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Internationale de l'Education
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Syndicats d'enseignants africains: « La Banque mondiale met à mal la profession enseignante »

Publié 28 mars 2013 Mis à jour 2 avril 2013

Les dirigeants des syndicats d'enseignants africains appellent leurs membres à s’engager dans la campagne mondiale en faveur d'une éducation de qualité, qui sera lancée en septembre 2013 par l'Internationale de l'Education. Lors de la réunion du Comité régional africain de l'IE, qui s'est tenue du 25 au 27 mars à Accra, les dirigeants ont approuvé le programme de campagne récemment adopté par le Bureau exécutif de l'IE.

Le Comité a fait part de sa vive inquiétude au regard du déclin des normes éducatives, en raison de la réduction des budgets alloués à l'éducation. De plus en plus de juridictions assistent à l'émergence d’établissements d'enseignement privé, répondant exclusivement aux besoins éducatifs de l'élite du pays. Au Malawi, par exemple, la Présidente elle-même est à présent propriétaire d'une école privée de ce type. Le mois dernier, des élèves d'une école publique ont manifesté devant cet établissement scolaire afin de protester contre le désintérêt de l'Etat pour les écoles publiques.

Plusieurs dirigeant(e)s ont violemment fustigé la Banque mondiale, qui continue de soutenir le recrutement de volontaires et d'enseignant(e)s non qualifié(e)s dans les systèmes d'enseignement public. « Nos membres sont outrés que la Banque mondiale puisse sous-entendre que les volontaires sont plus performants que les enseignant(e)s qualifié(e)s. La Banque mondiale cherche tout simplement des solutions peu coûteuses et affaiblit ainsi la profession enseignante. Ce faisant, elle met en danger les normes éducatives », a déclaré l'un des participants.

Le Comité régional, présidé par Eulalie Nibizi, membre du Burundi Teachers' Union, s'est également penché sur les activités prévues à l'échelle régionale pour l'année à venir. Le Comité a en outre salué les stratégies adoptées en vue d'élargir les programmes d'éducation de la petite enfance, et a ensuite abordé le défi posé par la fragmentation du mouvement enseignant dans bon nombre de pays africains ayant assisté, ces quinze dernières années, à la naissance de nouveaux syndicats enseignants – une fragmentation bien souvent due à la scission des syndicats existants.

Lors de la réunion du Comité régional, Kwasi Adu-Amankwah, Secrétaire général de l'organisation régionale africaine de la Confédération Syndicale Internationale, a également tenu à souligner l'importance d'une unité syndicale accrue à travers le continent, invitant ainsi les syndicats d'enseignants africains à rejoindre les organisations syndicales à l'échelle nationale, afin de gagner en influence et en cohésion.