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Internationale de l'Education
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Maroc: Ensemble pour améliorer l’école publique et la condition enseignante dans le milieu rural

Publié 26 janvier 2012 Mis à jour 2 février 2012

L’IE a apporté son soutien au 1er forum des enseignant(e)s exerçant dans le milieu rural au Maroc. Cette initiative du Syndicat National de l’Enseignement (SNE-FDT) a réuni à Marrakech, du 13 au 15 janvier, plus de 250 enseignant(e)s de toutes les zones rurales des provinces du pays. D’autres affiliés de l’IE, l’AOB des Pays Bas et la FETE d’Espagne, y ont également participé.

Ce forum se voulait un espace de vraie discussion entre enseignant(e)s sur l’école, les programmes, le curriculum, les manuels scolaires, la condition enseignante et la situation difficile vécue par les élèves. Il visait à faire émerger des propositions capables d’apporter de véritables améliorations à la qualité de l’école publique en milieu rural.

Comme dans la plupart des pays en voie de développement, les services publics dans le milieu rural marocain (60%) sont très défavorisés et l’éducation n’échappe pas à cette réalité.

Aujourd’hui encore, dans les contrées les plus reculées de la campagne marocaine, les écoles n’ont ni l’eau ni l’électricité et sont souvent sans infrastructure (classes et toilettes). Pour les rejoindre, les élèves doivent parcourir chaque jour, de très longues distances à pied et les enseignant(e)s contraints d’y résider s’y sentent totalement isolés.

Ces situations engendrent de graves inégalités dans la population marocaine.

On compte 68,4% de femmes rurales analphabètes, un taux tout aussi important d’enfants qui abandonnent l’école en cours de scolarité pour travailler et enfin, on constate que l’accès à l’université est plus difficile pour les jeunes ruraux/ales de l’école publique car l’enseignement qu’ils y reçoivent propose moins de cours de français.

Les participant(e)s au forum ont pris conscience collectivement qu’il était urgent de  remédier à ces différences entre villes et campagnes et que pour y parvenir, il allait falloir mobiliser tous les acteurs de l’école, et même au-delà.

Réformer en profondeur l’enseignement en milieu rural, construire des classes, des cantines, des internats, des routes pour y accéder, nécessite non seulement l’engagement du ministère de l’Education, mais aussi celui  des ministères des Transports, de l’Equipement, de l’Habitat, de la  Jeunesse et du Budget. Le gouvernement marocain doit avoir la véritable volonté politique de transformer son école rurale.

Les enseignant(e)s syndicalistes du SNE-FDT, réunis à Marrakech, ont décidé de lancer un « appel » pour que l’éducation en milieu rural devienne une priorité nationale.

L’IE soutient ce combat pour l’égalité en matière d’éducation pour tous les élèves, filles comme garçons, des villes et des campagnes, partout dans le monde.

La représentante de l’IE lors du forum, Agnès Bréda, a souligné dans son allocution: « Vous voulez que l’éducation pour les élèves des campagnes atteigne la même qualité que l’éducation dispensée dans les écoles des villes, et que les conditions professionnelles pour les enseignants soient au moins à la même hauteur que celles des enseignants des villes. Cette recherche de l’égalité en matière d’éducation pour tous les élèves est une vraie démarche démocratique. »

Elle a fini en ajoutant: « C’est aussi l’objectif pour lequel l’IE se bat, en faisant face chaque jour à  toutes les atteintes faites, en cette période de crise économique mondiale, au service public d’éducation, à l’échelle de la planète. »