Afghanistan : soutien humanitaire aux enseignants et enseignantes victimes du séisme à Kunar
Le 31 août dernier, un séisme de magnitude 6,0 a frappé la province de Kunar, à l’est de l’Afghanistan. La secousse a causé des dégâts catastrophiques faisant plus de 2 500 victimes, blessant des milliers de personnes et détruisant des habitations ainsi que beaucoup d’écoles.
Dans ce contexte de dévastation, l’IE et son affiliée, le Conseil National Élu des Enseignant·e·s (NTEC), se sont mobilisés rapidement pour apporter une aide humanitaire aux enseignant·e·s syndiqué·e·s touché·e·s. Cette initiative illustre la solidarité et l’engagement de la communauté éducative mondiale par le biais de l’IE.
Le tremblement de terre a laissé de nombreuses familles déplacées, aggravant les défis auxquels faisait déjà face un système éducatif fragile. Les répliques et les glissements de terrain ont encore freiné les efforts de secours, isolant des communautés vulnérables. Selon les rapports officiels, le séisme a tué 391 élèves et trois enseignants, et blessé 760 élèves ainsi que 20 enseignant·e·s. Le département de l’éducation de Kunar a indiqué que 53 écoles ont été détruites et 253 partiellement endommagées, compromettant gravement le lancement de la nouvelle année scolaire.
Portée de l’assistance
Un total de 60 enseignant·e·s issu·e·s de différentes écoles de la province ont reçu une aide financière. Chaque bénéficiaire a perçu 5 500 afghanis (environ 80 $), garantissant un soutien immédiat pour les besoins essentiels durant la phase de reconstruction.
Les bénéficiaires provenaient de deux districts, Noorgal et Sawkey, représentant un réseau de 26 établissements éducatifs, incluant des écoles primaires et secondaires. Ces écoles sont des piliers essentiels de l’éducation en zone rurale afghane.
« Quand le séisme a frappé, de nombreux collègues ont tout perdu, parfois même leur maison. Le soutien du fonds de solidarité de l’IE a permis que des enseignants syndicalistes et leur famille puissent acheter de la nourriture et être à l'abri pendant qu'ils reconstruisent leur foyer,” a déclaré Mr Fazel, président du NTEC.
Témoignages d’enseignant·e·s
« Notre école a été endommagée et les cours se sont arrêtés. Cette aide nous donne l’espoir que l’éducation continuera pour nos enfants », a partagé Abdul Hamid, enseignant de niveau secondaire à Sawkey.
« En tant qu’enseignante en zone rurale, il est difficile de se relever après une telle catastrophe. Cette aide me rappelle que nous ne sommes pas seuls », a confié Jamila, l’une des rares éducatrices à Sawkey.
Bien que la majorité des bénéficiaires soient des hommes, quelques enseignantes ont également reçu une aide. Cette prédominance masculine reflète la réalité démographique du personnel enseignant dans les zones rurales de Kunar.
Pénurie éducative avant le séisme
Avant même la catastrophe, le secteur éducatif de Kunar était en difficulté. Selon les responsables locaux, près de 50 000 enfants dans les zones reculées n’avaient pas accès à des écoles formelles. La province comptait 484 écoles, dont 280 sans bâtiment adéquat, obligeant les élèves à étudier dans des maisons ou en plein air, sous des arbres ou le long des murs pour se protéger du soleil.
Les éducateur·rice·s et les familles réclamaient depuis longtemps la construction de bâtiments scolaires et l’extension des opportunités d’enseignement secondaire dans les zones montagneuses. Cette pénurie chronique d’infrastructures a amplifié l’impact du séisme : des classes improvisées ont été détruites, laissant des milliers d’enfants sans espace d’apprentissage.
L’opération de secours a été menée par le dirigeant provincial du NTEC, Hayatullah Tawhidi, qui a priorisé les enseignant·e·s syndiqué·e·s dans la distribution des allocations de survie. Malgré les défis logistiques liés aux routes bloquées et aux répliques, l’initiative a permis d’apporter une aide rapide aux éducateur·rice·s, acteurs clés de la résilience communautaire.
L’intervention de l’IE et du NTEC démontre la force de l’action collective pour protéger le bien-être des enseignant·e·s en situation d’urgence.