Au nom des enseignants, des enseignantes et des personnels de soutien à l’éducation du monde entier, nous exprimons notre solidarité avec toutes celles et tous ceux qui agissent pour défendre la démocratie aux États-Unis et dire non à l’autoritarisme », a indiqué David Edwards, secrétaire général de l’Internationale de l’Éducation (IE).
Un rejet franc des politiques de Donald Trump en matière d’immigration, d’éducation et de santé
Des enseignant·e·s, des travailleur·euse·s de l’éducation et des millions d’autres personnes venues de tous horizons se sont uni·e·s pour protester contre les mesures abusives de l’administration de Donald Trump, notamment les baisses de financement dans l’éducation et la santé, les atteintes à la liberté d’expression et à la liberté académique sur les campus universitaires et les interventions agressives du Service de l'immigration et des douanes (connu sous son acronyme anglais ICE) dans les écoles et les quartiers.
La politique du gouvernement en matière d’immigration suscite de vives inquiétudes parmi les Américain·e·s. Les détentions et expulsions abusives, de même que les violentes opérations de l’ICE créent un climat anxiogène au sein des communautés de tout le pays.
Les manifestations contre l’ICE qui ont eu lieu à Los Angeles – « ville sanctuaire » historique, c’est-à-dire qui limite l’action du pouvoir fédéral en matière d’immigration – ont été violemment réprimées par l’administration de Donald Trump. Celle-ci a déployé dans la ville des milliers de membres des forces de l’ordre, y compris 700 marines, malgré l’opposition des autorités municipales et californiennes.
Le dirigeant syndical David Huerta, président de l’Union internationale des employés des services de Californie, a été arrêté alors qu’il manifestait contre les opérations de l’ICE dans la Cité des Anges. Il a été libéré sous caution après trois nuits en détention, mais il reste inculpé de « complot visant à entraver la mission d’un agent », un crime pour lequel il pourrait encourir jusqu’à six ans d’emprisonnement. De nombreuses personnes craignent que l’administration de Donald Trump ne cherche à faire du cas de M. Huerta un exemple afin de dissuader d’autres militant∙e∙s.
Une journée d’action historique
Selon les organisateur·trice·s, les manifestations « No Kings » auraient rassemblé plus de cinq millions de personnes dans 2.100 communes, notamment à Philadelphie où se tenait l’action phare. On a compté plus de 200.000 participant·e·s à New York et 100.000 à Philadelphie. Même certains villages s’étaient mobilisés, à l’image de Pentwater, dans le Michigan, où 400 personnes ont manifesté sur une population de 800 habitant·e·s.
À la suite de cette journée d’action historique, la coalition « No Kings » a publié la déclaration suivante : « Cette administration fait disparaître des individus tout en sapant les services publics. Elle saccage la santé, coupe dans l’éducation et criminalise les immigrés et immigrées au lieu d’assurer la dignité. Mais aujourd’hui, nous avons rappelé une chose : nous sommes encore là. Nous continuons de nous organiser. De nous soulever. Et nous n’avons pas peur. Dans ce pays, nous n’avons pas de roi. Nous avons la solidarité. Nous avons une communauté. Nous avons la justice. Et nous avons l’unité. »
Fête nationale américaine : journée de solidarité mondiale avec les éducateur·trice·s et l’éducation aux États-Unis
Le 4 juillet prochain, à l’occasion de la fête nationale étatsunienne, des éducateur·trice·s du monde entier s’uniront pour exprimer leur solidarité envers la National Education Association (Association nationale de l’éducation – NEA) et l’AFT, deux organisations membres de l’IE, ainsi que pour soutenir l’enseignement public aux États-Unis.
La NEA et l’AFT sont en première ligne de la mobilisation visant à défendre l’enseignement public, les élèves et les communautés scolaires face aux attaques incessantes de l’administration de Donald Trump.
Baisse des financements dans l’enseignement public, démantèlement du département de l’Éducation, suppression des programmes pour la diversité, l’équité et l’inclusion, chantage financier auprès des universités afin de museler la liberté d’expression sur les campus… Toutes ces mesures portent atteinte au droit à l’éducation et à la liberté d’apprendre. Et lorsque ces droits sont menacés, c’est la démocratie qui est en danger.
Cliquer ici pour découvrir comment participer à la mobilisation pour défendre le droit à l’enseignement public et la liberté universitaire et pour soutenir les éducateur·trice·s et élèves des États-Unis.