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Internationale de l'Education
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Conférence UE - Des enseignant(e) de qualité indispensables pour l'éducation et le développement

Publié 30 mai 2013 Mis à jour 14 juin 2013

Une Conférence de haut niveau de l'Union européenne (UE) autour de l'éducation et du développement s'est tenue le 23 mai à Bruxelles, en Belgique. Des Commissaires européens, des ministres nationaux et des personnalités ont réaffirmé l'importance d'une formation solide pour les enseignant(e)s afin d'atteindre une éducation de qualité.

Les débats ont également abordé les défis et les opportunités liés à l'amélioration de l'équité et de la qualité de l’éducation. L'objectif de la conférence était aussi d'assurer que l'éducation joue un rôle prépondérant dans l'agenda de développement de l'après 2015, qui fera l'objet de discussions au cours de l'Assemblée générale des Nations unies en septembre 2013.

L'événement a également permis aux ministres de l'éducation, aux donateurs, aux organisations gouvernementales nationales et internationales, aux représentants des enseignant(e)s, des jeunes et d'autres défendeurs de l'éducation, de contribuer au dialogue mondial sur l'éducation.

La Conférence s'est articulée autour de deux séances plénières principales : la première intitulée « Construire ensemble des systèmes d'éducation meilleurs et plus équitables : sur la route du développement résilient » et la seconde : « Rôle de l'éducation dans le cadre de l'après 2015 : atteindre l'apprentissage équitable et de qualité pour tous ».

UE : l'éducation en haut de la liste

« Nous nous sommes rassemblés aujourd'hui pour accentuer nos efforts dans le domaine de l'éducation et transformer les défis en opportunités », a déclaré Andris Piebalgs, commissaire européen chargé du développement. « Assurer l'éducation est un principe universel qui nécessite une implication universelle. »

Il a également souligné l'importance de l'éducation : pour les 61 millions d'enfants non scolarisés ; pour les 250 millions d'enfants qui n'atteignent pas le niveau élémentaire ou n'acquièrent pas les compétences de base en lecture et en calcul à ce stade ; et pour les 775 millions d'adultes illettrés.

L'éducation est également importante pour tous les citoyens, dans le monde entier, a-t-il souligné. « Pour le cadre de développement que le monde tente de mettre en place pour l'après 2015, l'éducation occupe en effet le haut de la liste de leurs aspirations et de leurs priorités. Et ils ont bien raison. L'éducation est le meilleur investissement possible contre l'exclusion, les inégalités et la pauvreté. On estime que si tous les enfants des pays pauvres pouvaient lire, la pauvreté mondiale reculerait de 12 %. Chaque dollar investi dans l'éducation et les compétences génère un bénéfice au moins dix fois plus élevé pour la croissance économique. L'éducation est la clé de la constitution d'une nation, de la prévention des conflits, du développement démocratique et de la citoyenneté active. »

Il conclut en soulignant le sérieux de l'UE pour relever les défis liés à l'éducation et au développement : « En tant que membre du panel de haut niveau de l'UE pour l'agenda de développement de l'après 2015, j'ai souligné l'engagement de l'UE en faveur de l'éducation, principalement en ce qui concerne la pauvreté, la stabilité et l'équité, ainsi que la priorité de faire figurer l'éducation au centre de l'agenda des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Nous devons faire les choses correctement, au sein de la communauté éducative, mais aussi au-delà. Cela impliquera de relier notre travail dans le domaine de l'éducation à des domaines comme la gouvernance, la santé et l'emploi, mais aussi de soutenir les efforts en matière de réformes, tout spécialement dans les circonstances difficiles. »

L'UE met l'accent sur l'alphabétisation

Androulla Vassiliou, la commissaire européenne en charge de l'éducation, de la culture, du multilinguisme et de la jeunesse, a souligné l'importance de l'alphabétisation.

« L'alphabétisation est le fondement de toute autre forme d'apprentissage. Elle est la clé qui ouvre les portes vers l'apprentissage continu, la connaissance de tout ce qui se passe dans le monde et l'appartenance à part entière à une communauté. »

Elle a déploré le fait qu'en Europe, un élève sur cinq - et plus de 73 millions d'adultes - ne savent ni lire, ni écrire correctement.

Améliorer l'alphabétisation n'est pas seulement un objectif de nos politiques de développement, a-t-elle poursuivi. « C'est également une tâche qui s'inscrit dans le cadre de nos politiques internes. L'UE a défini une référence pour réduire la proportion de personnes peu alphabétisées à moins de 15 % d'ici 2020. A l'heure actuelle, seuls trois des 27 Etats membres de l'UE ont atteint cette cible. Il est clair que nous devons redoubler d'efforts pour le bien de nos citoyens, de nos économies et de nos sociétés. »

Elle a également mentionné le lancement d'une campagne d'alphabétisation appelée « l'Europe aime lire » : une campagne de sensibilisation visant à exercer une pression sur les autorités responsables pour qu'elles agissent davantage sur cette question. Elle a annoncé la création prochaine d'un réseau européen des organisations d'alphabétisation, en vue de faciliter le partage des bonnes pratiques et des initiatives politiques visant à améliorer les performances d'alphabétisation dans tous les Etats membres.

Mme Vassiliou a rappelé au public : « Les enjeux sont tellement élevés : aucune compétence n'est aussi cruciale pour l'avenir d'un enfant ou aussi essentielle pour la construction et le renforcement d'une société démocratique, que la capacité à lire et à écrire. C'est tout aussi vrai en Europe que dans le reste du monde. »

Les enseignant(e)s et leurs syndicats doivent être impliqués dans les politiques éducatives

« L'un des points forts des OMD est la cohérence des politiques de développement en termes d'activités », c'est ce qu'a également souligné Joe Costello, ministre irlandais du commerce et du développement.

En ce qui concerne l'équité entre les sexes, il a fait remarquer que l'enseignement primaire est environ à 50-50 en termes d'accès.

Il est très important d'avoir un certain nombre d'objectifs et de cibles au niveau mondial, a-t-il déclaré. « Au cours des 13 dernières années en Irlande, nous avons connu deux cycles dans le développement de nos politiques et notre politique en tant que pays est informée par les OMD. Ils constituent la toile de fond de nos décisions et nous indiquent la voie à suivre. »

Concernant l'éducation de manière spécifique, Costello a souligné que la gestion présente de l'éducation doit tenir compte des leçons tirées des anciens OMD et doit se concentrer davantage sur une approche intégrée avec la santé et la protection sociale. Ce sont là les principaux domaines à aborder pour assurer l'éducation et le développement, a-t-il ajouté.

« Maintenant que les enfants sont à l'école, la question est : que faisons-nous avec eux à l'école ? En tant qu'ancien enseignant, je pense fermement que la qualité d'un système d’éducation va de pair avec celle de la profession enseignante qui l'assure. C'est une question complexe : il ne s'agit pas uniquement de recrutement : les enseignant(e)s doivent avoir un statut, ils doivent être respectés. La profession enseignante doit attirer des jeunes gens brillants. Les enseignant(e)s doivent pouvoir s'organiser en syndicats et développer un programme scolaire, ils doivent pouvoir s'approprier le système d’éducation avec les parents et les autorités nationales. C'est un point sur lequel nous devrions nous concentrer pour les nouveaux OMD. »

Costello espère en outre que la voix des enseignant(e)s sera entendue lors de l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2013, lors de laquelle sera débattu le cadre pour l'après-2015 en matière d'éducation et de développement.

IE : qualité et égalité dans l'éducation

La délégation de l’IE était constituée du Secrétaire général adjoint de l'IE David Edwards ; du Coordinateur senior de l’IE Unité Education et Emploi Dennis Sinyolo et de Michal Mlcousek, Coordinateur pour le Comité syndical européen de l'éducation, la branche européenne de l'IE.

La délégation a certes apprécié le fait que l'UE va augmenter son financement pour l'éducation, mais elle a également souligné les inquiétudes de l'IE concernant par exemple un agenda post-2015 général concernant tous les niveaux de l'enseignement et rencontrant les besoins divers de tous(tes) les étudiant(e)s.

Elle a souligné l'importance de l'équité dans l'accès à l'éducation, ainsi que celle de la qualité de l'éducation.

Sur le plan de l'équité, l'IE souligne le besoin pour tous les jeunes, y compris les enfants handicapés, ceux qui travaillent, vivent dans des zones rurales éloignées ou frappées par les conflits, d'accéder à une éducation de qualité respectant l'équité entre les sexes.

Comme l'ont souligné bon nombre de participant(e)s, des enseignant(e)s de qualité sont essentiel(e)s. Les gouvernements doivent assurer que les enseignant(e)s disposent d'une formation professionnelle solide, soient qualifié(e)s et soutenu(e)s, puissent accéder au développement professionnel continu et disposent d'un salaire professionnel.

Des documents et une vidéo des débats de la Conférence sont disponibles ici