Ei-iE

Internationale de l'Education
Internationale de l'Education

Allemagne: Pas concret vers l’abolition des frais de scolarité

Publié 15 février 2013 Mis à jour 6 mars 2013

La campagne pour abolir les frais de scolarité en Bavière a connu un pas en avant grâce à la prochaine organisation d’un référendum sur la question. Cette décision fait suite à l’accord de 10 pour cent des électeurs admissibles de Bavière en faveur d’un référendum sur l’abolition des frais de scolarité.

En seulement deux semaines, 14,4 pour cent – 1,3 million d’électeurs/trices admissibles – se sont montrés en faveur du référendum. Le quorum de 10 pour cent était ainsi atteint, permettant l’organisation d’un référendum. Désormais, si le parlement bavarois n’abolit pas lui-même les frais de scolarité, la prochaine étape sera la tenue d’un référendum sur la question.

D’après les sondages d’opinion, deux tiers des Bavarois sont en faveur de l’abolition des frais de scolarité. Ces frais ont été introduits en Bavière en 2007 par le parti conservateur, la CDU, et s’élèvent à maximum 500 euros par semestre.

GEW: la population en faveur de l’éducation gratuite

« Ces frais de scolarité risquent non seulement d’être rejetés », a déclaré Andreas Keller, membre du Bureau exécutif de l’affilié allemand de l’IE, Gewerkschaft Erziehung und Wissenschaft, et responsable de la section université et recherche. « Mais en cas de doute, les citoyennes et citoyens se montreront également en faveur d’un enseignement supérieur gratuit via référendum. C’est ce que les Bavaroises et Bavarois ont remarquablement bien fait comprendre. »

« Les frais de scolarité ne peuvent pas obtenir un soutien de la majorité – pour une bonne raison : les études ne doivent pas dépendre de la situation économique et financière d’un individu, mais être ouvertes à toutes les personnes qualifiées. »

Files pour voter sur le référendum

Le vote montre à quel point le rejet des frais de scolarité est écrasant parmi les Bavarois(es): de longues files se sont formées devant les mairies et lieux de vote dans les villes universitaires comme Munich, Würzburg, Erlangen et Bamberg.

Que ce soit par décision des citoyen(ne)s ou du parlement, la fin des frais de scolarité en Bavière est pour ainsi dire acquise. Suite au changement de gouvernement en Basse-Saxe, qui était – avec la Bavière - la dernière région à réclamer des frais de scolarité, la fin de ce système est proche dans toute l’Allemagne.

IE: des programmes d’aide financière devrait être introduits

« L’IE et ses affiliés croient fortement que l’enseignement supérieur doit être équitablement accessible à tous, sur la base des aptitudes, » a déclaré le Secrétaire général de l’IE, Fred van Leeuwen.

Il a souligné le fait qu’il « est de la responsabilité des états de promouvoir et de garantir le droit à l’enseignement supérieur en consacrant suffisamment de fonds publics pour couvrir l’ensemble des coûts de l’enseignement. L’enseignement supérieur est financé le plus équitablement par des fonds publics soutenus par un système d’impôt sur le revenu progressif. »

L’introduction et l’augmentation des frais de scolarité dans l’enseignement supérieur ont mené à une hausse de la dette étudiante, a déclaré van Leeuwen. Cette dette a un effet social et économique négatif car un niveau de dette élevé influence les décisions des étudiant(e)s à accepter des emplois socialement importants mais sous-payés. Pour l’IE, la première forme d’aide financière directe aux étudiant(e)s, comprenant notamment les allocations, devraient dès lors se composer de bourses basées sur les besoins.

« Les frais de scolarité ne devraient pas être à charge des étudiantes et étudiants », a noté van Leeuwen. « Lorsqu’ils existent, les gouvernements devraient s’engager à les réduire graduellement et parvenir à l’objectif final de les abolir dans tous les secteurs de l’enseignement supérieur. Les programmes d’aide financière aux étudiants devraient fournir des opportunités à toutes les personnes qualifiées pour entamer des études supérieures. »