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Internationale de l'Education
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Papouasie-Nouvelle-Guinée: les syndicalistes enseignants déclarent le projet gouvernemental d'éducation gratuite voué à l'échec

Publié 5 janvier 2012 Mis à jour 9 janvier 2012

Ugwalubu Mowana, Secrétaire général national de la Papua New Guinea Teacher's Association (PNGTA), a réagi à la promesse du gouvernement visant à rendre l'éducation gratuite dans les écoles du pays. Pour lui, sans financement digne de ce nom, ce projet est voué à l'échec.

Dans une interview accordée à la radio australienne Pacific Beat le 12 décembre dernier, M. Mowana a vivement regretté que le budget alloué à la gratuité de l'éducation ne s'élevait qu'à 1,3 million de kinas (612.000 dollars américains). Selon lui, ce montant ne pourra jamais couvrir les frais de scolarité de base. Le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée a également promis d'allouer 565 millions de dollars supplémentaires à la mise en place d'une nouvelle politique en matière d'éducation.

Cependant, M. Mowana a mis en lumière le fait que de nombreux parents ne pouvaient prendre en charge les frais de scolarité. Ainsi, dans l'ensemble du pays, plus d'un demi-million d'enfants en âge d'être scolarisés ne vont pas à l'école.

Une augmentation du nombre d'élèves sans augmentation du nombre d'enseignant(e)s aura un impact négatif sur l'apprentissage des élèves, ce qui inquiète la PNGTA. C'est pourquoi le syndicat a appelé à un financement supplémentaire en vue d'assurer la formation d'un plus grand nombre d'enseignant(e)s.

Le dirigeant du syndicat craint également qu'éducation gratuite et éducation de qualité n'aillent pas de pair, et que les classes surchargées en raison de cette plus forte scolarisation n'affectent ainsi les performances des enseignant(e)s et l'apprentissage. « Il faut augmenter de façon considérable le nombre d'enseignants, leur proposer une formation adéquate, et mettre à disposition les infrastructures et ressources d'apprentissage nécessaires », a-t-il ajouté.

« D'ici 2018, nous aurons probablement besoin de quelque 165.000 enseignants », estime M. Mowana. « A l'heure actuelle, nos écoles n'en comptent que 42.000. Je n'entrevois aucune amélioration dans les deux à trois prochaines années, à moins que le gouvernement n'oriente ses réformes, en veillant plus particulièrement à prolonger et à renforcer la formation des enseignants. »

« L'IE salue la volonté du gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée d'augmenter le taux de scolarisation ainsi que les ressources allouées à l'éducation », a déclaré Fred van Leeuwen, Secrétaire général de l'IE. « Nous exhortons le gouvernement à redoubler d'efforts en vue de s'assurer que l'éducation publique soit dispensée par des enseignants formés et de qualité. »